Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 24.djvu/350

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

puis par Cochin, pour sa réception à l’Académíe. Son buste, sculpté par Roland, décore la galerie française du musée. Enfin, dans un tableau du cabinet de M. de L**, et qui mériterait d’être gravé, Lesueur s’est peint tranquillement assis, demi-couché sur un lit de repos, tandis que son seul Génie terrasse la Calomnie et met en fuite l’Envie. Le fond représente un vaste jardin d’une perspective riante : image paisible de l’avenir, qui a rendu enfin une justice éclatante au génie modeste, en réunissant dans le palais de nos rois quarante de ses productions les plus belles, échappées à l’injure des hommes et aux révolutions. On peut consulter sur Lesueur l’excellent ouvrage de M. L. Vitet, intitulé Eustache Lesueur, sa vie et ses œuvres, Paris, 1845.

G—ce.


LESUEUR (Jean), historien, naquit en France, dans le 17e siècle, de parents réformés. Après avoir terminé ses études à l’académie de Genève, il fut nommé pasteur de l’église de la Ferté-sous-Jouarre. Il employait tous ses loisirs à l’étude, et il entreprit une Histoire ecclésiastique dont les premières parties reçurent un accueil très-favorable des différents synodes de France, et lui méritèrent des encouragements. Les infirmités dont il fut accablé l’oblígèrent de suspendre son travail ; mais il le reprit avec beaucoup d’ardeur, et il venait de terminer le 10e siècle, lorsqu’il mourut en 1681. L’ouvrage de Lesueur est intitulé Histoire de l’Église et de l’Empire, depuis la naissance de Jésus-Christ, Genève, 1672, et années suiv., 6 vol. in-4o, ou 8 vol. in-12 ; ibid., 1714, in-4o ; nouvelle édition, revue, corrigée, augmentée de quantité de remarques et des autorités, Amsterdam, 1750, 8 tomes formant 4 vol. in-4o. On doit y joindre la Continuation jusqu’à la fin du 12e siècle, par Bénédict Pictet, pasteur de Genève, Amsterdam, 1752, 5 vol. in-4o. L’Histoire de Lesueur est écrite avec candeur et simplicité ; les faits y sont rapportés d’une manière, en général, assez impartiale. On cite encore de lui un Traité de la divinité de l’Écriture sainte.

W—s.


LESUEUR (Pierre), né à Rouen en 1656, se distingua dans la gravure sur bois par la hardiesse de sa manière, et mourut en 1716, laissant deux fils, qui cultivèrent le même art. — L’ainé, Pierre, né en 1663, se serait fait un nom dans la gravure, s’il ne fût mort prématurément en 1698. — Le second, Vincent, reçut les premières leçons de son père, et vint se perfectionner à Paris, sous la direction de Papillon, qu’il surpassa bientôt dans la pratique des entre-tailles. Il fut marié trois fois, et le dernier de ces mariages lui donna beaucoup de chagrin, sa femme étant déjà mariée sans qu’il pût le savoir lorsqu’elle l’épousa. Il mourut en 1745. — Nicolas Lesueur, neveu des deux précédents, naquit à Paris en 1690. Quelque talent que ses oncles aient manifesté dans la gravure, il les a surpassés en prenant une autre route. Il porta à sa perfection le genre dit en camaïeu, et ses ouvrages ce genre sont nombreux ; ils imitent les dessins au lavis, rehaussés de blanc. L’ancienne édition du Recueil de Crozat en renferme un certain nombre d’après plusieurs grands maîtres. On peut voir une description de seize de ces gravures dans le Manuel des amateurs de l’art, par Huber et Rost. Lesueur gravait également au burin ; et l’édition in-fol. des Fables de la Fontaine, d’après les dessins de Bachelier, est enrichie de vignettes et de fleurons, qu’il a gravés avec autant de goût que de délicatesse. Il mourut à Paris en 1764. — Sa sœur Élisabeth cultiva avec succès la gravure en bois. La ville de Rouen la chargea de graver les estampilles ou marques des toiles pour les halles : Élisabeth s’acquitta de cette commission avec un tel succès, que le corps municipal lui fit une pension de deux mille livres.

P—s


LESUEUR (Jean-Baptiste-Denis) naquit au Havre le 29 novembre 1750, servit d’abord dans la marine, devint officier d’amirauté, et s’établit ensuite comme armateur au port du Havre. Plus tard, il vint se fixer à Paris, où il fut membre de la société libre du point central des arts et métiers, qui avait un local au Louvre. Il mourut dans cette ville, le 5 juillet 1819, après avoir publié les écrits suivants : 1o Extrait du Mémoire présenté au citoyen Bonaparte, premier consul, sur les moyens de procurer, en peu d’années, au trésor public, un revenu de quatre cents millions et plus, de favoriser l’agriculture, le commerce, les sciences et les arts, et de rendre la France une des nations les plus florissantes, Paris, 1801, in-8o ; 2o Mémoire sur les moyens du gouvernement actuel de la France de contraindre l’Angleterre à la paix, et de rendre la liberté des mers à toutes les nations, adressé à Bonaparte, Paris, 1801, in-8o, avec une planche ; 5o Notice sur l’expédition française aux Terres Australes ordonnée en l’an 8, et exécutée par les deux corvettes de l’État le Géographe et le Naturaliste, parties du port du Havre, brochure in-8o ; 4o Mémoire sur le canal de Vauban, creusé en 1667, entre le Havre et Harfleur, pendant le règne de Louis XIV, sous le ministère de Colbert, 1802, in-8o ; 5o Recherches historiques sur la navigation de la Seine, 1817.

Z.


LESUEUR (Charles-Alexandre), naturaliste et peintre d’animaux, Français, né au Havre le 1er janvier 1778, fils du précédent ; il s’embarqua en 1800 comme simple aide-canonnier sur la corvette le Géographe qui devait faire le tour du monde sous le commandement du capitaine Baudin. Pendant la traversée du Havre à l’Île de France, il fit preuve d’un talent si remarquable, en dessinant les poissons et autres animaux marins que l’on recueillit autour du bâtiment, que Baudin le dégagea de son service militaire et lui donna le titre de dessinateur de l’expédition. Il se lia de l’amitié la plus étroite avec le naturaliste Péron ; il s’associa à ses travaux et partagea les mêmes dangers, et, à son retour à Paris en 1804, il enrichit le muséum d’un nombre prodigieux d’échantiilons d’animaux parmi lesquels il y avait beaucoup