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HGR de Bellegarde, traducteur ou plutôt abréviateur des notes d’Horstius, a rendue par on, en attribuant néanmoins au dernier cette introduction qu’il a mise en tête de sa version française de l’Imüation. Le fait est qu’ilorstius a joint à la Methodes practica (ainsi que l’avait fait Cajétan pour Gersen) un préambule de sa façon, à la ( ouange de Kempis, qui, dit-il, parait avoir suivi un ordre méthodique dans les livres qu’il a laisl sés sous le titre De Imitatione Christi, Cette opii nion erronée appartient véritablement à Horstius : car, d’après les Vindiciœ mêmes de Rosweyde, que Martin de Fuuez du moins n’avait pu connaître, Kempis a transcrit ces livres comme autant de traités séparés ; et ils ne sont pas disposés suivant l’ordre vulgaire dans le recueil de sa ( main, qui ne porte aucun titre. G—en. I HOR’l’EBlELS(Fnen£mc), graveur, né à Paris, ( vers 1688, a gravé, d’une manière libre et moelî leuse, plusieurs sujets d’histoire, entre autres, une Adoration des roi}, et le Mariage de Ste-Ca” tlaerine. d’après Paul Véronèse : la Naissance de St-Jean-Baptiste, d’après le Tintoret ; la Vierge en hésitation, (Yaprès le Féti ; un Parlement de croix, d’après le Georgion ; une Samaritaine. d’après Garofalo, pour le recueil de Crozat ; ainsi que plusieurs autres grands sujets. On lui reproche avec raison d’avoir mis de trop gros points dans ses chairs, ce qui les fait paraitre un peu galeuses. P-1 :.

HORTEMELS (Mime -l»lAnm.i : m=:). cousine du précédent, née à Utrecht, en 1687, suivant Bazan, et à Paris, en 1690, suivant Huber, épousa C. N. Cochin père, et fut mère de C. N. Cochin fils (voy. Cocum). Elle peut être mise au nombre des bons graveurs. On a de sa main, entre autres estampes, le Triomphe de Flore. d’après le Poussin ; la Franche-Comté conquise, d’après le Brun ; P Hereure annonçant la paix aux Muses ; Pénélope secupéc au milieu de ses femmes ; Aspasie disputant avec les philosophes grecs, d’aprèS les peintures ( de Ilichel Corneille, qui se trouvent dans les salons de Versailles ; le Portrait du cardinal de Bissy, et celui du cardinal de Rohan, tous deux d’après ( Rigaud. Cette artiste est morte à Paris, à l’âge | de 87 ans. I P—e. i HORTENSE (Euct-Eme un Bzwusnmus), reine de Hollande, duchesse de St-Leu, naquit à Paris le 10 avril 1783 d’Alexandre, vicomte de Beauharnais (voy. ce nom), et de Joséphine Tascher de la Pagerie, depuis impératrice des Français (voy. losernuœ). Elle fut tenue sur les fonts de baptême ( par sa grand-tante la comtesse Fanny de Béauharnois, qui ne l’appelait jamais que sa céleste jîlleule. Elle avait à peine quatre ans lorsqu’elle suivit à la Martinique (1787) sa mère, qui la raml

!03 en France trois ans après. Quand les malheurs

de la révolution arrivèrent, M. et madame de Beauharnais, inquiets our leurs enfants, les ’coniièrent à la princesse de Hohenzollern-Sigmaringen et au prince de S&lm•·Kirbourg, son frère,

non àl qui se réfugiaient en Angleterre ; mais, un décret ayant été rendu contre les individus qui émigreraient, le vicomte de Beauharnais lltredemander ses enfants à la princesse, qui était encore en Flandre. Elle revint à Paris pour les y ramener, ce qui fit qu’elle ne quitta pas la France ; à onze ans, la jeune Hortense vit son père trainé sur l’échafaud, sa mère jetée en prison, et elle demeura, ainsi que son frère, abandonnée aux soins · d’un précepteur et d’une gouvernante ; mais ils trouvèrent dans la princesse de Hohenzollern la tendresse d’une mère. Tous les jours on les conduisait à l’hôtel de Salm, qu’elle habitait encore sous la garde d’un gendarme, le prince son frère ayant été guillotine (1). Plus tard, si l’on en croit les Mémoires de Lavalette, Hortense fut placée chez une ouvrière en linge ; fait qui est nié dans le Mémorial de Ste-Hélène. Le 9 thermidor lui rendit sa mère ; et, après le 13 vendémiaire, elle devint ° belle-lille de Bonaparte par suite d’un second mariage de madame de Beauharnais avec ce général. Placée alors dans le pensionnat de madame Campan, elle fut la plus remarquable de ses élèves par sa facilité, ses talents et son esprit. Le nouvel éclat que sa destinée recevait de sa parenté avec le premier consul en faisait pour ainsi dire la souveraine de ses compagnes empressées. Madame Bonaparte se trouvant aux eaux de Plombières, pendant que son mari était en Égypte, fit venir auprès d’elle Hortense, qui depuis cc moment jusqu’à son mariage ne se sépara plus de sa mère, dont elle était tendrement chérie. Elle n’était pas moins aimée de’son beau-père, ’ et cette allection devait plus tard donner lieu à d’étranges conjectures (2). Après le 18 brumaire, Hortense devint l’ornement de la cour consulaire} elle avait alors dix-sept’ans, et, sans être régulièrement belle, sa personne offrait quelque chose de touchant et de gracieux qui aurait attiré les regards, quand même elle n’aurait pas été dans une position si brillante. Seulement, la conformation de sa bouche, en laissant paraitre sesdents longues et saillantes, et qui se gàtèrent de bonne ’ heure, nuisait à sa figure, remarquable d’al|leurs par de jolis yeux bleus, une belle peau et des cheveux d’un blond charmant, qui, lorsqu’elle était debout, arrivaient presque à terre. Les Mémoires de Constant, valet de chambre de Bonaparte, citent quelques-unes des anecdotes de l’heureuse (1) Lors des grandeurs de l’empire, Joséphine ainsi qu’Hor-. tensc marquèrent la plus vive reconnaissance à la princesse de Hohenzollern. 12) Personne n’a articulé plus positivement cette accusation qu’Alphonse de Beauchamp dans les Mémoires de Fotchd, où sont accueillies tant d’anecdotes hasardées· à ce propos, le Mémorial de Samte-Helêne s’exprime ainsi : à On avait fait courir a les bruits les plus ridicules sur les rapports de Napoléon avec u Hortense ; on avait voulu que son aîné fût de fut ; mais de au pareilles liaisons n’éta1°nt D1 dans ses idées ni dans ses mœurs ; u et, pour peu qu’on connut celles des Tuileries, on sent bien • a qu’il a pu s’adresser à beaucoup d’autres avant d’en être réduit il à un choix si peu naturel et si révoltant. Louis savait bien es apprécier la nature de ces bruits ; mais son amouhproptes sa bizarrerie n’en étaient pas moins choqués ; il les mettait aouvent en avant comme prêteftè. ss