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ques, et n’omit rien pour faire refleurir l’ordre et la discipline parmi son clergé. Il vivait simplement et donnait beaucoup aux pauvres. En 1709, il vendit sa vaisselle, et en donna le prix à l’hôpital et au séminaire de Boulogne, qui souffraient de la disette dans cette année rigoureuse. L’évêque de Boulogne paraissait livré à ces soins pieux, quand les troubles excités par le livre des Réflexions morales commencèrent. Il avait eu le malheur de perdre Bossuet, dont les conseils lui eussent sans doute épargné tant de fausses démarches. Il refusa d’adhérer à Paris de la majorité des évêques dans l’assemblée du clergé de 1715 et 1711, et se trouva ainsi lancé dans le parti do l’opposition. Ses mandements furent condamnés à Rome et supprimés par le roi. Dans les négociations qui suivirent, il se montra l’un des plus zélés partisans de Quesnel et de son livre. Il fut un des quatre évêques qui appelèrent au futur concile en 1717, et eut ordre de sortir de Paris. S’étant rendu quelque temps après dans son diocèse, dont ces disputes lui avaient fait négliger un peu le soin, il y éprouva un accueil qui dut lui être fort sensible. On convient, dans le journal de Dorsanne, qu’il avait presque tout son diocèse contre lui. Toutefois l’évêque, entraîné par les mêmes conseils, appela des lettres Pastoralis officii en 1718, et réappela encore après l’accommodement de 1720, auquel il n’avait point voulu

prendre part. Le reste de sa vie se consuma dans ces querelles, et il signa les mémoires, lettres et protestations des opposants. Il mourut le 12 avril 1724, ayant fait l’hôpital et le séminaire de Boulogne ses légataires universels. Il mériterait des éloges sans restriction s’il avait pu se garantir des piéges tendus à ses dernières années, et s’il avait su prévoir les suites des démarches dans lesquelles on l’avait engagé.

P-c-t.


LANGLE (le marquis de). Voyez Fleuriau.


LANGLE (Honoré-François-Marie), compositeur et auteur de plusieurs ouvrages de théorie sur la musique, naquit à Monaco, en 1741. Il entra au conservatoire de Naples, à l’âge de seize ans ; il y eut pour maître Caffaro, le plus savant élève du célèbre Léo. Ses succès furent si rapides et si brillants, qu’au bout de quelques années il fut nommé premier maître du conservatoire de la Pina. Il y fit exécuter des messes et des motets qui obtinrent les suffrages des plus grands maîtres italiens. Sur sa réputation, il fut appelé à Gènes, où on lui confia la double direction du théâtre et du concert des nobles. Ses vœux tendaient vers Paris, et il s’y rendit enfin en 1768. Il s’y fit bientôt connaître de la manière la plus avantageuse, tant au Concert spirituel qu’à celui qui était sous la direction du fameux St-George. Ce ne fut cependant que longtemps après, en 1791, qu’il donna son premier ouvrage de théâtre en France : il avait écrit des opéras en Italie. Sa Corisandre, jouée à l’Académie royale de musique, fit voir un compositeur parfaitement familiarisé avec le style buffo ; mais il faut convenir que c’est le seul ouvrage où il montra des intentions comiques. Langlé ambitionna un succès d’un genre tout différent, et il s’occupa de la composition d’une tragédie lyrique intitulée Mahomet Il. Il en avait achevé plus de la moitié lorsque l’horrible journée du 10 août 1792 vint le frapper d’un tel saisissement, qu’il demeura très-longtemps sans pouvoir reprendre la plume. Il avait composé un autre opéra, le Choix d’Alcide, dont la destinée ne fut pas plus heureuse. Langlé avait une certaine indépendance de caractère qui se conciliait peu avec la docilité et la patience si nécessaires à un auteur dramatique. Aussi à peine daigne-t-on répéter ses ouvrages, et ils ne furent as représentés. Tous ces dégoûts le ramenèrent En travail moins agité du cabinet. Ses écrits didactiques, plus encore que ses compositions musicales, attesteront longtemps quelle profondeur il avait acquise dans toutes les parties de son art. Il avait l’habitude de composer de son lit, et les morceaux de l’harmonie la plus compliquée étaient achevés avant qu’il en écrivit une note. On doit mettre au premier rang : 1° le Traité d’harmonie et de modulation. L’auteur y a fait souvent la plus heureuse application de ses connaissances mathématiques. S’il a profité des découvertes de Rameau, l’on doit convenir aussi qu’il a relevé quelques erreurs de ce grand harmoniste : telle est la note de supposition dans les accords, où il est en contradiction avec la nature qui, dans les corps sonores, procède toujours du grave ia l’aigu. 2° Traité de la basse sous le chant ; les élèves y liront avec fruit une excellente analyse des trois espèces principales de contrepoint. 5° Traité de la fugue. Langlé y pousse ses recherches beaucoup plus loin que le P. Martini ; ses préceptes sont plus méthodiques et plus clairs, 4° Nouvelle Méthode pour chiffrer les accords. L’emploi des signes algébriques a paru une idée fort heureuse ; mais c’est une de ces découvertes auxquelles le temps seul peut mettre son sceau, Langlé a donné aussi des leçons de chant ; et, dans cette carrière, il n’a été surpassé que par un seul de ses contemporains, Garat. Il était membre et bibliothécaire du Conservatoire, où il a laissé plusieurs de ses partitions en original. Langlé fut lié avec Mozart ; c’est lui qui a fait graver le premier œuvre de ce grand maître pour le piano ; c’est pareillement lui qui apporta d’Italie le premier opéra de Gluck, connu en France (l’Alceste). Ses qualités personnelles rehaussaient en lui l’éclat du talent. Il est mort, le 20 décembre 1807, à sa maison de campagne de Villiers-le-Bel, S-v-s.


LANGLÈS (Louis-Mathieu), orientaliste français, né à Pérenne, près Montdidier, le 25 août 1765. Fils d’un cultivateur, suivant les uns, ou, si on l’en croit lui-même, d’un chevalier de St-Louis, il commença ses études auprès de ses parents qui l’amenèrent ã Paris, où il les acheva