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ATH

in-8° ; Hanau, 1611, in-8°. Ce petit poëme sur la guerre des paysans d’Allemagne a été réimprimé plusieurs fois. Il a été recueilli par Marq. Freher, dans les Germanicarum rerum Scriptores, t. 5, p. 252. 2° Nemo evangelicus ; — Epicedion de obitu Frobenii, typographorum principis ; — Mothoria, hoc est superbia, ibid., 1528, in-8°. Le Nemo evangelicus fut réimprimé la même année avec le Nemo d’Ulrich de Hutten. 5° Querela missœ ; - Liber Epigrammatum, ibid.,1529, in-8°. Toutes les pièces qui composent ces recueils sont en vers. W-s.


ATSIZ. Voyez Atzyz.


ATTEIGNANT (Gabriel-Charles de l'), né à Paris, en 1697, fut destiné, par sa famille, à l’état ecclésiastique, et obtint un canonicat à Reims. Il passa sa vie à Paris, fréquentant tour a tour la bonne et la mauvaise compagnie ; aussi disait-il : « J’allume mon génie au soleil, et je l’éteins dans la boue. » Sa facilité et sa complaisance à faire des impromptus, des chansons, des madrigaux, le faisaient bien accueillir partout. Quoiqu’on ait dit et imprimé qu’il ne s’était jamais permis la moindre pièce satirique, il est constant qu’il lit plusieurs vaudevilles qui lui attirèrent quelques désagréments. Le comte de Clermont, attaqué dans une de ces bluettes, le fit, comme dit Boileau, repentir d’avoir voulu imiter Régnier. Un autre jour, un des mécontents, voulant lui donner sa rétribution ordinaire, se trompa, et s’adressa à un autre chanoine de Reims, qui lui ressemblait, et que le chansonnier appelait depuis son receveur. Sur la fin de ses jours, l’abbé de l’Attaignant renonça au monde, qu’il avait trop aimé, et se retira chez les pères de la Doctrine chrétienne. C’était l’abbé Gauthier, chapelain de l’hôpital des Incurables, et confesseur de Voltaire, qui avait opéré cette conversion ; ce qui fit naître l’épigramme suivante :

Voltaire et l’Attaignant, par avis de famille,
Au même confesseur ont fait le même aveu :
En tel cas il importe peu
Que ce soit à Gauthier, que ce soit à Garguille ;
Mais Gauthier cependant me semble mieux trouvé :
L’honneur de deux cures semblables
À bon droit était réservé
Au chapelain des Incurables.

L’abbé de l’Attaignant mourut à Paris, le 10 janvier 1779. On a de lui : 1° Pièces dérobées à un ami, 1750, 2 vol. in-12, publiés par Meusnier de Querlon, qui les dédia à l’auteur lui-même. Toutes les pièces qui forment ce recueil sont reproduites dans le suivant. 2° Poésies de l’abbé de l’Attaignant, 1757, 1 vol. in-12. L’éditeur fut l’infatigable abbé de la Porte. Un cinquième volume parut, en 1779, sous le titre de : Chansons et poésies fugitives de l’abbé de l’Attaignant, in-12. 5° Épître à M. L. P. sur ma retraite, 1709, in-8°. 4° Réflexions nocturnes, 1709, in-8°. Il a eu part au Rossignol, opéra-comique fait avec Fleury, en 1752. Millevoye a donné un Choix des poésies de l’abbé de l’Atteignant, 1810, in-18. Ce petit volume contient tout ce que l’abbé de l’Attaignant a fait de mieux ; et il y a encore beaucoup de pièces médiocres. On a publié à Paris, en 1788, les Muses chrétiennes, ou Correspondance poétique et morale entre deux célèbres poëtes, in-8° de 54 pages. Ersch pense que l’abbé de l’Attaignant est un de ces deux célèbres poètes. Les vers qu’on trouve dans cette brochure ne sont pas au-dessus de ce que l’abbé de l’Attaignant a fait de plus médiocre. — L’Attaignant de Blainville, parent du précédent, trésorier de St-Lazare, est auteur du Fat, comédie en 5 actes et en vers, jouée en 1751, mais qui n’a pas été imprimée.


ATTALE, roi de Pergame, était fils d’un autre Attale ; frère de Philétère. Eumène, son cousin, étant mort sans enfants, Attale prit le gouvernement de Pergame, vers l’an 211 avant J.-C. Il défit les Gaulois qui ravageaient depuis longtemps l’Asie Mineure, où ils avaient été introduits par le roi de Bithynie, et, pour les empêcher de recevoir à chaque instant de nouvelles recrues, il les força à abandonner les bords de la mer et à se retirer dans l’intérieur du pays, où ils fondèrent un État et ne cherchèrent plus à troubler le repos des autres nations voisines. Attale, après cette victoire, prit le titre de roi, ce que n’avaient pas osé faire ses deux prédécesseurs, et se montra, dit Tite-Live, par sa grandeur d’âme, au niveau de sa haute fortune. Il profita de la captivité de Séleucus Callinice pour s’emparer de toute l’Asie en deçà du mont Taurus. Ces conquêtes lui furent presque toutes enlevées par Achæus, général de Séleucus Ceraunus ; mais il en reprit une partie avec l’aide d’un corps de Gaulois qu’il avait fait venir de l’Europe. Il s’allia ensuite avec Antiochus le Grand pour faire la guerre à Achæus qui avait usurpé le trône de son maître. Attale fit aussi une alliance avec les Étoliens (211) et avec les Romains contre Philippe, roi dé Macédoine, dont l’ambition l’alarmait. Ce dernier ayant fait la paix avec la république (205) et les Étoliens, vint attaquer Attale et mit le siège devant la capitale. Contraint de se retirer, il transporta la lutte sur mer. Une première bataille, livrée à la hauteur de Milet, laissa la victoire indécise ; dans une seconde, près de Chio, la flotte macédonienne fut battue et en partie détruite par les vaisseaux de Pergame combinés avec ceux de Rhodes. Lorsqu’en 201 les hostilités recommencèrent entre Philippe et les Romains, Attale attaqua la Macédoine au sud-est, tandis que les consuls pénétraient par la frontière opposée. Toujours fidèle a ses engagements, il contracta la maladie dont il mourut, en faisant un discours aux Béotiens pour les exhorter à se réunir aux Romains contre Philippe ; il parla avec tant de véhémence qu’il tomba en faiblesse ; on le transporta à Pergame, où il mourut l’an 197 avant J.-C. Il était âgé de 72 ans, et en avait régné 41. Les historiens de l’antiquité s’accordent à parler de ce prince d’une manière avantageuse. Tite-Live loue son caractère, ses nobles qualités, l’emploi généreux et sage qu’il fit de ses richesses. « Il gouverna ses sujets avec une admirable équité ; il fut et très-fidèle à ses alliés, bienveillant et généreux