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sa ILE Turcs seraient désormais inutiles. Les contributions extraordinaires imposées à la ville du Caire, on punition de sa révolte, donnèrent à Kléber les moyens de payer l’arriéré, qui s’élevait à onze millions, y compris la solde. Il forma une légion grecque, ainsi qu’un corps de coptes, qu’il fit instruire et habiller à la française ; il établit un parc de cinq cents chameaux toujours disponibles, et des ponts volants sur le Nil, pour faciliter le passage du fleuve aux troupes qui auraient i marcher de la cote sur la frontière de la Syrie. Après avoir mis un terme aux dilapidations, il établit un comité administratif, et pourvu

! à la sûreté comme à la prospérité de l’Égypte,

s’élevant ainsi à la hauteur du guerrier homme d’Élat. Le 3 juin 1800, il fit une tournée en Égypte, au moment même où il méditait un traité séparé avec les Turcs, qu’il voulait détacher de l’Angleterre. Après avoir passé le la juin, dans l’lle de llaouda, la revue de la légion grecque, il revint au Caire voir les embellissements qu’on faisait à son liotcl ; il se promenait sur la terrasse de son jardin avec son architecte, lorsqu’il fut assassiné de quatre coups de poignard par un jeune Turc nommé Solelman, poussé, diton, par le fanatisme à cette action atroce. Les relations françaises donnèrent le détail du terrible supplice qu’on fit subir au meurtrier, qui, découvert et arrêté, avait été condamné par une commission. L’oraison funèbre de cette illustre victime fut prononcée à Paris par le sénateur Carat, sur la place des Victoires, où d’abord on lui décerna un monument ui n’a pas été achevé. Kléber fut sans contredit’l’un des plus grands hommes de guerre qu’ait produits la révolution française. Il joignait Penthousiasme d’une ainé indépendante et élevée au sang-fmid d’un généra maître de lui-même, et l’expressive fierté du regard à une voix dont l’éclat arrêtait les séditions et couvrait les murmures des soldats.-Habituellement juste et équitable, Kléber se laissait trop aisément entraîner à la colère. Mais si sa franchise était brusque et sans ménagement, la fierté °de son ame était sans faiblesse. Il porta dans les camps le mépris des richesses et l’horreur de la rapîne et du brigandage ; en un mot il ne se souilla par aucun excès. Sans avoir jamais ambitionné le premier] rang dans la république, teis étaient néanmoins l’indépendance de son caractère et son amour pour la liberté légale, que, s’il eût vécu, tout porte à croire qu’il n’eùt, pas souffert tranquillement les conséquences qui suivirent l’acte du 18 brumaire. Voici, au sur- p plus, le portrait n’en a laissé le maréchal Itarmont, qui Pavaitqbeaucottp connu et avait servi, ayec lui en Égypte : « Le général Kléber, d’une, baule stature, d’une figure martiale. d’une bre-. voure brillante, donnait l’idée du dieu de la 4 •’]l|Cl’l’ ! ; son instruction était étendue, lûll ca-, prit vif et male ; un accent alsëèleu trevmarr •· qué. des phrases souvent imp, ées degnr-i

ILE manismes donnaient son langage une énergie particulière. Sa personne portait avec elle une grande autorité, et son regard imposait. Bon et agréable dans ses rapports, les troupes l’aimaient ; ceux qui vivaient dans son intimité le chérissaient. » Ses restes, rapportés il Marseille après l’évacuation de l’Égypte, étaient oubliés dans le château d’ll’, lorsque Louis XIIIll ordonna (1818) qu’ils fussent recueillis pour être conservés dans un monument élevé à la gloire de Kléber, dans la ville ·de Strasbourg. Voyez l’Élogc funèbre des généraux Kléber et Delai :. par le sénateur Carat, Paris, an 9 (1800), in-8° de 101 pages. B- ? et Z.

KLEBERGER ou CLEBERGER (Jus), surnommé le bon Allemand, naquit à Berne ou à Nuremberg, en 1185, et vint s’établir fort jeune il Lyon, ou il exerça la profession de marchand ou de banquier. Il habita aussi Genève, où il était propriétaire ; il y répandit ses laresses et y compta des amis parmi les personnages les plus marquants ; mais dès 1527, ’il avait son domicile à Lyon. Le 7 juin de cette année, il est fait mention de lui dans un acte du Petit Conseil de Genève, auquel on demanda s’il voulait vendre à un Allemand fort riche (c’était Kleberger), une maison qui avait appartenu à un condamné, proposition qui fut agréée’et ensuite approuvée parle Grand Conseil. Quelques années plus tard, le riche Allemand est aussi mentionné dans une grosse de reconnaissance indicative des immeubles qu’il possédait il Genève, sur les deux rives du Rhone, et il y est ainsi désigné : Nobili : Johanne : Cleberguc (rie) burgengi : Bernœ. habitat or Lugduni, mermlur (1). En 1555, après une horrible famine qui avait désolé Lyon, le consulat de cette ville fonda, sous le titre d’Aumo : u¢ générale, un établissetnenl. destiné à secourir les pauvres et les malades lorsque la cité serait en proie à la disette ou à quelque épidémie. Kleberger fut un des premiers souscripteurs de cette œuvre philanthropique, qui, plus tard, fut réunie à l’un des hospices de la ville. on a calculé que, dans l’intervalle de 1555 à 1546, année de sa mort, le bon Allemand avait donné, a l’Au»ro.me générale, une Sûllllllë de huit mille cinq cent quarante-cinq livres. Peu de temps après s’être lixé à Lyon, il avait épousé Pclonne de Bonzin, née à Tournai, en l·’landre, veuve de Jean de la I-’orge, dont elle avait un fils, qui fut seigneur d’Ars. Elle lui avait apporté en dot une jolie villa, voisine de Lyon, sur la rive gauche de la Saone, dont une partie des bâtiments existe encore, et où l’on voit une tour fort ancienne, appelée vulgairement tour de la Belle-Jlllennande. François Ier, qui avait eu plusieurs fois recours à la bourse de lileberger, le nomma son valet de chambre ordinaire par lettres patentes du dernier mars 1515. Peu de temps aprëitles commissaires ill Voyez dans les Hénvîns publiés par la société d’l¤lstoire st d’uehd¤I ?sad• Gnou, s. D p. si ss sutvqntcgun artists de M. fh. I epergpletn de détails curlcux sur le Bon alknwsd.