tembre 1797, qu’il put rentrer en France. Bonaparte se l’attacha. Il fut successivement appelé au corps législatif et au sénat, et alla prendre le commandement militaire de la division de Cherbourg, qu’il quitta pour exercer ensuite, à Caen, les fonctions de commissaire du gouvernement. Ayant reconnu Louis XVIII, il fut envoyé par le nouveau régime comme commissaire, en 1814, dans les départements du Midi, où il s’efforça de modérer l’esprit de réaction. Aux cent-jours, il résista avec la même énergie aux tendances contraires. La seconde restauration, qui l’avait d’abord exclu de la chambre des pairs, l’y rappela le 5 mars 1819. Il y défendit toujours les opinions libérales, et mourut en 1851. Un de ses fils, le marquis de Latour-Maubourg, après avoir été auditeur au conseil d’État, entra dans la diplomatie, fut envoyé en 1806 à Constantinople, où il y devint chargé d’affaires jusqu’en 1812. Il passa en 1815 à la cour de Stuttgart, et remplaça en 1819 le marquis d’Osmond comme ambassadeur à Londres. Il devint ensuite ambassadeur à Constantinople, puis à Rome, où il est mort en 1827. Un de ses frères, le comte Septime, élevé à la dignité de pair de France, fut aussi ambassadeur à Rome, et mourut à Marseille le 18 avril 1845. Un troisième frère, le vicomte Bodolphe, servit en Espagne, et eut le grade de maréchal de camp. Un quatrième périt sur le champ de bataille. Z.
LATOUR-MAUBOURG (Marie-Victor-Nicolas Fay, marquis de), général français, frère du Latour-Maubourg
qui partagea la captivité de Lafayette,
naquit à Lamotte de Galande le 22 mai
1768. Il entra en 1782 comme sous-lieutenant
dans le régiment de Beaujolais, infanterie, et
devint en 1786 capitaine dans le régiment d’Orléans,
cavalerie. Il passa en 1789 dans les gardes
du corps, et se trouvait à Versailles lors des journées
des 5 et 6 octobre ; il donna alors au roi des
preuves de fidélité et de dévouement. Il suivit son
frère, lorsque celui-ci accompagna Lafayette
dans sa fuite, et ne rentra en France qu’avec lui
en 1797. Il reprit alors son grade dans l’armée et
se rendit en Égypte, où il fut attaché comme
aide de camp à la personne de Kléber. Il fut grièvement
blessé en défendant la place d’Alexandrie
contre les Anglais. Revenu en France, il fut
nommé, par le gouvernement consulaire, colonel
du 22e de chasseurs à cheval, et se distingua
à la bataille d’Austerlitz, à la suite de laquelle
l’empereur le fit général de brigade. Il continua
de servir, l’année d’après, dans les campagnes
de Prusse et de Pologne. Blessé à Deypen, sa
conduite brillante lui valut à la suite de la bataille
d’Eidelberg le grade de général de division. Il fut
encore blessé à Friedland. En 1808, il passa à
l’armée d’Espagne et reçut le commandement du
corps du Midi. Il prit une grande part aux affaires
de Cuença, de Santa-Martha et de Villalba, au
siège de Badajoz, à la bataille de Gebora. La modération, la prudence, dont il fit preuve durant cette campagne lui attirèrent l’estime des
Espagnols, qui lui en donnèrent les marques les
plus flatteuses, notamment : lors de la retraite
de Cordoue. Il quitta l’Espagne, en 1812, pour
se rendre à la grande armée, et déploya dans
les campagnes de Russie et d’Allemagne cette
même bravoure dont il avait déjà donné tant de
preuves ; sa conduite fut des plus remarquables à
Mojaïsk, et il eut le bonheur d’opérer sa retraite
en bon ordre, sans que sa division eût beaucoup
à souffrir. En 1815, il prit le commandement du
premier corps de cavalerie, et se couvrit de gloire
devant Dresde, le 27 septembre, et à la bataille de
Leipsick le 18 octobre. L’empereur reconnut ses
éclatants services, en le créant successivement
comte de l’empire et grand-croix de la Légion
d’honneur. Latour-Maubourg adhéra à la déchéance de Napoléon et s’empressa d’offrir ses services aux Bourbons ; Le comte d’Artois le nomma, le 24 avril 1811, membre d’une commission chargée de réorganiser l’armée, et le
2 juin Louis XVIII rappela à la chambre des pairs. Pendant les cent-jours, Latour-Maubourg se tint à l’écart, et, dès le retour du roi, il reprit ses fonctions à la chambre haute ; il se mêla souvent aux discussions. Appelé en 1819 au ministère de la guerre, il ne garda pas longtemps
son portefeuille, et, à la mort du duc de Coligny,
en 1820, il fut appelé au gouvernement des Invalides
qu’il garda jusqu’en 1850, avec le titre de
ministre d’État. Latour-Maubourg, qui avait repris
depuis le retour des Bourbons son titre de
marquis, ne voulut pas reconnaître la nouvelle
dynastie et sortit, par refus de serment, de la
chambre des pairs. Il a vécu depuis lors dans la
retraite jusqu’à sa mort arrivée le 11 novembre
1850. Une notice sur Latour-Maubourg, par
M. A. Sala, a été publiée en 1850. Z.
LATREILLE (Bernard), religieux de l’ordre
des Frères prêcheurs, né à Nîmes, vers l’an 1240,
professa la théologie aux collèges de Montpellier
et d’Avignon, puis à Paris, et se fit une grande
réputation par son savoir et par ses écrits. Il avait
composé sur diverses parties de l’Écriture sainte
des commentaires, entre autres sur l’Apocalypse,
qui étaient conservés avant la révolution dans
un couvent de dominicains d’Avignon. La bibliothèque
de Saint-Victor de Paris possédait aussi
les manuscrits de quelques traités théologiques
du même auteur et de sermons qui lui sont attribués ;
Latreille encourut la disgrâce du pape Nicolas IV pour avoir défendu le général des dominicains contre les préventions de ce pontife, mais sa mémoire n’en a pas moins été respectée dans son ordre. Il mourut à Avignon le 4 août
1292. V. S. L.
LATREILLE (Pierre-André), surnommé à juste titre le Prince de l’entomologie, naquit le 29 novembre 1762, à Brives, dans le département de la Corrèze. En venant au monde, il parut, quoi-