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avec l’esprit de sagesse dont il était rempli. La règle du tiers ordre de St-Augustin fut celle qu’il lui fit adopter. Nommé en 1671 provincial de son ordre, le P. Léproust fut obligé de partager son temps entre les soins à donner à sa propre congrégation et ceux que réclamait sa récente fondation. Son zèle suffit à tout pendant les neuf années que durèrent ses nouvelles fonctions. À leur expiration il s’occupa avec une sollicitude presque exclusive de la prospérité d’une œuvre qu’il regardait comme très-importante et à laquelle il continua ses soins jusqu’à la fin de ses jours. Il paraît que dans les dernières années de sa vie, tourmenté par de graves infirmités, il habita le couvent des Petits-Augustins de Paris (aujourd’hui le palais des Beaux-Arts). Il mourut le 16 octobre 1697, et fut inhumé dans le cloitre de cette maison. L’épitaphe inscrite sur son tombeau a été respectée par la révolution, quoique une partie du couvent ait été détruite. En 1854, avant la démolition du cloître, les dames de St-Thomas de Villeneuve demandèrent et obtinrent la permission de recueillir les restes de leur pieux instituteur, qu’elles déposèrent dans la chapelle de leur maison principale. M. de Quélen, archevêque de Paris, assisté de deux de ses vicaires généraux, fit l’ouverture du tombeau du P. Leproust, dont les ossements furent trouvés dans la position indiquée tant par l’acte de son décès que par la situation de la pierre tumulaires. l’abbé Tresvaux (t. 5 de sa réédition des Vies des saints de Bretagne, par D. Lobineau) a consacré au P. Léproust une notice à laquelle nous avons emprunté les détails qui précèdent. La Vie de ce religieux, écrite par le P. Hivard, son petit-neveu, est conservée manuscrite chez les dames de St-Thomas de Villeneuve de Paris. On peut Voir aussi l’Histoire des ordres monastiques par le P. Hélyot, t. 5 ; une lettre sur la mort du P. Leproust, à la fin des constitutions des hospitalières

de St-Thomas de Villeneuve, et l’acte de décès de ce père, aux archives de la ville de Paris.

P. L-t.

LEPSIUS (Charles-Pierre), antiquaire et administrateur allemand, né à Naumbourg-sur-la-Saale le 2 juin 1775. Il étudia le droit à Leipsick et à Iéna de 1795 à 1796, puis vint exercer la profession d’avocat dans sa ville natale. Il prit une part active aux affaires de son pays lors de l'invasion française en 1806 et contribua beaucoup à atténuer les fâcheux effets de l’occupation étrangère. Nommé en 1812 procurateur des finances du duché de Saxe, pour le cercle de Thuringe, il n’occupa que peu de temps cet emploi et retourna à la pratique du droit. Mais la confiance qu’avaient en lui ses concitoyens le ramena à la direction des intérêts de Naumbourg, après les batailles de Lützen et de Leipsick. Il fut nommé membre du conseil d’administration du cercle de Thuringe, dont il eut la direction de 1814 à 1816 ; puis, lors de la réunion de son pays à la couronne de Prusse, il devint directeur de l’inquisitorial, poste qu’il échanges en 1817 contre une place de conseiller provincial (Landrath) du cercle de Naumbourg. L’altération de sa santé le força ensuite de prendre sa retraite, et il se retira en 1841 avec le titre de conseiller privé du gouvernement. Dès lors il se consacra tout entier à des études historiques et archéologiques et à l’accroissement de ses riches collections. Il mourut le 25 avril 1855, laissant un fils qui est aujourd’hui un des premiers égyptologues de l’Europe. On doit à Lepsius les ouvrages suivants, écrits en allemand : De l'antiquité et du chapitre de la cathédrale de Naambourg, Naumbourg, 1822 ; — des Chateaux de Rudelsburg et de Saaleck. Naumbourg, 182-1 ; - Histoire du couvent de St-Maurice à Naumbourg, Naumbourg, 1855 ; — Histoire des évêques de Naumbourg avant la réformation. Naumbourg, 1846. Lepsius a fourni au recueil de Puttrich, intitulé le : Monuments architectoniques du moyen âge en Saxe et en

Thuringe, des notices sur l’église et la chapelle du château de Freibourg-sur-l’Unstrut, sur la cathédrale de Naumbourg et quelques autres monuments du moyen âge. Lepsius avait été en 1820 un des fondateurs de la société archéologique de Thuringe.

Z.

LE PUILLON BOBLAYE (Émile), géologue français, né à Pontivy (Napoléonville) (Morbihan), le 16 novembre 1792. Il entra à l’école polytechnique en 1811 et en sortit dans le corps des ingénieurs géographes, d’où il passa en 1851 dans celui de l’état-major. Il se livra de bonne heure à l’étude de la géologie et fit paraître, en 1827, dans le tome 15 des Mémoires du muséum d’histoire naturelle, un Essai sur la configuration et la constitution géologique de la Bretagne. Attaché à l’expédition de Morée, il donna une Description de l’île d’Egine, Paris, 1835, in-8°, et rédigea, dans le grand ouvrage publié par la commission scientifique envoyée in la suite de cette expédition, la Géologie et la minéralogie de la Grèce, en collaboration avec M. Th. Virlet, et fit précéder ce travail d’une introduction sur les progrès de la géologie. Il publia également dans cet ouvrage des Recherches géographiques sur les ruines de la Morée. 1855. Nommé chef if escadron en 1810, Le Puillon-Boblaye fut élu en 1842 député par le collége électoral de sa ville natale. Il mourut le 4 décembre 1845. On lui doit encore : Courbes financières, exposé synoptique des principaux faits relatifs aux recettes, aux dépenses, à la dette et au crédit publics. Cet officier a travaillé en outre à la carte de France publiée par l’état major.

— Son frère Théodore, né à Pontivy le 25 octobre 1795, entra à l’école polytechnique en 1815, prit part à la défense de Paris en 1814, et fut admis dans l’artillerie. Il fit la campagne d’Espagne en 1835 et plus tard coopéra au siége d’Anvers, où il se distingua par sa bravoure. Devenu colonel, il remplaça Emile Le Puillon Bo-