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BAB


des villes, et quels seraient les moyens les plus propres à les retenir ? Cet ouvrage n’obtint que l’accessit ; celui de Boncerf eut le prix. (Voy. BONCERF.) 10° Prospectus d’une édition des Œuvres de Voltaire, in-8o, 1788. Cette espèce d’éloge du patriarche de la philosophie moderne obtint alors beaucoup de succès. 11° Examen de l’ouvrage de M. l’évêque d’Autun (Talleyrand), intitulé : des Loteries, 1789, in-8ode 72 p. 1 2° Le Caducée, ou Organisation du département de la Marne, in-8o, 1TM partie, Châlons et Vitry, 1790 ; 2° partie, in-8o, Châlons, 1791. 15° L’Abolition des cloitres, épitre en vers, imprimée dans le 7e volume du Mercure universel. 14° Adresse du conseil général permanent de la commune de Châlons à l’assemblée nationale, 15 septembre 1792, contre les calomnies de Billaud-Varennes. On sait que Billaud-Varennes, passant par cette ville pour se rendre à l’armée de Dumouriez, n’y avait pas trouvé d’hommes qui voulussent imiter les massacres qui venaient d’avoir lieu dans les prisons, et qu’en conséquence, il avait dénoncé les habitants comme modérés. (Voy. BILLAUD-VARENNES.) Il rédigea une autre adresse au nom de quelques citoyens de Châlons pour la protection de tous les cultes, 1792, et un autre encore au nom du conseil général de la commune de Châlons, à la convention nationale, sur ses divisions scandaleuses, in-4o, 1795. 15° Rapport sur la contagion des cimetières, 1793. 16° Discours sur les maux qu’enfante l’ignorance des lois, in-4o, an 5 (1795). 17° Moyens d’assurer à chacun des individus de la république, sur la récolte actuelle, son approvisionnement en grains jusqu’à la récolte suivante, imprimé dans le 55e volume du Mercure universel, messidor an 5 (1795). 18° Réflexions sur les dangers des bains, pour certaines personnes, à l’eau courante des rivières, et moyens de parer à la crainte de se noyer, in-8o, messidor an 4 (1796). 19° Jamais et demain, etc., in-8o de 92 pages, Châlons, frimaire an 5 (1797). 20° Fragment d’un poème sur la nécessité d’une religion, la religion naturelle, in-8o, an 5 (1797). 21° Dialogue entre Cidabol-Mebien et Bernardin de St-Pierre sur quelques aperçus du grand tableau politique de la France après le 18 fructidor, in-8o, frimaire an 6 (1798). 22° Observations sur une rage spontanée, ayant sa cause dans la seule peur de l’eau courante, messidor an 7 (1799). En 1791, Bablot rédigea seul l’Observateur de la Marne, et en société le journal du même département, an 4 (1796). Z.


BABO (Joseph-Marie), auteur dramatique très distingué, naquit en 1756, à Ehrenbreitstein en Prusse, fit ses études à Coblentz et se rendit plus tard à Munich, où il accepta la place de censeur des imprimés et celle d’intendant du théâtre national. Mais les désagréments que lui causaient d’un côté les intrigues des artistes, et de l’autre la susceptibilité des gens de lettres, si grande à cette époque où les passions politiques étaient en pleine fermentation, le décidèrent bientôt à quitter ces deux emplois pour se consacrer exclusivement à des travaux littéraires. Il fut nommé professeur de philologie au lycée de Munich, obtint ensuite une chaire d’esthétique à Manheim, et revint enfin dans la première de ces villes, où il vécut dans une profonde retraite jusqu’à sa mort, qui arriva le 5 janvier 1822. Doué d’une imagination vive, d’un sentiment délicat et profond, et d’un talent très-heureux pour le dialogue, Babo composa un assez grand nombre de pièces de théâtre, qui toutes ont réussi à la représentation, mais dont la plupart sont déjà tombées dans l’oubli. Parmi celles qui se maintiennent encore sur la scène, on remarque d’abord le drame intitulé Otto de Wiltelsbach, qui fut joué pour la première fois en 1782, à Munich[1]. C’est, après le Goetz de Berlinchingen de Goethe, le premier drame chevaleresque (Ritterschauspiel) qui ait été accueilli avec faveur par les Allemands, dont le goût, jusqu’à cette époque, avait été assez pur pour ne pas tolérer sur la scène les grands coups d’épée, les meurtres, les viols, et les autres gentillesses qui forment maintenant, chez eux comme chez nous, la partie obligée de toute pièce en vogue. Parmi les autres œuvres dramatiques de Babo, on distingue : les Strélits ; Gènes, ou la Vengeance ; et les Romains en Allemagne, drames ; les Peintres, et le Pouls, comédies ; enfin les Charmes de la vie bourgeoise, pièce du genre larmoyant, mais qui rachète ce qu’il y a de faux et de guindé dans la fable par des situations essentiellement dramatiques et des caractères vrais et bien soutenus. Toutes ces productions ont été imprimées séparément, et font aussi partie de deux recueils que l’auteur a publiés, l’un sous le titre de Théâtre, Berlin, 1795, 1 vol. in-8o, et l’autre sous celui de Nouveau Théâtre, ibid., 1804, 1 vol. in-8o. On a aussi de Babo un roman intitulé : Tableau de la vie humaine, Munich, 1784, 1 vol. in-8o, et une Introduction à l’Astronomie, Munich, 1795, 1 vol. in-8o, orné de 27 gravures. Dès 1804 il publia, avec le baron Jean-Christophe d’Arétin, un journal littéraire, l’Aurora ; mais cette feuille cessa de paraître après trois années d’existence. — Tous les écrits de Babo sont en allemand. M-a.


BABON, seigneur d’Abensberg et de Rohr, burgrave de Ratisbonne, vivait du temps de l’empereur Henri II. Ce monarque invita un jour à une chasse tous les gentilshommes qui se trouvaient à Ratisbonne, en leur recommandant de ne pas amener une suite considérable. Babon, qui avait, selon les uns, trente, et, selon les autres, trente-deux fils et huit filles, s’en fit accompagner au rendez-vous ; l’Empereur lui ayant fait des reproches sur le grand nombre de ses gens : « Ce sont mes fils, répondit « Babon, et chacun d’eux n’a avec lui qu’un domestique. » Henri II, charmé de leur force et de leur adresse, les retint à sa cour et les dota richement : ils ont été la tige de plusieurs maisons nobles en Allemagne, telles que celles des comtes d’Abensberg et des comtes de France ; la plupart sont éteintes aujourd’hui. Babon mourut en 1030. G-t.


BABOUR, ou BABR (Zehïr Eddyn Mohammed).

  1. Une traduction française de ce drame se trouve dans la Revue théâtrale allemande de Friedel et Bonneville, t. II.