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BAADER (Joseph-François), né à Ratisbonne en 1735, étudia d’abord la théologie, puis entra dans la carrière médicale, et fut appelé, en 1759, à Munich, comme médecin de l’électeur. Il mourut en 1794. C’était un bon praticien, un homme actif, un médecin philanthrope. On n’a de lui que quelques brochures sans importance, en langue allemande, sur un sirop balsamique et fondant, qu’il préconisait beaucoup dans les affections muqueuses et dans les obstructions. — Ferdinand-Marie Baader, autre médecin bavarois, né en 1747, à Ingolstadt, mort en 1797, à Augsbourg, laissa la réputation d’un praticien habile et d’un philosophe distingué. Il avait professé l’histoire naturelle à Munich, où l’académie lui confia la direction de la classe de physique et de philosophie. Il n’a écrit que des ouvrages de circonstance, tous en langue allemande. Le seul qui mérite d’être cité est une instruction populaire sur les moyens de guérir les affections vénériennes (Munich, 1777). — François-Josué-Lambert Baader, professeur de botanique à l’université de Fribourg en Brisgau, mort le 10 novembre 1775, est auteur d’un petit ouvrage intitulé : Observationes medicœ incisionibus cadaverum inservientes, Fribourg, 1702, in-8o. J-d-n.


BAALE (Henri Van), poëte hollandais, se fit de la réputation dans la littérature dramatique par ses tragédies de Saraceenen (les Sarrasins), Amsterdam, 4809, in-8o ; et Alexander (Alexandre), ibid., 1810 ; pièces qui durent une partie de leur succès au jeu admirable de mademoiselle Wattier-Ziesenis et d’André Snoek, surnommés, l’une la Clairon, l’autre le Talma de la Hollande. Van Baale mourut à Dordrecht, le 2 février 1822, à l’âge de 40 ans, c’est-à-dire dans la force du talent et de l’imagination. Il était membre de la société connue sous la devise : Diversa sed una. R—R-g.


BAAN (Jean de), peintre, naquit à Harlem, le 20 février 1655. Privé dès l’enfance de son père et de sa mère, il fut élevé par son oncle Piemans, peintre peu connu. Baan, qui avait annonce pour les arts un goût très-vif, étudia sous Jacques de Backer, lorsqu’il eut perdu Piemans, et à dix-huit ans il s’adonna au portrait, prenant pour modèle van Dyck. En 1660, il se rendit à la Haye, où il peignit plusieurs personnages de la cour. Le mérite de ses ouvrages le fit appeler en Angleterre, où il donna de la jalousie au peintre Lély. Il retourna ensuite en Hollande, et envoya son portrait au grand-duc de Toscane, qui le lui paya, et le fit placer dans sa galerie, parmi ceux des peintres célèbres. Mandé à Utrecht par Louis XIV, alors maître d’une partie de la Hollande, et qui voulait avoir son portrait de sa main, il s’en excusa, et le monarque français sut apprécier les motifs de son refus. Baan refusa aussi le titre de premier peintre de l’électeur de Brandebourg, et une pension de 6,000 florins. L’amour de la tran

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quillité lui fit proposer, pour cette honorable place, Jean van Swel, son neveu, et le plus habile de ses élèves. Parmi les nombreux portraits de personnages distingués que Baan fit ensuite, on remarque ceux du prince d’Orange, depuis roi d’Angleterre, et de son frère le duc d’Yorck. Cet artiste, qui faisait un noble emploi de la fortune qu’il devait à ses talents, qui tenait table ouverte pour ses amis et surtout pour ses confrères, aurait dû être respecté par l’envie : il ne le fut point. Le premier peintre de la cour de Frise avait vu avec peine que de Baan fût venu faire des portraits dans cette contrée : il le suivit secrètement à la Haye, et attenta deux fois à ses jours. De Baan fut d’abord sauvé par son chien qui l’accompagnait partout, et ensuite par un ami qui entra chez lui au moment où l’assassin avait déjà le poignard levé sur lui. Dans une autre circonstance, de Baan ne put échapper à ses ennemis qu’en perdant un doigt de la main droite. En 1692, on répandit le bruit qu’il avait perdu la vue ; pour prouver la fausseté de ce bruit, il fit le portrait du prince d’Anspach-Brandebourg. Baan mourut à la Haye, en 1702. La plupart de ses portraits sont en Hollande. Celui du prince de Nassau-Ziégen, que le roi de Prusse acquit de la fille de Baan, est regardé comme son chef-d’œuvre. Il fut père de huit enfants. — Jacques De Baan, son fils, suivit la même carrière : il y avait déjà obtenu de grands succès, lorsqu’il mourut à Rome, en 1700, âgé seulement de 27 ans. D-t.


BAARDT (Pierre), médecin et poète flamand du 17{e} siècle, a laissé deux poèmes : le Triton de Frise, composé à l’occasion de la prise d’Olinda, capitale du Pernambouc, et l’Agriculture pratique de Frise ; ce dernier est estimé, et il a été comparé par quelques personnes aux Géorgiques de Virgile ; d’autres n’ont regardé cet ouvrage, écrit en patois frison, que comme un travestissement ridicule du poêle latin. Baard a encore publié un volume sur la morale. Prosper Marchand accuse Baardt d’avoir, dans son Nebulo nebulorum, 1645, in-8o, copié infidèlement, et sans le citer, l’ouvrage de Murner, portant le même titre. — Arnold Baardt, jurisconsulte à Bruxelles, dans le 16° siècle, a laissé quelques dissertations sur la jurisprudence, imprimées à Cologne. K.


BAASA, fils d’Ahias, de la tribu d’Issachar, était général des armées de Nadab, roi d’Israël. Après avoir tué ce prince en trahison, au siége de Gébéthon, il usurpa le trône. Le premier usage qu’il fit de sa puissance fut d’exterminer toute la race de Jéroboam, afin de n’avoir aucun compétiteur qui pût lui disputer la couronne. Il imita néanmoins les impiétés qui avaient attiré cette terrible vengeance du ciel sur la malheureuse famille qu’il remplaçait. Le prophète Jéhu, chargé, par le Seigneur, d’aller lui reprocher son idolâtrie, lui annonça que sa postérité subirait le même sort que celle de Jéroboam ; que ses descendants seraient dévorés par les chiens dans les