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plément au supplément (ces suppléments ont, l’un 65 planches, l’autre 78) ; enfin, les six derniers livres forment le tome 5 ; mais, pour être véritablement complet, il faut y joindre trois suppléments trouvés après la mort de Laplace dans ses papiers, et qui traitent : le premier, du développement en séries du radical qui exprime la distance de deux planètes ; le deuxième, du développement des coordonnées elliptiques ; le troisième, du flux et reflux linéaire atmosphérique. Quand la Mécanique céleste fut terminée, Laplace put dire : Exegi monumentum. Effectivement, il n’existe point de monument astronomique comparable, soit pour l’importance et la profondeur des solutions, soit pour la hauteur et la beauté des méthodes, soit pour la lucidité, l’ordre, la parfaite distribution des matières, soit enfin à cause de cette considération que plus de moitié de ce qui compose les cinq volumes, fond et forme, est uniquement à Laplace, et que, par la forme, il s’approprie en quelque sorte le reste. À la suite du Traité de la mécanique céleste, nous devons mentionner l’Exposition du système du monde-Paris, 1796, 2 vol. in-8° ; 4e édit., 1813. in-4°, et 2 vol. in-8° ; 5e édit., revue et augmentée, 1824, in-4°, ou 2 vol. in-8°. C’est une espèce de traduction en langue vulgaire, sans écriture analytique et sans calcul, du grand ouvrage dont il commençait a peu près en même temps la publication, et dont les deux premiers volumes parurent en 1799. Laplace y ramène toutes les recherches sur le système du monde, au principe des vitesses virtuelles ; il y reprend la mécanique dans ses bases et démontre rigoureusement toutes les parties de cette science ; surtout, non content de tracer le tableau et de donner la démonstration des phénomènes, il s’attache à développer l’esprit des méthodes et la marche des inventeurs. Sous ce point de vue, l’ouvrage offre un intérêt historique réel. Laplace, du reste, a bien prétendu être historien, et la cinquième partie de l’Exposition du système du monde contient un Précis d’histoire de l’astronomie, qui même a été tiré à part (Paris, 1891, in-8°). On n’en reconnaît pas moins, malgré toute l’exiguïté du cadre, le haut esprit de méthode, la lucidité, la perspicacité de Laplace. Les autres livres de l’Exposition du système du monde sont consacrés, le premier aux mouvements apparents des corps stellaires, le second aux mouvements réels, le troisième aux lois générales du mouvement, la quatrième à la théorie de la pesanteur universelle. La rapidité, la netteté, l’enchaînement habile et simple de tous les détails, la facilité avec laquelle se déroulent le simple exposé, la démonstration, la généralisation, la loi, font de cet ensemble un des résumés les plus remarquables qui aient jamais paru ; et, à coup sûr, il n’existait pas, lorsque cet ouvrage vit le jour, une seule production de ce genre réunissant les mêmes mérites au même degré, c’est principalement l’Exposition du système du monde qui valut à Laplace son renom comme élégant et pur écrivain. Enfin viennent l’Essai philosophique sur les probabilités, Paris, 1814, in-4° ; 2° édit., 1814, in-8° ; 3° édit., 1816 ; 4° édit., 1819 ; 5° édit., 1825 (toutes aussi in-8°), et la Théorie analytique des probabilités (Paris, 1812, in-8°), grossie plus tard de quatre suppléments, savoir : 1° l’application du calcul des probabilités à la philosophie naturelle. 1816 ; 2° l’application du calcul des probabilités aux opérations géodésiques, 1818 ; 3° l’application des formules géodésiques des probabilités à la méridienne de la France, 1821 ; 4° un autre enfin en 1825. Ces quatre morceaux, de 170 pages environ, furent réunis à l’ouvrage même dans une deuxième édition, puis dans une troisième (1820, in-4°), qui est de beaucoup la meilleure, grâce à des modifications et à des additions de l’auteur. La Théorie analytique, on le voit, précède de deux ans l’Essai. L’Essai n’est effectivement à la Théorie analytique que ce que l’Exposition du système du monde est à la Mécanique céleste, un abrégé à l’usage des personnes instruites, mais moins versées dans les hautes mathématiques, d’un traité qui n’est accessible qu’aux mathématiciens de profession. La Théorie présente les mêmes caractères que les autres ouvrages analytiques de Laplace ; elle a fourni les principaux éléments des traités qui ont paru depuis sur cette branche des sciences exactes. L’Essai philosophique, s’il ne peut être un titre égal à l’admiration, par la rapidité avec laquelle les matières sont passées en revue, par la variété des applications, la facilité qu’on y a de saisir presque d’un coup d’œil toute la science des probabilités, n’en constitue pas moins un travail remarquable digne de son auteur. Laplace y laisse voir la tendance au scepticisme, qui était un des traits de son esprit. On y reconnaît le reflet des opinions du 18e siècle, auquel il appartenait par son éducation et ses principes. Nous citerons encore de Laplace ses six Leçons d’analyse aux écoles normales, en 1795 ; la dernière roulait sur les probabilités (voy. Séances des écoles normales. t. 6, p. 521) ; divers articles dans la Connaissance du temps ; enfin, les discours, rapports, etc., soit comme président du sénat, soit comme pair, et à d’autres titres[1]. En 1842, la chambre des députés vota une loi d’après laquelle une nouvelle édition des œuvres de Laplace devait être imprimée aux frais de l’État. Cette édition, imprimée à l’imprimerie royale, a paru de 1843 à 1849. Elle forme 7 volumes in-4° ; mais elle n’a pas l’exactitude des éditions originales.

P-ot Bt Z-m.
  • LAPLACETTE. Voyez Placette.
  1. L’Exposition du système du monde a été traduite en allemand par J.-C.-F. Hauff, Francfort, 1791, 8 vol. in-4° ; et en anglais par J. Pond, membre de la société royale de Londres, 1809, 2 vol. in-8° ; et par Nath. Bowditch, 1 vol. In-8° (Boston, 1829), qui y a joint un commentaire estimé. Une traduction allemande de la première partie de la Mécanique céleste a été donnée par J.-C. Burchardt (voy. ca nom), Berlin, 1800, 2 vol. in-8°.