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toute ma fortune. À l’époque du massacre de la St-Barthélemie, il fut appelé dans le conseil tenu chez le comte de Charny, lieutenant général de la province, qui venait de recevoir dans des instructions deux lettres écrites de la main de

Charles IX, contre les protestants de cette province. Opinant le premier, comme le plus jeune et le moins qualifié, il représenta, dit P. Saunïaise, auteur d’~un éloge du président Jeannin, qu’il faut obéir lentement au souverain. quand il camimmde en colére. et conclut à envoyer demander au roi des lettres patentes, avant d’exécuter des ordres aussi cruels : son avis détermina tous les suffrages. Deux jours nÇétaient pas écoulés, qu’on courrier apporta la défense d’entreprendre en aucune façon sur la vie et les biens des partisans de la religion réformée..leannin se remlit aux étals de Blois comme député par «le tiers état de Dijon, et fut l’un des deux orateurs qui portèrent la parole pour le tiers état du royaume, mission qu’il remplit avec honneur. Ayant pénétré les vpes ambitieuses et violentes de la maison de Guise, il lit tous ses efforts pour les traverser ; mais la prévarication du député qui partageait avec lui les fonctions d’orateur fut cause qu’on adopta dans les états la proposition d’engager le roi à déclarer la gperre aux protestants. Cependant le zèle.extrême de Jeannin pour la religion catholique Pentraina dans le parti des ligueurs : mais c’était avec l’espoir de sauver l’État. Autorisé par l’ordre exprès.de Henri III à rester auprès du duc de Mayenne, et admis aux plus intimes secrets de ce chef des rebelles, il cherchait sans cesse à le contenir et à l’empêcher de se jeter absolument dans les bras des étrangers. Sans lui et Villeroy, les états de Paris auraient précipité la l-’rance dans des malheurs irrémédiables. Une mam sacrilège ayant tranché les jours du dernier des Valois, l’héritier de la couronne se vit obligé de reconquérir ses États sur ses propres sujets. La maison d’Autriche crut que le moment était venu de réaliser sa chimère de la monarchie universelle. Chargé par un conseil de séditieux d’une tmsswn pour Madrid, Jeannin n’eut pas de peine a reconnaître que, de part et d’autre, la religion était seulement un prétexte, et que Philippe II surtout `n’y voyait qu’un moyen pour enlever la lîrance a son roi légitime. ltevenu de cette mis-5100, Il HC négligea rien pour réveiller dans tous les cœu rs l’amour de la patrie, presque éteint par le fanatisme et la rébellion. Il l’ut à peu près le SGH] 1’198 lígbeurs qui rejeta l’argent du roi d’l5s-Pâgllqcraignant d’être engagé à servir ce prince,

au préjudice de son pays. Il confondit aussijpmsa courageuse fermeté, les intrigues du duc de Savoie, et lui arracha la ville de Marseille, dont ce prince s’était rendu maître par surprise. Quand il fut question de traiter avec Mayenne, en 1595, Hepri Il lit des avances au président Jeannin, QUI» après avoir chegehé à modérer le chef de la “SW Clflääêã desseins ambitieux, lui restait fidèle uv

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dans ses dernières traverses. Comme Jeannin té-moignait son étonnement des paroles flatteuses adressées par le roi à un vieux ligueur tel que lui = « Monsieur le président, lui dit Henri, j’ai tou* « jours couru après les gens de bien, et je m’en « suis bien trouvé. » La négociation marcha rapidement. Henri III avait donné à Jeannin différentes places, et entre autres une charge de conseiller, puis une de président au parlement de Bourgogne. Lorsque le combat de Fontaine-Française eut porté le dernier coup à la ligue, llenri IV résolut de s’attacher tout à fait Ieannin, sachant bien qu’il aurait ainsi tout un conseil dans une seule tète. En même temps le roi le nomma premier président de la cour souveraine à laquelle il appartenait déjà, mais à la condition de traiter de sa charge, et de s’en défaire promptement. Depuis ce temps, Jeannin ne quitta plus Henri LV, et partageasse confiance, son amitié même, avec Sully, au point d’inspirer à l’illustre surintendant une jalousie qui perce dans ses mémoires, et le rend souvent injuste envers son rival. Du reste, dans les lettres concernant le service du roi, que Sully adressa au président.leannin en diverses occasions, on trouve des éloges de la prudence et de la fermeté d’esprit de ce dernier. Le cardinal Bentivoglio dit de lui « qu’il l’entens dit parler dans le conseil avec tant de vigueur « et d’autorité qu’il lui sembla que toute la majesté du roi respirait dans son visage. » Henri, se plaignant un jour à ses ministres que l’un «Peux avait révélé un secret de l’État, ajouta, eu prenant la main du président Jeannin, qui gardait un noble silence : tt Je réponds pour le bon homme ; « c’est à vous autres de vous examiner. » Il fut un de ceux qui travaillèrent à la confection de l’édit de Nantes. Tous les historiens s’accordent à vanter son habileté extraordinaire pour les négociations étrangères, habileté supérieure à celle de Sully. Le surintendant ; qui n’était pas fâché de saisir un moyen honorable de l’éloigner d’auprès du roi, contribua à lui faire donner des missions tresimportantes en Hollande, dans les années 1607,

1608 et 1609. L’objet principal que l’envoyé de Henri eut à traiter fut la paix projetée entre les Provinces-Unies et l’Espagne, qui avait accepté plutôt que demandé la médiation de la France. Il ne parla que de trevtfl mais tl en régla les conditions de manière à les rendre équivalentes aux solides avantages d’une paix. Par C0 PGM *WS Provinces-Unies, conclu en juin 1609› €l *la“5 ’fi’ quel le roi d’Angleterre intervlnt 811551 ¢omm¢ garant de l’exécution, 1880010 fill @H ’l"°È*l“° sorte le fondateur de cette république- Lc* eëfllfil généraux remercièrent solennellement Henri l : de leur avoir envoyé un ministre st sage et si éclairé. Quand le roi le revit à Fontainebleau, il l’embrassa, et le présentant à la reiflÿ › “ y°Y°" « vous ce bon homme, lui dit-il : s’tl arrive 011° « meu dispose de moi, je vous prie de vous reposer sur la fidélité de.leannin › et sur lî P*°“°“