Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 23.djvu/177

Cette page n’a pas encore été corrigée

171 LLE

ses charmes, et avait pour amant le riche hauquier Mons. Peu de temps après le 9 thermidor., les comédiens français, ayant recouvné leur liberté, retournèrent à leur ancienne salle, qui. sous la direction de la llontansier, prit le nom de Ihädlrc de 1’Egalir¿. mais que l’insutlisauoe des recettes les força d’abandonner au bout de quatre mois. Ils firent alors un traité avec Sagerct., directeur du théâtre Feydeau, pour y jouer vtrois fois la semaine, et ils y débutèrent le 27 janvier 1795. Mais mademoiselle Lange ne reparut sur la scène que le 2 août, et elle y aurait recueilli une plus ample moisson de lauriers, si sa longue absence n’eût un peu refroidi l’enthousiasme du public. Bientôt la zizanie se mit entre les comédiens français, et il en résulta une Mademoiselle Rauscission

dès l’année suivante.

court et tous les acteurs de la tragédie allèrent s’installer au théâtre de la

entraînèrent successivement

la comédie entre autres m

rue Louvois, où ils

quelques acteurs de

, demoiselle llézeray,

rivale de mademoiselle Lange par l’emploi, le talent et la beauté. Celle-ci était restée au théâtre Feydeau avec Fleury, Dazincourt, mesdemoiselles Contat et Devienne, qui avaient recruté Caumont, Armand, mademoiselle llars cadette, alors à son aurore, et quelques acteurs médiocres. Mademoiselle Lange, devenue indispensable dans cette réunion, y tenait un des pnemiers rangs. Elle y jouait en chef les rûlescle jeunes amoureuses : Florestine dans la Mère coupable, Sophie dans T om Jonc : il Londres. et dans le Père de famille. etc. ; elle suppléait quelquefois dans les grandes coquettes mademoiselle Contat, destinée à la remplacer dans cet emploi, lorsque cette actrice aurait exclusivement adopté celui des mères nobles. Mademoiselle Lange savait se montrer tour à tour naïve, sensible et caressantc ; elle ne manquait ni de noblesse ni d’entente de la scène ; mais un embonpoint un peu précoce commençait à la rendre peu propre aux ingénuités, et faisait supposer qu’en voulant imiter mademoiselle Coutat, elle s’éloignait du naturel et de la simplicité. Sensible à ce reproche que Grimod de la Reynière ne lui ménagea pas dans son Cenreur dramatique. mademoiselle Lange se corrigea de ce défaut par un travail forcé, et, pendant un long éloignement de mademoiselle Contat, elle joua d’une manière très-satisfaisante Julie dans la Coquetfe mnigëa, madame Lisbon dans Hear-surment. Céphise dans l’En-eur de I’up›’it. Mais son zèle se ralentit lorsqu’elle vit rentrer au théâtre Feydeau mademoiselle llézeray, le 18 octobre 1797. La jalousie, le dépit lui inspirèrent un dégoût invincible, et elle quitta le théâtre lorsqu’elle eut épousé, le 21 décembre, Michel-Jean Simons, associé de son père, riche entrepreneur de voitures à Bruxelles (1). L’acte de (uÈlVlIll’Ifl.lBlcID$II.1, |’ nmgm 4 puudotnq›aÊprès, StmÎma’spöro. qÿ ce μm" Llll ’

mariage fut signé par Dejaly, anciens ministre de la justice sous Louis XVI, et par deux autres notabilités = François de Neufchsiteau, alors un dol cinq membres -du directoire, et Talleyrancl, ministre des reldions extérieures. Mademoiselle Lange n’en continua pas noius ses prodigalités, donnant des fêtes hritlautes dans sa maison du campagne près de llcudon, où un de ses amants se blessa grièvement en sautant par la îenetn pour ne pas être surpris en me à tête avec elle» Après la ruine de Simons père et fils, leurs femmes vincent.à leur secours, Tune par une pension viagère, l’autre en vendant une partie de ses diamants et de ses bijoux. Mademoiselle Lauge, autcemctat dit madame Simons, qui n’avait pas les ’talents littéraires de sa belle›mère, seralt peut-être rentrée au théâtre si le scandale qu’avaít produit son portrait en Danse, peint et exposé au salon de 1799, parflirodet (voy. ce nom), ne l’eût couverte d’un ridicule ineffaçable. Le chagrin s’empara d’clle et lui causa une maladie pour laquelle on lui prescrivit le voyage d’Italie ; mais son état euapîra, et elle mourut en Toscane, vers 1825. A-’r.


LANGEAC ou LANGHAC (Jess ne), évêque* de Limoges, naquit à Langeac, petite ville d’Au—vergne, diocèse. de St-Flour. Sa famille était issue des rois de Sicile. Il posséda une grand nombre de bénéfices, et fut cumulativement commandeur de St-Antoine de Frugièrcs et de Billom, comte de Brioude, doyen du chapitre de St-Gall, archidiacre de Be : en 1505, chevecier’de Véglise du Pny, comte de Lyon, abbé de St-Gildas aux Bois en 1505, chanoine-abbé de Notre-Dame de Clermont en 1517, abbé de St-L6 en 1555, premier abbé commendataire de Notre-Dame de Pébrac, dont il fit réparer l’église et le cloître en 1525, etc. François Ier, qui aimait beaucoup Jean de Laugeac, l’avsit nommé a l’éveohé d’Avrauches ; mais ce prélat s’en démit au bout de six ans eu faveur de Robert Cenalis, et prit possession de l’éveché de Limoges le 22 juin 1533. Co diocèse lui doit divers établissements. Jean de Langeac fit construire dans sa cathédrale le magnifique juhé qui sépare le chœur de la nel’ ; et, pour donner à l’église une juste longueur, il flt élever à près de vingt piedsdo terre la partie qui est restée imparfaite. Il faisait bâtir en mémo temps un nouveau palais épiscopal. Outre ses abbayes, il avait encore la grande aunoncñe de France. Il ne fut pas moins bien partagé dans l’lÎtat que dans l’Église = ou le vit successivement consul et conseiller du parlement de Toulouse, gouverneur d’Avignon, conseiller au grand conseil eu 1516 ; maître des requêtes en 1527, chargé de débarquer des troupes. en Écosse ; ambassade ! cu Pologne dans le temps que Français I* aapieui à l’crupire ; envoyé avec le même titnc en Portugal, en Hongrie, en Suisse, pour raffermir cette confédération chancelante dans Talliance de la France ; en Écosse, pour accompagner la reine