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584 ° JAU d’Apollon Pythien lui-même. Les grandes vues de Jason finirent avec lui, bien que son empire fût de force à subsister même sous des princes médiocres ; mais l’incapacité, les discordes ne tardèrent point à les ruiner. D’abord Polyphron et Polydore s’em arèrent de tout au préjudice de leurs neveux (pLycophron, Tisiphone, Pitholas), tous trois fils de Jason ; puis Polyphron tua Polydore pendant son sommeil, en se rendant à Larisse ; lui-même il périt assassiné par le fils de Polydore, Alexandre, si connu par ses querelles avec Pélopidas, par son abominable tyrannie et par sa mort non moins affreuse. Il avait épousé Thébé, sa cousine, fille de Jason, et Thébé forca ses trois frères à lui donner la mort. Pendant ce temps, la Macédoine, l’Épire, diverses cités de Thessalie s’étaient soustraits à la domination de Phères : sous les trois fils de Jason, ce fut encore pis. Phères même se souleva contre les Jasonides ; Philippe de Macédoine intervint pour l’aristocratie, ou, comme on disait, pour le parti de la liberté contre les Jasonides, ohassa trois fois le jeune Lycophron, et soumit à l’influence macédonienne le pays qui semblait devoir devenir le premier de la Grèce ; P-or.

JASON. Voyez MAINO.

JAUBEBT (l’abbé Pœaa¤), membre de l’Académie de Bordeaux, était né. dans cette ville, vers 1715. Après avoir terminé ses études, il embrassa l’état ecclésiastique et fut pourvu de la cure de Sestas, qu’il administra plusieurs années, partageant son temps entre ses devoirs et l’étude ; il résigna ensuite ce bénéfice afin de pouvoir se livrer entièrement à la culture des lettres, et vint habiter Paris ; il y mourut vers 1780. Outre une Traduction des œuvres d’Ausone, assez médiocre, mais la seule qu’il y eût alors en français (voy. Anson : ). on a de l’abbé Jaubert : 1°• Dissertation sur un temple octogone et plusieurs ba :·relie/’: trouvée d Serra :. Bordeaux, 1745, in-8°. Les hayreliefs représentent un sacrifice à Cybèle. 2°* Eloge de la rature, dédié aux roturiers (Paris), 1766, in-12 ; 5°* De : cause : de le dépopulation et des moyen : d’y rensédier, ibid., 1767, in-12. On y trouve quelques vues utiles. 4°* Une traduction française de Planitation de Jé : u :·C/zrist, ibid., 1770, in-12. Il n’y en a eu que cette seule édition. Au reste Jaubert, d’après l’abbé Lenglet··Dufresnoy, a inséré dans sa traduction les passages de l’lnternelle consolation, qui ne se trouvent point dans l’Imitation latine, qu’il regarde, mais sans citer d’auteur, comme la version abrégée du vieil original français. 5°* Dictionnaire raisonné Universel des art : et metiers, contenant leur description et la police des nscnqfactures de France et des payeétrangere, Paris, 1773, 5 vol. in-8°’ ; souvent réimprimé. Philippe IIacquer avait donné une première édition de ce dictionnaire en 1766 ; mais l’abbé Jaubert l’a tellement augmenté et amélioré qu’il ne reparait plus que sous son nom. On y trouve, comme dans tous les ouvrages de ce

q ’1 JAU genre, des articles excellents et d’autres qui sont traités trop superficiellement. Le tome 5 est un Vocabulaire technique. ou dictionnaire raisonné de tous les termes usités dans les arts et métiers ; il est suivi d’une Table historique contenant les noms des inventeurs, des artistes les plus distingués, et de tout ce qui se rattache à l’histoire des arts et métiers, aussi par ordre alphabétique. L’abbé Jaubert se proposait d’écrire l’lTstoire de Bordeaux, et il avait laissé en manuscrit des llecherclm sur les antiquités de cette aille, dont on regrette- la perte. W-s.

JAUBERT (le comte Fasuçots), né en 1758, commença, ainsi que tant d’autres illustrations de notre époque, par la profession d’avoeat ; qu’il exerça à Bordeaux, et, dans un âge encore peu avancé, il enseigna le droit. En 1789, il fut nommé membre de la municipalité, puis commissaire auprès du tribunal civil, et membre de la commission fédéraliste qui s’organisa dans cette ville, en 1793, pour résister à la convention nationale. Il eut, avec un grand nombre de ses amis et compatriotes, l’honneur d’être mis hors la loi par un décret. Cette prescription ne lui permit de reprendre sa profession d’avocat qu’en 1795. Nommé, en 1799, membre du conseil général du département de la Gironde, il fut appelé, en 1802, à faire partie du tribunat, où il fut élu plusieurs fois secrétaire, et président en 180s. Il prit beaucoup de part à la rédaction de nos codes, et concourut à plusieurs projets de loi où dominaient les considérations politiques les plus importantes, notamment sur les colonies. Le discours qu’il’prononça dans cette occasion est plein d’idées et de vues non moins applicables dans les circonstances actuelles qu’au temps où il fut écrit : e L’erreur politique est à côté de la philanthropie, 1 dit-il ; l’ef’f’et de la loi présentée sera de cone server à la France ses ·colonies, qui l’avaient a élevée à un degré de splendeur, le désespoir de ( ses rivaux. Le commerce des colonies portait p e des sommes immenses dans le trésor public ; il 1 était un des principaux moyens d’accroissement pour la marine du commerce, et conséquemment e pour la marine de l’État ; toutes•ces vérités e sont reconnues. Dans un temps où la fureur d’innovation a fait mettre en question les choses a les plus positives, ajoutait-il, on a pu demander si l-a France ne pouvait pas être ramenée à la seule qualité d’agricole ; mais aujourd’hui toutes ces’abstractions sont bannies. Nos voisins ont des colonies riches ; nous devons recouvrer, nous devons conserver les notres ; autrement «·plus d’équilibre. Ce ne sera- pas en vain que nous aurons fait tant et de si grands sacrifices pour reconquérir ces colonies que nos sien ! e avaient formées. » L’orateur terminait en demandant que la loi conciliât les intérêts des propriétaires avec les ménagements que méritaient les hommes de couleur ; que l’homme ne fût point outrsgé, mais que la culture non plus ne fût point