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de la régale avait occasionné des troubles : il s’acquitta de cette commission avec un plein succès, et les peines que lui donna cette affaire ne l’empêchèrent pas de s’occuper de travaux littéraires. Il publia en 1689, sur les ouvrages de St. Léon le Grand et de St. Prosper, quelques dissertations dirigées contre le P. Quesnel : celui-ci avait attribué à St. Léon plusieurs ouvrages qu’Antelmi restitua à St. Prosper. Le P. Quesnel lui répondit par une lettre insérée dans le Journal des Savants, du 8 et du 15 août 1689, ce qui engagea Antelmi à répliquer par l’ouvrage suivant : Deux Lettres de l’auteur des Dissertations sur les ouvrages de St. Léone et de St. Prosper, à M. l’abbé…, pour servir de réponse aux deux parties de la lettre du P. Quesnel, Paris, 1690, in-4o. La dissertation d’Antelmi sur le Symbole d’Athanase est aussi dirigée contre le P. Quesnel. Celui-ci avait conjecturé que ce symbole était de Vigile de Tapse, évêque d’Afrique, vers la fin du 5e siècle. Antelmi, au contraire, fait revivre la conjecture de P. Pithou, que ce symbole est d’un théologien français du 5e siècle, qu’il croit être Vincent de Lérins. Il publia encore, dans la même année : de Ætate S. Martini Turonensis episcopi, et quorundam ejus gestorum ordine, anno emortuali, nec non S. Briccio successore, Epistola ad R. P. Anton. Pagium, Parisiis, 1693, in-8o. Il indique tous les écrivains qui ont traité de la vie de St. Martin, et retrace les faits dans un ordre chronologique. Outre ces ouvrages, on a encore de lui : 1o  de Sanctæ Maximæ virginis, Callidiani in Forojuliensi diœcesi cultu et patria, Epistola ad virum et. Danielem Papebrochium. Cette lettre se trouve dans la collection de Bollandus, du 16 mai, p. 380. Il y prouve que cette Ste. Maxime, qu’on révère particulièrement dans le diocèse de Fréjus, appartient en effet à la Provence, et non au Frioul en Italie, où on ne connaît ni sa mémoire ni son culte, et où on ne conserve aucune de ses reliques ; il pense qu’elle était de Grasse en Provence. Charles Antelmi croit, au contraire, qu’elle était d’Afrique, et qu’elle est morte en Provence. 2o  De Translatione corporis S. Auxilii, Epislola ad virum et. Ludovicum Thomassinum de Mazange. 3o  Assertio pro unico S. Eucherio Lugdunensi episcopo, opus posthumum ; accessit Concilium Regiense sub Rostagno metropotilano Aquensi anni 1285 ; nunc primum prodit integrum, et nolis illustratum, opera Caroli Antelmi, designati episcopi Grassensis, præspositi Forojuliensis, Parisiis, 1726, in-4o. Cet ouvrage fut composé pour prouver qu’il n’y a eu qu’un St Eucher, évêque de Lyon ; on y donne son histoire et celle de Ste. Consorte. Pierre-François Chifflet avait déjà écrit en faveur de la même opinion, mais Baillet avait porté un autre jugement dans ses Vies des Saints. Le concile de Riez, qui fait le sujet de la seconde partie de cet ouvrage, a eu lieu le 16 mars 1285, sous l’épiscopat de Rostagni, archevêque d’Aix : on y ordonna des prières pour la délivrance de Charles II, comte de Provence, alors prisonnier à Barcelone, et on y fit des règlements de discipline. L’ouvrage d’Antelmi n’a été publié qu’après la mort de l’auteur, par les soins de son frère Charles Antelnii, évêque de Grasse ; c’est même le seul ouvrage que celui-ci ait trouvé entièrement achevé dans les manuscrits de son frère. Joseph Antelmi est mort le 21 juin 1607 à l’âge de 49 ans, à Fréjus, où il était revenu peu auparavant pour y rétablir sa poitrine, fortement altérée par une trop grande application à l’étude. Il laissa les matériaux de plusieurs ouvrages qu’il avait commencés, tel qu’une édition des œuvres de St. Prosper une histoire complète du diocèse de Fréjus, une autre du monastère de Lérins, sous le titre de Secreta Lirinensium, seu Thebais lirino-Forojuliensis ; une dissertation sur le Symbole des Apôtres, un traité de la translation du corps de la bienheureuse Dilectrix, dont le culte est célèbre dans le diocèse de Pamiers ; d’autres sur St. Antoine, évêque de Pamiers, sur la patrie de Cassianus. A. L. M.


ANTELMI (Pierre), neveu de Nicolas, né à Fréjus, étudia à Paris la théologie et la jurisprudence, et y fut reçu docteur dans ces deux facultés. De retour dans ses foyers, il voulut suivre les traces de son oncle, qui, dans sa vieillesse, avait cherché à lutter contre le célèbre Peiresc, en établissant comme lui un riche cabinet d’antiquités. Il s’appliqua donc avec ardeur à la recherche des monuments de sa patrie, et en forma une très-belle collection. Il perdit cependant ensuite le goût de ce genre d’occupation car, dès 1630, il commença a se défaire de son cabinet, dont il gratifia peu à peu le célèbre Peiresc : il lui donna entre autres le beau trépied de bronze sur lequel celui-ci a composé une dissertation. (Voy. Peiresc). Lorsqu’on 1637 Peiresc vint a mourir, Pierre Antelmi abandonna l’étude des antiquités, et ne dirigea plus ses travaux que vers la théologie. Après la démission de son oncle, il obtint son canonicatt, qu’il conserva jusqu’à la fin de ses jours, arrivée le 27 novembre 1668. Il a refondu sur des actes authentiques les leçons qu’on était dans l’usage de lire aux offices de St. Léonce, et en a rejeté toutes les traditions fabuleuses concernant ce patron de l’église de Fréjus, ainsi qu’on le voit dans la préface de la dissertation de Joseph Antelmi, de Initiis Ecclesiæ Forojuliensis, Aix, 1680, in-4o, et dans l’ouvrage de Louis Dufour, S. Leontius episcopus et martyr, suis Forojuliensibus vestitutus, Avignon, 1638, in-8o. A. L. M.


ANTELMY (Pierre-Thomas) naquit te 14 septembre 1730, à Trigance en Provence. Après avoir achevé ses deux cours de philosophie à l’âge de quinze ans, il s’adonna aux mathématiques. Arrivé à Paris, il se lia avec les plus célèbres géomètres, et fut bientôt nommé professeur de mathématiques a l’école militaire, puis inspecteur des études. Chargé en même temps de l’observatoire qu’on venait d’y construire, ses observations lui fourbirent divers mémoires que l’académie des sciences a publiés dans ses recueils. Il avait composé un traité de dynamique qui n’a pas été imprimé. Il a traduit de l’italien l’ouvrage d’Agnési. (Voy. Agnési.) On lui doit encore : 1o  Fables de Lessing, et dissertation sur la nature de la fable, traduites de l’allemand. 1764, in-12 ; 1780, petit in-8o ; 1800, in-8o, en 3 parties, contenant : 1e le texte allemand avec une ver-