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ton et aux Elément : de calcul integral (1), deux des ouvrages les plus importants du dernier siècle (voy. Jicouien). Les deux amis travaillaient chacun de leur côté et se communiquaient ensuite le résultat de leurs méditations ; mais jamais on n’a su auquel des deux appartenait la leçon préférée, eux-mêmes l’avaient oublié, Tous deux aussi modestes que savants, ils ne se proposaient aucune gloire de la publication de leurs ouvrages. On les avertit un jour qu’un géomètre italien avait copié une partie des Elément : du calcul intégral sans citer l’ouvrage. C’est une preuve, répondirent-ils, qu’on a trouvé notre travail utile ; et ils ne firent aucune réclamation. Le l’. Leseur n’avait aucune ambition ; mais il aurait souhaité que le P. Jacquier obtint les récompenses les-plus éclatantes. Un jour celui-ci disait dans un cercle nombreux : Le cardinalat est un beau problème. — Je voudrais bien, répondit Leseur, le résoudre pour vous. » Quelques instants avant sa mort, son ami tremblant s’approcha de son lit et lui demanda s’it le reconnaissait. « Oui, répondit-il, ~ vous étes celui avec qui je viens d’intégrer ~ une équation très-difficile. » l, c F. Leseur était correspondant de l’Acadt’mie des sciences de Paris. Condorcet y fut son éloge le 15 novembre 1776. On en trouve une analyse dans le Journal de playxique de l’abbé ltozier, janvier 1777. ’—s.

LESESNE l)l-1 MENILLES D’l·Èl’EllAltE. Voyez Érnuann.

LESFARGUES (Bernard), imprimeur et traducteur du 17e siècle, était Toulousain. On ne connait ni la date de sa naissance, ni celle de sa mort, mais on a de lui : 1° Huloire d’i-llezartdre le Grand. tirée de Quinte-Curce et uulre : auteure ; 1659, in-8o ; 2°* les Oraisottx de Cicéron contre l’erré : traduit en français, 1640, in-l** ; 5°* les Controrerus de Sénèque, père de Sénèque le P/uloxoplie, traduites en français, 1656, in-fol. ; 1689, in-4o. Le P. Nicéron, t. 22, p. 359, dit que Buryer a mis en français les OEucr¢: de Sénèque, à Vexception de ce que Malherbe et Lesfargues en avaient traduit. Or Lesfargues ne s’était exerce que sur les Controrenu. Nicéron a confondu le père avec le fils (voy. Daum, llatuenas et Sestoue). 4°* Bcrnardi Lesfargue : apologia pro xe, 1660, in·À° ; 5°* David, poëme héroïque, 1660, in-12, 1685, in-12 · ouvrage qui, malgré ses deux éditions, n’a/îiière été connu que par ce vers de Boileau (satire 9) : Le David imprimé n’a point vu la lumière. Uabbé Goujet (Bibliothèque française. t. 17, p. 445) dit que ce vers porte sur le David de Coras, publié en 1665 ; mais Brossette, dans ses Eclairciuuneutx historiques, qu’il tenait de Boileau lui-même, assure formellement que le satirique françaiis avait en vue le poëme de Lesfargues et non ce ui de Coras. Quelque médiocres que soient (ll Le ?. Leseur avait publié seul : Mémoire sur le calcul intégral, Rome, 1748. Montucla l’s analysé una son Histoire dos mllhchlüquü, · 3, 9. L1 et suiv.

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les productions de Lesfargues, J. Raynal aurait dû Yatlmettre dans la Notice de : homme : il luitre : qui est à la suite de son Hiatoire de la ville de Toulow : 1759, in-A°. Cette omission donne a penser qu’il pourrait se faire que Lesfargues ne fût pas de ce pays. A. B—1·.

LESKO. Voyez LESCO.

LESLEY (Jean), évêque écossais, né en 1527, était à l’âge de vingt ans chanoine de l’église cathédrale d’Aberdeen et de Murray. Il voyagea ensuite en France, et prit le degré de docteur en droit à l’université de Paris. En 1554, la reine régente le rappela en Écosse, et le nomma official et vicaire général du diocèse d’Aberdeen. Les progrès de la réformation allumèrent le zèle et développèrent les talents de Lesley. Il se montra l’un des plus habiles défenseurs de la doctrine catholique dans une controverse solennelle qui eut lieu entre les deux partis à Édimbourg, en 1560. La reine Marie Stuart était allée en France, et pleurait à Vitry la mort du roi de France,son mari, lorsque les troubles religieux qui agitaient l’Écosse engagèrent catholiques et protestants à demander le retour de cette princesse. Lesley fut chargé de la ramener, et ils partirent de Calais en août 1561. Aussitôt après son arrivée, il fut élu un des sénateurs du collège de justice, conseiller privé, et depuis abbé de Lundores et évêque de Ross. Marie ayant cherche un refuge en Angleterre contre la fureur de ses sujets, Élisabeth la retient prisonnière, et nomma des commissaires à York pour examiner leurs différends. Marie, de son côté, nomma aussi des commissaires : Lesley fut du nombre et se distingua dans sa défense ; mais toute son éloquence et ses efforts furent inutiles. Il ne réussit pas davantage comme ambassadeur : ses plaintes ne furent pas écoutées. Résolu cependant de délivrer sa souveraine, il négocia pour elle un projet de mariage avec le duc de Norfolk, espérant lui procurer par là les moyens de s’échapper secrètement. Mais le projet fut découvert : le duc, convaincu de trahison, fut exécuté, et le négociateur fut renfermé successivement dans l’île d’Ély et à la Tour de Londres. Mis en liberté en 1573, sous la condition de quitter l’Angleterre, Lesley alla implorer en vain l’assistance des rois d’Espagne et de France, de tous les princes d’Allemagne et du pape, en faveur de Marie. Ayant été élu en 1579 suffragant et vicaire général de l’archevêché de Rouen, à peine était-il arrivé dans son diocèse, qu’il fut arrêté et mis en prison, d’où il ne sortit qu’en payant trois mille pistoles pour sa rançon. Emprisonné une seconde fois en 1590, il ne fut délivré qu’à la même condition. En 1593, il fut élevé à l’évêché de Constance, mais il ne put en prendre possession. Il apprit à Bruxelles la mort de la malheureuse Marie, et l’établissement de la réformation en Écosse vint lui ravir toute espérance de recouvrer l’évêché de Ross. Il se retira dans un monastère à Guirtenbourg, près de Bruxelles, et y