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rendit à Reims le 1er octobre 1049 ; et, la dédicace étant achevée, il tint un concile qui fut très-nombreux, le roi Henri, tous les évêques et les prélats de France s’étant rassemblés pour cette cérémonie. Anselme recueillit ce qui s’était passé à la dédicace de l’église, ainsi que les actes du concile que le pape tint dans l’église même qu’il venait de dédier. Il y ajouta la relation du voyage que le pontife avait fait de Rome à Reims. De là vient que son ouvrage est quelquefois intitulé : Itinéraire du pape Léon IX. Mabillon l’a inséré dans les Acta Sanct. ord. S. Bened. G-t.


ANSELME, chanoine de Liége, était d’une famille noble, et fut, en 1053, conduit à Rome par son évêque, Wason, qui avait une grande confiance en ses lumières, et qui, à son retour, le nomma doyen de sa cathédrale. Anselme fit ensuite le voyage de Jérusalem avec Théoduin, successeur de Wason. L’empereur Henri III le demanda à son évêque pour lui confier la direction de l’école de Fulde. Par ordre de ses supérieurs, il travailla à l’Histoire de l’Église de Liége. commencée par Hérige en 991, et qu’il fit paraître en 1056. Mabillon et Marténe l’ont publiée, le premier dans les Acta Sanct. ord. S. Bened., t. 9, l’autre dans son Amplissima Collectio, t. 4. Cette histoire comprend aussi celle des évêques de Tongres et de Maestricht, qui ont occupé le siégé épiscopal depuis transféré à Liége. — Anselme de Gemblours, bénédictin du 12e siècle, a continué la Chronique de Sigebert (voy. ce nom) depuis 1112 jusqu’en 1137, époque de sa mort. G-t.


ANSELME de Laon, théologien fameux, né en cette ville, de parents obscurs, vers l’an 1030, étudia, à ce qu’on croit, sous St. Anselme de Cantorbéry, et enseigne d’abord dans l’école de Paris. Le pape Eugène III lui attribuait l’honneur d’avoir fait revivre dans cette ville l’étude et l’intelligence des saintes Écritures. Il fut mis ensuite à la tête de l’école de Laon, et il la dirigea pendant cinquante ans avec un succès extraordinaire. On accourait de toute l’Europe à ses leçons, et nul n’était réputé savant s’il ne les avait suivies. Les docteurs les plus célèbres venaient se ranger parmi ses auditeurs. L’apôtre des Vandales et des Bohémiens, Vicelin, écolâtre de Bréme, Guillaume de Champeaux et Abailard furent au nombre de ses disciples. On le surnomma le scolastique ou le docteur des docteurs. Pendant le règne des factions qui désolèrent sa ville natale, Anselme fut étranger à tous les partis, et sut conserver leur estime en condamnant leurs excès. Incapable de se laisser égarer par l’ardeur de la dispute ou aveugler par une vaine ambition, il ne souffrit jamais qu’on agitât dans son école ces questions sophistiqués qui, ne paraissant d’abord que de simples jeux d’esprit, finissent par ébranler les fondements de la croyance. Abailard fit l’épreuve de cette sage sévérité, et paya bien cher par la suite la présomption dont elle aurait dû le corriger[1]. insensible aux offres qu’on lui fit plus d’une fois de la dignité épiscopale, Anselme se montra plus jaloux de former des évêques que de le devenir. Le chancelier Étienne de Senlis lui proposant pour ses neveux des lettres de noblesse et d’honorables établissements : « À Dieu ne plaise, répondit-il, que mes leçons sur l’Écriture procurent à mes parents des distinctions qui pourraient leur faire perdre l’humilité qu’elle recommande. » Il mourut le 15 juillet 1117. Son meilleur ouvrage est une glose interlinéaire citée par le P. Lelong, et où il a su renfermer en peu de mots une excellente interprétation de l’Écriture sainte. Pierre Lombard, surnommé le Maître des sentences, l’a insérée à la suite de son commentaire qui a pour titre Glossa in Psalterium Davidis. — Raoul, frère d’Anselme, après l’avoir secondé dans les fonctions d’écolâtre, l’y remplaca ; et, pendant les seize années qu’il lui survécut, l’école de Laon ne perdit rien de son lustre. Il était resté de lui deux ouvrages inédits, et qui paraissent perdus, l’un sur le semi-ton, l’autre sur l’arithmétique. D-v-s.


ANSELME, évêque de Havelbourg en Saxe, fut envoyé, vers l’an 1140, à Constantinople par l’empereur Lothaire II. Cette ambassade eut probablement lieu après celle que Jean Comnène avait adressée à cec prince (1137). Par ordre de l’empereur Frédéric, Anselme fit un second voyage en Grèce pour négocier un traité avec Manuel Comnéne, et une alliance contre le roi de Sicile. À son retour, il fut transféré à l’archevêché de Ravenne, où il mourut en 1159. Étant à Tusculum auprès d’Eugène III, en 1149, le pontife le pria de lui rendre compte des conférences qu’il avait eues avec les Grecs pendant son séjour à Constantinople. Anselme se rendit aux instances du pape, et lui présenta la relation de ses entretiens avec les Grecs, à laquelle il ajouta un traité sur la perpétuité et l’uniformité de l’Église romaine. D. d’Achéry a publié ; dans son Spicilegium, t. 13, la relation et le traité, monuments remarquables pour ceux qui veulent étudier les traditions ecclésiastiques du 12e siècle. G-y.


ANSELME DE SAINTE-MARIE (Pierre de Guibours, communément appelé le Père), augustin déchaussé, a publié : 1° l’Histoire généalogique et chronologique de la maison de France et des grands officiers de la couronne, 1674, 2 vol. in-4o. Cet ouvrage a été continué par Dufourni et par les religieux augustins Ange de Ste-Rosalie et Simplicien, qui en ont donné la troisième et dernière édition en 9 vol. in-fol., 1726-1733. La première partie de cet ouvrage, donnée par le P. Anselme, est moins estimée que la suite, donnée par ses continuateurs. Au reste, c’est une source abondante de renseignements utiles. 2° La Science héraldique, 1675, in-4o. 3° Le Palais de l’Honneur, contenant les généalogies historiques des illustres maisons de Lorraine et de Savoie, et de plusieurs nobles familles de France, 1663-1668, in-4o. 4° Le Palais de la Gloire, contenant les généalogies historiques des illustres maisons de France et de plusieurs nobles familles de l’Europe, 1664, in-4o. Ces trois ouvrages ont été réunis en un seul volume in-4o, sous ce titre : le Palais de l’honneur,

  1. Abailard. dans ses écrits, témoigne peu d’estime pour les lumières de ce prélat. et se plaint de l’obscurité de ses explications. Ce jugement est contraire au sentiment universel des contemporains.