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I l I IIORSBURGH (Jacques), célèbre hydrographe anglais, naquit le 23 septembre 1762 à Élin, dans le comté de Fife en Écosse. Ses parents, qui, malgré leur peu d’aisance, étaient considérés à cause de leur probité ; lui firent fréquenter les écoles, tout en l’employant aux travaux des champs, de sorte qu’à l’âge de seize ans il possédait bien leS éléments des mathématiques, la tenue des livres, et la théorie de la navigation. Il navigua pendant trois ans comme mousse, puis comme novice, sur des navires qui portaient de la houille de la baie de Forth et de Newcastle en Hollande et à Ostende. En mai 1780 il se trouvait sur un bâtiment qui fut pris par une frégate française près i de l’|le de Walcheren, en Zélande, et il resta Q quelque temps prisonnier à Dunkerque. Rendu à Q la liberté, il fit-un voyage aux Antilles, puis un autre à Calcutta. L’entremise d’un de ses amis, I qui était constructeur naval dans ce port, lui I- valut de passer comme officier marinier sur un navire destiné pour Bombay. Au bout de deux ans, il devint premier ofîicier d’un autre bâtiment qui, dans sa traversée de Batavia à Ceylan, eut le malheur de se perdre le 30 mai 1785, sur la petite de de Diego Garcia ou Chago, située dans la mer des Indes entre l’lle Maurice et les Maldives. Cet accident, qui avait eu pour cause Pinexactitude des cartes, me fit sentir, dit Horsv burgh, la nécessité de faire et de noter soigneu" sement des observations nautiques. » De retour à Bombay, il s’embarqua sur un gros bâtiment qui allait à Canton ; puis pendant plusieurs années il fit sur divers navires de nombreux voyages entre la Chine, Bombay, Calcutta, Batavia et la Nouvelle-Guinée. Son expérience et ses observations l’avaient mis en état de recueillir une grande quantité de matériaux pour Phydrographie de la mer des Indes. La lecture attentive des livres et ses essais pratiques l’avaient rendu familier avec les observations lunaires et l’usage du chronomètre. Il s’instruisit lui-même à dessiner et à graver, et parvint à construire des globes : c’èst à ces occupations qu’il consacrait jusqu’à minuit ses loisirs, lorsqu’il était à l’ancre dans un port. Les trois premières cartes qu’ildpublia furent celle du détroit de Macassar, celle e la cote occidentale des Philippines, celle du détroit de Dampier par XX. ’

UNI V ERSELLE.

H 2 la passe de Pitt, sur la côte nord-ouest de la E s Nouvelle-Guinée ; il les accompagna d’un mémoire I - pour servir d’instruction aux navigateurs. Ayant ·

montré ces travaux pendant qu’il était à Canton I

à un de ses amis qui avait été son capitaine, celui- I 2 ci se hàta de les communiquer à plusieurs capi- î 5 taines de la compagnie des Indes et au chef de la I loge anglaise ; tous en furent si contents, que les I t cartes et le mémoire furent envoyés en Europe à. I Dalrymple, hydrographe de la compagnie (voy. I I A. Dxnnvnrma). Il les fit publier pour l’usage des I I navigateurs qui fréquentaient les mers de la Chine, I et l’auteur fut gratifié d’une lettre de remerci- · I ments des directeurs, et d’une petite somme en I I argent pour acheter des instruments. En 1796 · I I Horsburgh revint en Angleterre sur un navire I I parti de Bombay, et qui excita l’admiration géné- I rale des marins par le bel ordre qu’il y avait in- I i troduit. La réputation que déjà il s’était acquise I lui procura un facile accès auprès de Banks, de I

; Maskelyne, de Cavendish et d’autres hommes L

distingués par leur savoir. Après une campagne. · aux Antilles, il retourna comme capitaine dans I les Indes, et fit divers voyages entre ces parages, ’ I la Chine et l’Angleterre. Il continua ses observa- I I tions et ses journaux, et ayant eu l’occasion · I d’acheter à Bombay la montre astronomique faite I par Louis Berthoiid pour l’expédition de d’Entre- · casteaux (voy. ce nom), il s’en servit pour régler · son propre chronomètre, et pour observer une ’

; suite d’immersions et d’émersions des satellites de ;

I Jupiter ; le résultat en fut envoyé par lui aux · I astronomes du roi d’Angleterre. Depuis le com- I mencement d’avr111802jusqu’au milieu de février · 1804, il tint un registre des mouvements du mer ; I I cure dans deux baromètres de marine, observés I à des intervalles de quatre heures. Il en résulta la preuve qu’entre les parallèles de 26 degrés de · latitude nord et de 26 degrés de latitude sud, l’atmosphère éprouve deux fois en vingt-quatre heures un flux et un reflux qui sont diminués et quelquefois complètement anéantis par l’infIuence de la terre, de l’embouchure des rivières, des ports ou des détroits resserrés ; fait qui auparavant n’était pas connu. Ce journal d’observations I barométriques fut présenté en 1805 à la société royale de Londres, qui en inséra un extrait dans 1.