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436 l.AE rent donc ses humanités, et, avec ce courage. cette constance qui n’appartiennent qu’à des intelligence

! d’elite, il étudia le latin, devint helléniste

habile. et se livrs à l’examen approfondi de la langue celtique. dont il voulut connaître les principaux dialectes. En 180t, il remporta les deux premiers prix de médecine et de chirurgie ; trois ans plus tard il soutint deux thèses sur llippocrate. Dans la première, écrite en latin, il s’effotca de prouver, en présence des immenses travaux de ce grand homme, que ce mot d’|lippocrate est un nom générique s’appliquant à plusieurs individus. Cette hypothèse serait fondee s’il ne paraissait pas demontre que le père de la médecine s’est enrichi de l’expérience de plusieurs siècles, en consultant les tablettes votives du temple de Cos, et en combinant avec une rare sagacité les résultats qu’elles lui ont fournis. La seconde thèse, écrite en français, a pour titre : Proporilions sur la Jortrine d’II•ppocrale, relativement d la médecine pratique. Selon Laennec, llippocrate n’a vu dans la pathologie que des faits particuliers, individuels, sans chercher à établir entre eux les liens d’atlinite par lesquels ils se touchent et se confondent ; en un mot, il ne s’est élève à aucun système complet de nosologie. Ln 1801. dans un mémoire lu au sein de la société de l’école de médecine, dont il faisait partie, il décrivit pour la première fois plusieurs espèces nouvelles d’hydatides ou vers vésiculaires. Portant ses investigations plus loin qui- Werner et lllocli, il parvint à démontrer l’existence des organes de la génération dans le male et la femelle des oscar ides lomhricotdes. Préludant aux belles découvertes des Fohman et des Lauth, il prouva que sur un ver de huit a dix pouces les replis tt les sinuosités de l’organe préparateur de la semence atteignent une longueur de trois pieds ; que dans la femelle l’ensemble des organes de la reproduction, vulve, vagin, matrice, trompes, ovaire, peut avoir jusqu’à douze pieds d’étendue. Ce mémoire, si intéressant pour le naturaliste, sera consulte avec fruit par le praticien, à cause des sages préceptes qu’il renferme sur le diagnostic et le traitement des vers intestinaux. Bichat avait soupçonné et admis par analogie la présence de la memtmme inteme du cerveau ou arachnoïde, dans le ventricule de cet organe ; mais il était réservé a l’habileté et à la patience de Laennec d’isoler cette membrane par la dissection et de prouver ainsi que ces cavités en sont intérieurement revetnes. Dans une lettre adressée à Dupuytren il décrivit une nouvelle membrane, appelée par lui membrane propre du foie, interposée entre ce viscere et le péritoine et unie à ce dernier par un tissu cellulaire assez lâche. Enfin le premier’l découvrit la capsule synoviale située entre lëüphyse acromion et l’humérus. Il était encore une autre branche de connaissances médicales que Laennec devait feconder de son génie observateur : nous voulons dire Vanatomie pathologique. Pour être

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LAE réellement utile et servir de base solide à la nosologie et au diagnostic médical, cette science, après avoir constaté les lésions organiques, doit chercher les rapports qui existent entre elles et les altérations de fonctions qui en sont la conséquence. Elle n’a pas été comprise autrement par Laennec, et c’est là l’idée dominante et le caractère fondamental du cours d’anatomie morbide qu’il continua après la mort de Bichat. À côté de lui s’était ouvert un cours semblable sous la direction d’un homme qui a illustré la chirurgie françoise, du célèbre Dupuytren. Les deux jeunes professeurs rivalisaient de zèle et de science, et attiraient si leurs savantes leçons une foule considérable d’auditeurs. Les remarquables travaux de Laennec sur les mélanoses et les tumeurs encephalonles, les différentes communications qu’il lit à la société de médecine et à la société anatomique, dont il était un des membres les plus distingues, témoignent suffisauunent de l’ardeur avec laquelle il se livrait a l’étude des altérations organiques. La réputation de Laenuee grandissait avec ses travaux ; aussi en lttlà fut-il appele à la collaboration du pre.nier dictionnaire de médecine, auquel il fournit une série d’articles assez cnnsiilerable, qui rentraient dans ses études de prédilection, et notamment des vues générales St|l’l’aualoinie pathologique. Ce fut trois ans plus tard, dans le mois de fev ricr luth, qu’il communiqua à la société de l’école lt s premiers résultats obtenus par l’application de l’acoustique s la connaissance des aflectious de poitrine. Ici s’oui re pour la med-cine une ere nouielle, le cliaunp si Vêlslt tl•’S COII]ci’ltI’«’S, cl qui se pfcldtl sl lIl1’l’Cll• |CIl§f’IllCI]l ÉIIIÃ ’}·CIlH’à les plllà llbt !|lN ;$, €lll plus lolles tlieoiies, sa inaintenaut se limiter, du moins pour une classe un portante de ni.il.ulies, el c’est à Laennec qu’.q-pattient la gloire de l’a«lmiralnle découverte que nous allons examiner ; c’est a lui que nous devons le ll-nul•eau qui nous guide aujourd’hui dans le dédale autrefois inextricable de l’histoire pathologique des organes contenus dans la cavité thoraciipie. llippoerate, dans plusietlfs passages fit : SBS 11’ttVl’t·$, Sctttlilr avoir apprécié quelques-nus des avantages attachés à Vauscultation ; il pratiquait la xuccumon, à laquelle il a donné son nom. Il a même perçu dans la poitrine nu certain nombre de bruit— ; mais les indications qu’il fournit à cet egard sont extrêmement vagues et ne peuvent nullement servir a asseotr un diagnostic cert tin. La percussion, inventee par Avenlirugger l7o3}, repoussée a son origine de la pratique médicale, ne tarda pas cependant à y prendre racine, surtout quand elle eut acquis sous la mam habile de Uorvisart le degré de précision qui lui manquait d’abord. Il fallait quelque chose de plus à Laennec : ce quelque chose il le trouva dans l’application immédiate de l’oreille sur la poitrine malade, et des lors un monde nouveau se révéla à lui. « En effet, dit ll. Pariset en parlant de Pauscultation, ap