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saires pour bien exécuter des recherches de ce genre. Simon Assemani est mort à Padoue, au mois d’avril de l’année 1821. S. d. S-y


ASSEN (Jean-Walther van), graveur en bois, né à Amsterdam vers 1480. L’abbé de Marolles et le Comte, croyant voir dans son monogramme un H au lieu d’un A gothique, l’appellent à tort Waer van Hossanen. Il ne faut pas non plus le confondre avec un peintre du même nom, élève de Tempesta, et qui n’a rien gravé. Le burin de notre artiste ne s’est exercé que sur le bois : ses tailles sont d’une exécution spirituelle et savante, ses têtes ont beaucoup d’expression ; mais son dessin est peu correct. Ses estampes, recherchées avec avidité par les amateurs, deviennent de jour en jour plus rares. Les plus connues sont : 1° une suite de 60 pièces représentant la vie de Jésus-Christ ; 2° sept autres pièces comprenant chacune un sujet distinct distribué dans des compartiments d’architecture ; 3° une marche de cavaliers. B-n.


ASSENEDE (Didier ou thierri d’), ainsi nommé d’une petite ville de Flandre, florissait vers le milieu du 14e siècle. Il traduisit du français en vers flamands le roman de Floris et Blanchefleur, et M. H. Hoffmann de Fallersleben donne à sa narration l’épithète de suavissima. Or, quel était le modèle suivi par Didier ? Il n’est pas aisé de le dire. Il parait cependant qu’il appartenait au 13e siècle, et son existence n’a été ignorée ni des éditeurs de la Bibliothèque des romans, ni de Roquefort. Peut-être est-ce l’épopée sur laquelle a travaillé le poëte allemand Conrad von Flecke, qui appelle l’auteur original français Rupert de Orbent, tandis que Puterich de Richartshusen le surnomme d’Orléans. Au reste, cette fable a été traitée en d’autres langues, comme on peut le voir dans Eschenburg, Denkmaler altd. Dicht, p. 211-230, et dans von der Hagen et Busching, Liter. Grundriss, p. 163. — Boccace l’a reproduite sous le titre de il Filocopo ou Filocolo. Jacques Vincent l’a traduite de l’espagnol ; et le comte de Tressan conjecture qu’elle a été écrite en cette langue au commencement du 9e siècle. Les œuvres de ce dernier en contiennent une analyse. Dans le catalogue de la bibliothèque de la société littéraire de Leyde (1829. in-8o, p. 6-8), il y a une notice d’un manuscrit flamand du 14e siècle, intitulé Floris en Blanscheflor. M. Fauriel, qui considère le roman de Floris et Blanchefleur comme ayant une origine provençale, dit, dans l’introduction aux chants populaires de la Grèce moderne, que ce roman, après avoir été traduit dans toutes les langues de l’Europe, l’a été pareillement en grec ; il ignore dans quel temps, mais il conjecture que ce dut être à une époque ou cet ouvrage conservait encore quelque renom. Il ne croit pas que cette traduction ait été imprimée. Floris et Blanchefleur est aussi le titre d’un fabliau dont il y a deux versions différentes, sous le nom du Jugement d’amour et de Huelène et Églantine. Le comte de Caylus a donné dans le Mercure de 1754 un extrait de la première version, publiée dans le recueil de Barbazan et de Méon, et Legrand d’Aussy a traduit en prose la deuxième sur un manuscrit incomplet. R-g.


ASSER, célèbre docteur juif, auteur du Thalmud de Babylone, né dans cette ville, en 353, fut fait président de l’académie de Sora, sur l’Euphrate, à l’âge de quatorze ans. Les rabbins disent qu’il possédait la loi, la dévotion, l’humilité, la magnificence, quatre choses qu’aucun autre docteur n’a réunies. Asser imagine une nouvelle méthode d’enseigner. Au mois de février il dictait un traité à ses écoliers, qu’ils allaient étudier chez eux pendant six mois, et dont ils revenaient lui rendre compte au mois d’août. Alors il les faisait disputer en sa présence, levait leurs doutes par les décisions de ses prédécesseurs, chargeait les chefs de chaque classe, appelés les princes des couronnes, de leur expliquer plus amplement ce que le maître avait dit sommairement. On distribuait des couronnes à ceux qui s’étaient le plus distingués ; puis Asser dictait un autre traité qu’on devait étudier le semestre suivant. Le nombre de ses écoliers était de quatorze cents. C’est du recueil des matières ainsi discutées qu’après avoir enseigné pendant soixante ans il composa le Thalmud de Babylone ; mais ce docteur étant mort en 427, il n’eut pas le temps de l’achever ; ce furent ses enfants et ses disciples qui y mirent la dernière main. Les juifs le préfèrent à celui de Jérusalem. C’est une vaste compilation qui renferme les traditions, le droit canon des juifs et toutes les questions qui regardent la loi. La Misne de Juda le saint en forme le texte, et la Gemmar en est le commentaire. On y a fait de temps en temps des additions. Il a été imprimé à Amsterdam, en 1744, avec tous ses commentaires, 12 vol. in-fol. T-d.


ASSER (Asserius Menevensis) Prélat anglais du 9e siècle, né dans le pays de Galles. Après avoir passé quelque temps chez les bénédictins de St-David, il vint a la cour du roi Alfred, qui lui confia éducation de son fils, et le nomma évêque de Shirburn. On dit que c’est d’après ses conseils que ce monarque fonda l’université d’oxford. Asser est auteur d’une vie du roi Alfred, jusqu’à sa quarante-cinquième année, publiée à Londres en 1574, et réimprimée l’année suivante à Zurich. La meilleure édition est celle de 1722, Oxford, in-4o. On lui attribue un autre ouvrage, publié par le docteur Gale, a Oxford, en 1691, sous le titre d’Annales. Asser à la réputation d’un historien exact et véridique. Il mourut vers l’an 883, suivant quelques biographes, et en 909, suivant d’autres. X-s.


ASSEZAN (Pader d’), avocat à Toulouse, sa patrie, était fils de Hilaire Pader, peintre assez estimé, et poëte. D’Assezan ayant remporté trois fois le prix des jeux floraux, crut devoir chausser le cothurne. Il vint à Paris, se lia d’amitié avec l’abbé Boyer, auquel il communiqua son Agamemnon. Ce dernier lui donna des conseils, peut-être même fit-il quelques corrections à cette pièce, qui fut représentée en 1680, imprimée la même année, in-12, et dont il prétendit ensuite être l’auteur. La pièce eut du succès, et d’Assezan retourna à Toulouse, piqué,