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ATH

les habitants de Gaëte favorisèrent les infidèles. Atenolphe fit demander alors des secours à Léon le Sage, empereur d’orient ; mais il mourut en 910, avant de les avoir reçus. Atenolphe II, et Landolphe, ses fils, lui succédèrent conjointement. S-S-i.

ATENOLPHE II, fils du précédent, hérita, avec son frère Landolphe, au mois d’avril 910, des principautés de Bénévent et de Capoue. L’union des deux frères et la sagesse de leur administration firent prospérer le pays qui leur était soumis, et qui comprenait une grande partie du royaume de Naples. Ils acceptèrent des empereurs grecs le titre de patrices, et ramenèrent ainsi l’Italie méridionale sous la suzeraineté de l’empire d’orient. Atenolphe mourut en 940, et son frère Landolphe Ier en 943. Landolphe II, fils de celui-ci, lui succéda. S-S-i.


ATEPOMARE, roi d’une partie des Gaules, auquel on attribue la fondation de la ville de Lyon. Il fit une irruption en Italie, et parvint jusque sous les murs de Rome, devant laquelle il mit le siége. Des propositions de paix lui furent faites, mais ce chef barbare déclara qu’il n’en accepterait aucune, si on ne lui livrait d’abord les principales dames de la ville. Alors une servante nommée Philotis conseilla aux tribuns militaires de l’envoyer avec les plus jeunes et les plus belles esclaves, promettant d’indiquer bientôt un moment favorable pour surprendre l’ennemi. Cet avis est écouté. Toutes ces filles, richement habillées, sortent de la ville et se rendent au camp des Gaulois. Dès la nuit suivante, elles désarment sans bruit les chefs et les soldats, Philotis monte sur un figuier sauvage et élève du côté de la ville un flambeau allumé. À ce signal, les Romains se précipitent hors des portes en s’appelant les uns les autres, surprennent les assiégeants dans leur premier sommeil, et en font un affreux carnage. C’est en mémoire de cet événement que fut instituée une fête appelée la fête des servantes. Nous devons faire observer que selon Plutarque (Vie de Romulus, 41 ; et Vie de Camille, 43, 45), ce furent les Latins, et non les Gaulois conduits par Atepomare, qui, après un long siége, demanderont aux Romains leurs filles et leurs jeunes veuves, ou pour s’unir à eux par des mariages, ou simplement pour avoir des otages. Le récit de cet historien s’accorde du reste avec celui des auteurs qui ont parlé d’Atepomare, et il entre dans quelques détails sur la fête que l’on célébrait à Rome, le jour des nones de quintidis (7 juillet), pour rappeler le dévouement des filles esclaves. « Ce jour-là, « dit-il (loc. cit.), les citoyens, sortant d’abord en foule et avec confusion de la ville, prononcent à haute voix plusieurs noms romains des plus ordinaires, tels que Caïus, Marcus, Lucius, et tant d’autres semblables. Ils imitent par là cette sortie précipitée que firent les soldats en s’appelant ainsi les uns les autres. Ensuite des esclaves très-parées se promènent dans la ville en folâtrant, en lançant des brocards sur tous ceux qu’elles rencontrent. Elles livrent entre elles une sorte de combat, pour marquer la part qu’elles eurent à celui de leurs maîtres. Enfin, ou les fait asseoir sur des branchages figuier, et on leur donne un grand repas. Ce jour s’appelle les nones capratines ; nom qui vient, à ce qu’on croit, de celui du figuier sauvage d’où l’esclave Philotis éleva le flambeau allumé qui servit de signal aux Romains ; car, en leur langue, le figuier sauvage se dit caprificus. 1 Macrobe, dans ses Saturnales (liv. 2, chap. 1), parle aussi de la fête des servantes. Ch-s.


ATHA, célèbre imposteur du 2e siècle de l’hégire (8 de J.-C.), était natif de Merou, où il exerçait, dans sa jeunesse, le métier de foulon. Il s’adonna à la magie, s’attacha à Abou-Moslem (voy. ce nom), et, de simple soldat, devint général et chef de parti. Le dogme qu’il voulut propager dérivait de la métempsycose, qui, de l’Inde, s’était répandue dans l’Asie. Il prétendait que l’esprit de Dieu avait passé dans Adam, Noé, les grands prophètes, Abou-Moslem, et était enfin arrivé jusqu’à lui, en qui il se trouvait dans toute sa plénitude. Cette fable, soutenue des prestiges de la magie et de la physique, fit de grands progrès chez un peuple crédule et ignorant. Atha vit en peu de temps se réunir autour de lui un grand nombre de sectaires avec lesquels il se retrancha dans le château de Kech, en Transoxiane. C’est là qu’il fut assiégé par le calife Mehdy. Réduit à l’extrémité, il mit* le feu au château, le réduisit en cendres, et se précipita lui-même dans les flammes, en s’écriant : « Je pars pour le ciel ; que quiconque veut participer à ma félicité me suive. » Ses femmes, ses enfants et ses sectateurs, exaltés par ces paroles prononcées avec enthousiasme, le suivirent en effet. Quelques auteurs prétendent qu’il prit du poison et en fit prendre à toute sa maison. Cet événement arriva l’an 165 de l’hégire (779 de J.-(L). Atha avait perdu un œil en combattant, et pour cacher cette difformité, il portait un masque d’or, ce qui le fit appeler Mocanna (voilé), nom sous lequel il est également connu. J-n.


ATHALARIC, roi des Ostrogoths, en Italie, fils d’Eutharic et d’Amalasonte, succéda, en 526, à Théodoric Ier, roi des Ostrogoths ; mais comme il était alors a peine âgé de dix ans, et qu’il mourut en 534, il ne régna que sous la tutelle de sa mère. S-S-i.


ATHALIE, fille d’Achab, roi d’Israël, épouse de Joram, roi de Juda, femme impie, ambitieuse, cruelle, qui, après la mort de son fils Ochozias, se fraya le chemin au trône par le massacre de quarante-deux princes du sang royal. Son règne fut de six ans ; la septième année, le grand prêtre Joiada, qui faisait élever secrètement dans le temple le jeune Joas, fils d’Ochozias, que Jocobed avait soustrait au massacre de toute sa famille, le replaça sur le trône de ses pères. Athalie, attirée par le bruit du peuple qui accourait de toutes parts pour assister au couronnement de Joas, entra avec la foule dans le temple où cet événement se passait ; à la vue du nouveau roi, assis sur son tronc, entouré des prêtres, des lévites, des grands officiers de l’État et d’un peuple immense qui applaudissait à cette révolution subite, et dont le son des instruments excitait l’enthousiasme, elle entra en fureur, déchira ses vêtements, et cria a la trahison. Joiada la fit conduire hors de l’enceinte du temple, par des soldats, avec