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LEPAIGE. Voyez Paige (Le).


LEPAN (Édouard-Marie-Joseph), né à Paris le 2 janvier 1767. Son père était avocat au parlement de cette ville. Après avoir fait ses études au collége d’llarcourt, il se livra à l’étude de la jurisprudence, tout en ne négligeant pas de se perfectionner dans la connaissance des chefsd’œuvre de la littérature ancienne et moderne, et se destinait au parquet, quand la révolution vint déranger ses projets. Dès lors il se voua tout entier à la littérature, et composa quelques pièces de théâtre, dont aucune n’a été imprimée. Il a publié : 1° les Principes généraux de la langue française. en vers, 1798 ; 2° le Courrier des spectacles. journal des théâtres, qu’il rédigea pendant bull. ans ; 5° Histoire de rétablissement des théâtre : en France. 1807, in-8° ; 4° 0L’uvr-es cltoisie : de Marot, Malherbe. Voiture et Segrais, 1810, in-12 ; 5° Traduction des fables italiennes de Pignotti, 1816, in-12 ; 6° Méthode anglaise sinipli/îée. 1 816, in-8° ; 7° Miroir du cœur humain ; recueil 41’06nervations tirées des auteurs dramatiques français, réunies en forme de dictionnaire, 1816, in-12 ; 8° Clie/3-d’œuvre de P. Corneille. avec les commentaires de Voltaire, et des observations critiques sur ces commentaires, 1817, 5 vol. in-8° et in-12. Lepan donna cette édition au profit de mademoiselle J.-M. Corneille, neuvième descendante du grand Corneille. 9° t/ie de Voltaire. Où 1’011 réfute celle écrite par Condorcet, 1817, in-8° ; 2° édit., 1819, in-12 ; 5° édit.,1825, in 12 ; 4° édit., 1824, in-8°. l’auteur en a, de plus, donné un âbrégé en 1826. 10°La Henriade. avec les remarque : de Clément de Dÿon, et des morceaux de comparaison tiré : d’Homére, de Virgile, de Milton. de FéneIoa, etc.,1825, in-8°etín-12 ;11°Conmentairer sur le : tragédie : et les comédies de Voltaire, 1820, 2 701.10-8° El. in-12 ; 2° édit., 1826 ; 12° Principale : erreurs de Condorcet dans sa Vie de Voltaire, 182-1, in-8° et in-12.› On lui doit encore : 13° le Miroir du cœur humain, ou lfiflbeille dramatique, Paris, 1815, in-12 (publié sous le voile de l’anonyme). Le-pan a en outre donné une édition des chefs-d’œuvre de Campistron, et des chefs-d’œuvre dramatiques de Voltaire. Il est mort vers 1856. Z. LE PAPPE DE TREVERN (Jets-Fnssçoxs-Mame), prélat français, né à Morlaix le 22 octobre 1751, tit ses études au collége de Quimper, puis au collége Duplessis, à Paris. Em’îî5, il entra au séminaire St-tla gloire, suivit les cours de la Sorbonne et obtint en 1784 le grade de docteur en théologie. La même année, il reçut l’ordre de la pretrise et aussitôt après fut nommé vicaire général de M. de la Luzerne, évêque de Langres (voy. ce nom). Il prit dès lors une part active aux travaux de ce savant apologiste du catholicisme. Ayínt refusé le serment a la constitution civile du clergé, il émigra en Angleterre, et il vécut d’abord en donnant des leçons de français et finit par être accueilli dans la famille de lord Carlisle. Ayant fait la connaissance du prince


XXIV. LEP 217

d’Bsterhazy, celui-ci lui confia l’éducation de son fils, le prince Paul. De retour en France en 1814, Le Pappe de Trevern quitta bientôt son pays, aux cent-jours, pour retourner en Autriche, et ne rentra définitivement qu’en 1818. Nommé évêque d’Aire en 1825, il fut transféré ensuite au siégé de Strasbourg. L’année suivante, Charles X, qui avait pour lui une estime particulière, lui conféra le titre de conseiller d’État. Dans son diocèse, Le Pappe de Trevern déploya un grand zèle pour l’amélioration de l’enseignement des séminaires et fit preuve d’une grande charité. Le Pappe de Trevern représentait les opinions catholiques-monarchiques contre lesquelles fut dirigée

la révolution de 1850. Aussi se retira-t-il de la politique sous le gouvernement de Louis-Philippe ; il mourut en août 1812. On ne trouve dans ses écrits qu’une connaissance assez médiocre des difficultés dogmatiques qu’il a cherché à élucider. Quoique lixé en Alsace, il ne s’était pas initié aux questions d’exégèse et d’histoire religieuse qui étaient au delà du Rhin l’objet de travaux si nombreux et si importants. On doit à Le Pappe de Trevern : 1° Discours sur l’incrédulité et sur la certitude de la révéldion chrétienne, Strasbourg, 1851, in-8° ; 2° Discussion amicale sur t’ Église anglicane et en général sur la rÿbruaation, dont la 5° édition est de 1829, suivie de la Défense de la Discussion amicale. Paris, 1829, en tout 5 vol, in-8°, et 3° quelques brochures et sermons, l’une notamment intitulée Avertissement sur femeigne. ment de M. Bautain, Paris, 1835, in-8°. Z.


LEPAUTE (Jess-Annan), célèbre horloger, né en 1709 à Monlmédy, vint fort jeune à Paris, où il ne tarda pas à se faire connaître par la per. fection de ses ouvrages. Il fit en 1753, pour le palais du Luxembourg, la première horloge hori. zontale qu’on ait vue à Paris ; et ce travail lui valut un logement dans le palais, où Lalande avait alors son observatoire. Il présenta la même année à l’Académie des sciences une pendule à une seule roue, de son invention. Lalande fu : l’un des commissaires chargés de Pexaminer, et cette circonstance établit entre eux une amitié durable, qui tourna au profit de tous les deux : « car, dit Lalande, si j’ai contribué à la perfection des travaux de Lepaute en horlogerie, Lepautc a été utile à la science que je cultivais « par les pendules d’une grande perfection qu’il « a faites pour la plupart des observatoires de « l’l£urope. » Lepaute fut honoré de la confiance du roi et des princes ; et il s’en montra digne autant par sa probité que par ses talents. C’est à cet artiste qu’on doit la plupart des horloges qui décorent les édifices publics de Paris, entre autres celles des Tuileries, du Palais-Royal et du jardin des plantes. Il avait eu le bonheur de trouver une épouse qui partagea ses travaux et embellit sa vie ; elle le soigna avec une patience angélique pendant les sept ans que dura sa dernière maladie ; mais les veilles continuelles affaiblirent 28