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LAB pliquez ici ou là l’or cille sur la poitrine, écoutez les impressions qu’elle reçoit ; vous entendrez les bruits les plus étranges : des ret.entisse• ments de caverne ou d’amphore, des murmures : des gargouillements, des ronflements, des sons de basse. des tintements de métaux, des ràles, des sonftles, des raclements et des cris de rape ; et si vous faites par ler les malades, vous entendre : des voix incertaines, entrecoupées, chevrotantes, et contrefaisant ainsi par leur timbre les cris de certains animaux ; vous entendrez des - eclats de voix qui viendront vous frapper brusquement comme s’ils avaient percé la poitrine. Les bruits de tous prendront les mêmes caractères. En un mot, où que soit la lésion, quels ~ qu’en soient la nature, le degré, l’t’tenilue, l’action sur les parties environnantes ; quelle qu’en soit la simpltcitii on la cotnplicationi tenez pour certain que l’air qui entre, que l’anqui sort, que l’ail’reutltt sonore par la tous otI trattsfürttltz Clt Voix ott t’Il parole, t’t-cc’t’ ; t tltl dérangement intérieur un caehet qui vous dira tout, qui vous instruira même par son silence.» Vopons maintenant Laennee, un milieu de ee bruit confus de voix, de souflles, de raies, donner ii chacun d’eux un caractère particulier, une signification propre, et trouver ainsi dans chaque lésion cachee un témoin qui en rëvele l’existence ou qui en traltit la nature. Avant de s’eug : q. ; er au milieu du eliaos qu’•l voulait d·: brouiller, il dut mesurer ses forces, inoditier, perfectionner ses moyens d’exploration ; aussi, à la simple application de l’oreille sur les parois tltoraeiques arrivat-il bientôt à substituer l’eniploi d’un c v|indre intermédiaire, et ce fut le lt mai ltàlîi qu’il lit le premier essai du stëtlioseope, après avoir, quinze jours auparavant, donné à la société de l’ceole lecture d’un ineuioire sur l’ausettltation. l’n rouleau de papier à lettres forlettttttll Serre fut, tlntts le principe, l’instruu1ent dont il se servit : l’nne des extrémités de ce rouleau était placée contre son oreille ; il appliquait l’autre sur le point de la poitrine qu’il se proposait d’examiner. · La prennière fois, tll•ll, t|llt’j’t’IllltlO)’illt’C moyeu, je fus aussi surpris que satisfait d’entendre les batl.t-tttt-Iilsilu Ct1’ttt’ 4.l’ttIlc tn.mlt’t’c lientteonp pins ~· nette et plus distincte queje ne l’av-ais jauuiis

  • · fait pur Vapplication immédiate de l’oreille. Je

«· previs de suite que ce mo) en pouvait deienir une méthode utile et applicable, non-seulement à l’étude des battements du rieur, mais encore a celle de tous les mouvements qui peuvent produire du bruit dans la eavite de la poitrine, et par conséquent à l’exploration de la respiration, de la voix. du rale, et même de la présence d’un liquide qui serait epanelié dans les " Plt’’l’t’§ on le ptiriearde. ~ Ses prévisions ne furent pas trompees, et, nommée en lsltî médecin à l’lilvpital Beaujoo, puis, bientôt après, a l’tiopital Necker, il marcha avec opiniatrete à la solution de problème qu’il s’était propose, et dont il

LAE LÃ7 ne se · dissimulait pas les nombreuses difficultés. Il fit d s maladies de poitrine son étude speciale, ï cone entra tout son génie sur cet unique objet, t des ·ésultats inespérés, immenses, devinrent la nobles compense de ses efforts et de ses travaux. l.’activ té qu’it déploya pour se rendre inattre de tous le secrets, de tous les mystères qui ont leur siège d ms les viscercs thoraciques, est incroyable ou pet l il peine comprendre comment sa constitution frele et inaladive a pu résister à tant de fatigue s. Devoré lui-même sourdement par les progri· incessants de la cruelle afl’ection qu’il poursu sait de ses investigations, partout où il en sonpçe inait l’e>.istenee, son zèle ne s’est pas ralenti u 1 seul instant. Il semblait qu’a mesure que son or animation physique se detiiriorait, son esprit, p il’lll’It’ (toutpettsation 10ttlC pt’0Vitlt !ttllt : ile, acquiir à de nouvelles forces, une nouvelle vigIll’I|l’. L¢’ 1’faile trous : ulhrlion médinle, qulll ptiblia en istil, et dans lequel il consigna ses intéressans vs reelu-i-ehes, fit une sensation iunnense dans li inonde uuidieal, en France et à Vétranger. É lies in ileeins aecourrnt de tons les points du i globe, de l’Alle•n :•gne, de la Russie, de l’»ugleterre, le l’It ; die, des l-Ztats-l’nis ; tous arrivent en foule à Paris étudier Vanscultation sous la direction d· l.aennee, et vont ensuite raconter dans leur p. ys les prodiges operes par le stetlioscope. llais, t inune tout ce qui est le produit de l’intelligence Inunaine, cette inetbode a des bornes ; elle à ses lacunes, ses erreurs ; et, après avoir eherrlf i à faire connaître les précieux avantages f qui lui sont inhérents, peut-être ne sera-t-il pas inutile d’indi«pier qu- lques-unes des conséquente es fam penses qu’elle a eues pour la pratique médicale ltepuis cette époque, en France surtout, les nui leeins, en fare d’une affection pulmonaire, eoneei trent toute leur attention sur la lésion organ. ine. Armes du stetlioseope ils puisent eselusiu nent dans les organes de la respiration tous I s éléments de leur diagnostic, oubliant trop s· usent que, connaître seulement’la maladie loezule tt · ll’l’>l pas eutlllitltre le tttftlâltlc, Cl. t|tIC e-pen· ant Vappreeiation exacte de son individualité es ·i ; ce une influence importante sur la forme, la uuu ification et le traitement de Fallection. tnt ne sa rait assez le répéter : pour bien saisir les nuane s les plus délicates de cette dernière, il ue faut p s se contenter d’interroger un seul iiscern, quelqu e lumière qu’il puisse nous fournir ; il faut eneor< s’adresser ig l’éconotnie tout entière, el l’espe ience nous apprend suffisamment que c’est en eel i que consiste surtout le génie des heureux et hal iles praticiens. L’auscultation a donc eu, pour ] remier résultat funeste, de faire prédon.iner le diagnostic local sur le diagnostic général. Nous · n signalerons un autre, plus grave encore peut-< tre. c’est la tendance d’un grand nombre de m deeins à vouloir ériger la médecine en scienc· exacte, comme si, malgré les tenèbiws qu’a « issipécs l’auscultation, il ne restait pas en