Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 23.djvu/521

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

516 LEC

dirigé contre Andry, qui l’avait attaqué dans le Journal des : avant : ; 5° Dissertation sur l’empoisonnement d’Alexandre le Grand, et des Remarques curieuses sur Aurone et sur Catulle (dans les Mémoires de Trévoux.) R-t.

LECHANTEUR (Jean-Pierre), commissaire principal de la marine, né à St-Pierre-Azil (Calvados) le 5 avril 1760, mort à Cherbourg le 14 février 1846, est auteur d’une Notice sur la pêche maritime dans l’Escaut (voy. une notice publiée sur lui par Ed. Thierry). Z.


LECHARRON (le baron Amant-Louis-Laisser), d’une famille noble du Gâtinais, naquit dans cette province, en 1759, fut élevé à l’école militaire et entra, en 1776, sous-lieutenant dans le régiment de Limousin. Il était capitaine dans le même corps à l’époque de la révolution, et il ne le quitta que lorsque l’insubordination des soldats eut forcé la plupart des officiers à s’éloigner. En 1792, il obtint une compagnie dans la garde constitutionnelle de Louis XVI, et resta à Paris après la suppression de ce corps. S’étant’rendu au château des Tuileries dans la journée du 10 août, il partagea les dangers des défenseurs de la monarchie, et trouva, après la catastrophe, les moyens de rejoindre l’armée des princes, en Champagne. Devenu successivement oilicier dans les régiments de royal-émigrant et d’Hervilly, il fit les campagnes meurtrières de Flandre, de Hollande, et passa en 1795 en Anleterre, d’où il partit pour la fatale expédition de Quiberon. Fait prisonnier dans la presqu’île, il comparut deux fois devant la sanglante commission établie par Tallien, et deux fois ses réponses furent telles que, par sa présence d’esprit, il réussit à faire suspendre pour lui la terrible sentence. Il s’évaila ensuite de la prison de Vannes ; et s’étant réfugié à l’étranger, il ne revint en France que sous le gouvernement impérial, vécut dans la retraite jusqu’à la restauration, et obtint alors la croix de St-Louis et le grade de colonel. Il mourut à Montfort-l’Amaury, dans le mois de novembre 1857. On a de lui une relation curieuse, sous ce titre : Expédition de Quiberon, suivis de l’évasion des prisons de Vannes, avec une carte de la presqu’île, dédiée au roi, Paris, 1826, in-8°.

M-d j.


LÉCHELLE, général de la république française, était maître d’armes à Saintes lorque la révolution éclata. S’étant enrôlé dans les gardes nationales de la Charente-inférieure, il y devint bientôt chef de bataillon ; puis il fut nommé général de brigade, presque aussitôt général de division et envoyé dans la Vendée. Protégé par Bouchotte, ministre de la guerre, il fut appelé, le 30 septembre 1795, au commandement en chef de l’armée de l’ouest ; et quoique sans éducation et totalement dépourvu des talents du commandement, il obtint des succès à Mortagne, à Chollet ; conformément aux instructions du comité de salut public et aux décrets de la convention, il incendia et dévasta complétement ces malheureuses contrées ; mais battu à Laval (octobre 1795), où il perdit plus de dix mille hommes, Léchelle, insulté par ses propres soldats, se vit encore en butte aux accusations des représentants en mission dans la Vendée. Merlin de Thionville le fit arrêter et conduire à Nantes, où il mourut en prison au bout de quelques jours, soit de chagrin, soit, comme on l’a dit, par l’effet d’un poison qu’il aurait pris pour se soustraire au supplice dont il était menacé. Z.


LECHEVALIER (Jean-Baptiste), voyageur français, né à Trelly, près Coutances, le 1er juillet 1752, de parents cultivateurs, appartenait par sa mère à la famille Boudier, qui a fourni des hommes assez distingués dans l’Église et dans les lettres, entre autres dom Boudier (Pierre-François), supérieur général de la congrégation des bénédictins de St-Maur. Lechevalier fit ses premières études chez un oncle paternel, chanoine de la cathédrale de St-Brieuc, qui lui destinait son bénéfice. L’ayant perdu à l’âge de quinze ans, il vint à Paris au séminaire de St-Louis, dirigé par le savant et vertueux abbé Garel. Il y perfections ses études à tel point que, trois ans après son entrée dans cet établissement, il fut capable de professer la philosophie et les mathématiques dans les colléges de l’université de Paris, au Plessis, à Harcourt, à Navarre, où il demeura depuis 1772 jusqu’en 1778. Il fut ensuite gouverneur du fils de M. de Pont, intendant de Metz. Le comte de Choiseul-Gouffier, nommé, en octobre 1784, ambassadeur près la Porte ottomane, ayant ouï vanter Lechevalier par l’abbé de Talleyrand-Périgord, proposa au jeune littérateur de l’emmener à Constantinople, en qualité de secrétaire d’ambassade, ou au moins d’un poste consulaire. Ce qui flattait Lechevalier presque autant que les promesses faites à son ambition, c’était un voyage en Grèce et dans l’Asie Mineure, et de faire partie du cortége de savants, d’hommes de lettres et d’artistes qui accompagnaient le comte de Choiseul-Gouffier, Delille, Cassas, Fauvel, Blanc d’Hauterive, Kauffer et l’ingénieur Foucherot. Il ne put cependant partir avec eux, étant obligé d’aller passer quelque temps à Londres pour les intérêts de son nouveau patron. Il y apprit l’anglais et y forma, dans les familles Fox et Lansdowne, des liaisons qui plus tard lui furent fort utiles, et dont il goûta le charme jusqu’à la fin de sa vie. Revenu d’Angleterre, il partit pour l’Italie et visita Turin, Florence, Rome, Naples et Venise, où il fut retenu pendant sept mois par une grave maladie. Enfin il surmonta ce nouvel obstacle, et s’embarqua sur le vaisseau qui portait le Baile à Constantinople. C’est dans le premier volume de la Troade qu’il faut lire ce voyage de Venise au cap Lectos. Mais, l’imagination remplie d’Homère, le jeune littérateur commença alors ses recherches dans la plaine de Troie, et ne se rendit qu’ensuite à Constantinople, où il fit hommage à l’ambassadeur de ses premières décou-