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avait fait preuve d’une capacité peu commune et d’une véritable connaissance de la langue chinoise, fut chargé de continuer à visiter les frontières des deux empires a l’ouest de Kiakhta jusqu’à Oustkamenogorsk, sur l’Irtich, près du step des Khirghis. Dans ce voyage il traversa l’Altaï, d’où il se rendit aux anciens temples bouddhiques de Semipalatinsk et d’Ablaïkit pour recuellir les fragments tibétains qui pouvaient s’y trouver. Il gagna ensuite le Koussougoul, lac du pays des Khalkha, revint à Irkoutsk, dont il visita les environ explora les bords du 1ac Baïkal, longea les monts Sayaniens, passa de nouveau la chaîne de l’Altaï, et, après avoir fait une excursion depuis les rives de l’Irtisch jusqu’au lac Dzaïsang, dans le pays des Euleuths ou Kalmouks, à quelque distance de la frontière méridionale de la Sibérie, il se dirigea vers Omsk pour reprendre la route de St-Pétersbourg ; où il arriva au commencement de 1807, après une absence de vingt mois, pendant lesquels il avait parcouru un espace d’environ dix-hui-cents lieues. Étant à Irkoutsk, il vit un officier de la marine japonaise qui, jeté par un naufrage sur les côtes orientales de la Sibérie, avait été amené dans cette ville ; les entretiens de Klaproth avec ce marin très-instruit l’aidèrent à composer un vocabulaire japonais. L’académie, à laquelle il rendit compte, dans un rapport détaillé de ses occupations pendant son voyage aussi long que pénible, reconnut tant de zèle en le nommant académicien extraordinaire, distinction qui n’est accordée à un académicien adjoint qu’après avoir exercé ses fonctions pendant six ans ; l’empereur Alexandre lui accorde une pension de trois cents roubles et lui donnades marques de bienveillance particulière. Qu lul réservait une récompense plus flatteuse en luLmé· nageant l’occasion de se distinguer dans une nouvelle mission. Malgré les voyages de plusieurs savante en Géorgie et dans lles monts Caucase, le gouvernement russe voyait bien qu’il lui reëtait cncore beaucoup à apprendre sur ses nouvelles possessions. lllaproth, qui paraissait plus qu’auqm autre en état d’examiner convenablement ces contrées, lents ressources et leurs habitants, fut, sur la proposition du comte Potoçki, équitable appréciateur de ses services dans la précédente expédition, agréé pour le voyage à entreprendre. Muni des instructions de son protecteur et de celles de l’académie, il quitta de nougead St-Pétersbourg le 15 septembre, et alla par Moscou et Kharkolf lt Novo-Tcherkask, capitale des Coë saques du Don. Il y séjourne quelque temps, atln d’étudier les Kalmouks des environs, et profita de l’occaspn pour compléter les notions qu’il avait rassemblées en Sibérie et ailleurs sur la religion lamatque. En novembre, il traversa le step du Don, passa par Géorghievsk, capitale du gouvernement du Caucase, où il recueillit des’renselgnemsnts sur les Tcherkesses ·et sur les peuplades vivant au dell du Kouban, et visita les

LA ’. 3 ruines de Incl] ; sm-•Is llouma, le mont Desch-Tsu, ses eau’mlner•les et l’ét•bli••emeut des mlsslonnëlhs anglais.. Les circonstances l’obligèrent de se diriger tout de suite vers Ilosdok, et’de prendre ss route par la petlls lisbsfdslt et ’ Vlsiliksskas sur le Terebellarchsnt nvluc une escorte militaire iîmsldérablie, il remonte le long de ce fleuvc dans a vallee étroite où il coule, et qui étaltlermée autrefois par les célèbres portes caucasiennes. Le 26 décembre, il’franchit le tloudn ou mont de la Croix (K/ire : to¤oi-Gom), montagne hcigeusé qui l’ait-le point de partage des eaux, et suivit le cours de l’Aragvl, qui tombe dans lc., liour· I.e M janvier 1808, il entra dans Tlllis, cepitnle de la Géorgie, et y resta jusqu’su 5 murs ; il revint alors dans la vallee de l’Aragvi et vers les monts neigeux, où il découvrit les sources du Terekf Après cette campagne tri-s-p¢’Itible, quoi- · que de courte durée, il revit Tillis, d’où il sortit. le il mars, et ttt à plusieurs repriser des eigcursions dans la Géorjçie, tant à l’est qu’à l’ouest de la capitale. Les maladies pestilentielles qui sévissaient de plus eù plusdans les vallées et les’appréhensions d’hostilitéës prochaines avec la Perse ne lui permirent pas d’alIcr- dans.ce pays hi uièmçà Bakou, comme il l’avait d’•bord projeté, . D’ailleurs l’Académie, qui ne pouvait plus subvenir aux frais du voyage, le rappelait. Il retourna dgne àjlosdok, où il fut obligé de laisser ses compagnons dexoyage, trop olïailglis par.la maladie pour le suivre dans de nouvelles courses à la petite liabardalï et aux vallées du Caucase septen-, trional. Quand il rentra à Mosdok, ses compagnons étaient morts. « Les fatigues du voyage dans les montagnes, dit-il, et l’influence du 4 climat extrêmement malsain des’bords du Tcrek ; auquelje n’étais pas accoutumé, me causèrent une fièvre violente. Néanmoins je partis de lllosdok le 2l août, et je gagnai Géorghievsk. sv La fièvre s’étant un peu ·calmée, je lis des e>.curslous à Madjari ainsi qu’a Oustilabinsk •¤ sur le Iiouban ; mais mon, mal l’empêcha d’en’ · i« profiter comme je ~le dësirais. Je restal’i1 Stavropol pendant les mois d’octobre et de novembre ; de là j’allui en traineau par Tcherkask à yoronèjc, puis je retournai par Toula à Moscou et à St-l’étersbourg, où j’arrivai bien malade le il janvier 1800, et ma santé ne lut complètement rétablie qu’en automne. » Les résultats de ce voyage furent successivement communiques à l’académie : ils concernaient principalement les recherches de lilaproth sur les · langues des peuples du, Caueasc et les inductions qu’il en avait tirées relativement à beaucoup d’idiomes de l’Asie et d’autres parties du monde. » ll pensait que, pour la plupart, ils dérivent d’une souche commune. En communiquant sa découverte à Vacadiimie, il l’appu ya d’un vocabulaire de mots caeaibes qu’il avait rencontres dans les langues de plusieurs peuples du nord et de Pest de l’Asiet, Quoiqu’il n’sit pas donné de suite à ce