Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 21.djvu/31

Cette page n’a pas encore été corrigée

o

26 JEA

« que je sais qu’il a du bien de mes peuples. » On entendit ce monarque se reprocher « d’avoir a toujours dit du bien de lui sans lui en faire ; » ce qui n’était pas toujours exactement vrai : car ce fut par l’ordre positif de Henri que Jeannin accepta les présents qui lui étaient offerts par les Provinces-Unies, et plus d’une fois il avait éprouvé les bienfaits du roi. Un jour, l’ambassadeur d’Espagne demandant à Henri IV quel était le caractère de ses ministres, afin de pouvoir traiter plus facilement avec eux, le roi dit de Jeannin : « Celui-ci ne me cache rien de ce qu’il « pense, et il pense toujours juste. » Il lui avait donné l’ordre d’écrire l’histoire de son règne : nous n’en avons que la préface, qui estnoble et pleine de sens. Après la mort de Henri et la retraite de Sully, Marie de Médicis se reposa sur Jeannin des plus grandes affaires de son royaume, et lui confia, avec toute l’épargne du bon roi, l’administration générale desflnances. Il rendit compte de sa gestion dans l’assemblée générale des états ~de1611. Nous avons ce discours sous le titre de Propos tema, etc. Les excellentes intentions de ce ministre, ses vues éclairées, furent contrariées par les Italiens que cette princesse avait auprès d’elle. On la vit même accorder l’éloignement deleannin à l’ardeur des sollicitations de la maréchale d’Ancre ; mais il reprit, en 1617, la place de surintendant, et parla au nom du roi en l’assemblée des notables, tenue à Rouen la même

année. Il continua ses services avec zèle et fidélité jusqu’à sa mort, arrivée à Paris le 31 octobre 1622. Jcannin ne laissa que peu de fortune à sa famille ; ce qui répond à toutes les accusations contre ’son intégrité. Nous avons de lui ses Négaciationr, publiées à Paris, 1656, in-fol., par l’abbé de Castille, son petit-fils, et chez les Elzévirs, 1659, 2’vol. in-12 ; en 1695, 4 vol. in-12, et plus récemment à Paris, 1819, 5 vol. in-8° avec portrait. Ce recueil est regardé comme le meilleur modèle que puissent prendre les politiques et les négociateurs : il servit d’instruction au cardinal de Richelieu, qui lisait les Négociations de Jeannin tous les jours dans sa retraite d’Avignon, trouvant, disait-il, sans cesse à y apprendre. Outre l’Éloge publié par Pierre Saumaise, Dijon, 1625, in-1°, on peut consulter, dans les Antiquité : d’Aunm, celui qui a été fait par Thiroux. Enfin Guyton de Horveau en a donné un, qui a été imprimé à Dijon en 1766, in-8° : il fait bien connaître ce personnage, parce que l’auteur a puisé dans les bonnes sources ; mais l’emphase de ce discours ne peut qu’ajouter aux préventions contre le genre des panégyriques commandés par des académies (1). L-r—e.

(1) On trouve encore les Négociation du président Jeannin dans la collection des Mémoire : relntih à l’histoire de France publiée par MM. Michaud et Poujoulat, avec une notice eue : complète sur leur nuteuråšir M. Severin Foisset. Elles forment, avec les autres œuvres président Jeannin, le tome 4 de la 2’ série, Puis, 1831, grand tu-Se. M. de Mongie procureur jgénéral I la cour impériale de Dijon, e prononcéd la rentrée O

e

EA

I JEANNIN (Jens-Baerisrn), général français, était né en 1771 à Laneria en Franche-Comté, d’une famille de cultivateurs ; il embrassa avec beaucoup de chaleur la cause de la révolution et s’enróla, dès le commencement, dans un bataillon de volontaires du Jura, avec lequel il fit toutes les campagnes des armées du Rhin et d’Italie. Parvenu successivement au grade de général de brigade (1808) et à celui de général de division, il obtint aussi le titre de baron, et devint le gendre du célèbre peintre David. Louis XVIII le conserva dans son grade et lui donna la croix de Saint-Louis en 1814. Mais ayant repris du service lorsque Bonaparte revint de l’tle d’Elbe, en 1815, et ayant commandé une division au sixième corps -de la grande armée, il fut de nouveau mis à la retraite après le second retour du roi. Bientôt atteint d’une maladie grave, il ne fit plus que languir. Ce général se rendait aux bains d’Aix, en Savoie, dans le mois de mai 1850, lorsqu’en passant par Saulieu il s’étrangla lui-même dans un accès d’affreuses douleurs. Porté’le lendemain au cimetière de cette ville, il fut enterré avec tous les honneurs qu’il fut possible de lui rendre. M-n j.


JEANNIN. Voyez Jannin et Jannin.


JEANROI (Dieunosmä), docteur régent de Pancienne faculté de Paris, médecin consultant du roi, etc., naquit à Nancy en 1750. Neveu d’nn habile médecin, ce fut sous ce guide éclairé qu’il fit ses premiers pas dans la carrière médicale : aussi n’eut-il point d’abord à lutter contre la plupart des difficultés que rencontrent les jeunes praticiens, et ne tarda-t-il pas à obtenir dans le public une confiance assez étendue. La faculté de médecine de Paris jouissait alors d’une grande réputation acquise par de pénibles travaux et de longs services. Cependant quelques-uns de ses membres, à la tête desquels on doit mettre Vicq d’Azir, trouvant dans cet ancien corps beaucoup d’attachement pour des idées qui leur paraissaient surannées, et un trop grand éloignement pour les théories et pour les découvertes modernes, désirèrent se livrer en commun à des travaux sur les diverses branches de la médecine ; ils formèrent une association autorisée par le gouvernement sous le titre de Société royale de médecine. Cet établissement, qui, en jetant la discorde parmi les médecins, eût pu devenir nuisible à l’art, tourna cependant à son avantage ; les deux partis rivalisèrent de zèle pour concourir à ses progrès par des travaux utiles. Jeanroi fut un des membres les plus actifs de la nouvelle société, et il contride cette cour, le «1 novembre 1856, un discours fort étendu sur le président. On y trouve des détails curieux, notamment sur le premier procès plaidé par Jeeunin, au nom de sa ville natale. Autun. Il @agissait de savoir qui de cette cité on de celle de Beaune aurait le pas eur sa rivale un : séances deeétets de Bourgogne. Ce procès, presque ignoré de nos jours, eut un immense retentissement dans la province à cette époque. C’eat à le foie un monument précieux dee querelles de préséance, et graves dans notre ancienne France et un des modèteirles plus achevés de l’art oratoire au 16e siècle. Inutile d’ajouter que Jeenntn, ù peine Ige de vinzt-hu1t ena, fit triompher se patfifl. ’ Hu