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nombre, et dispersèrent le reste : Artaban lui-même eut peine a échapper au massacre. Caracalla pilla et incendia tout le pays voisin, et se retira ensuite en Mésopotamie. Artaban, brûlant de se venger, assembla l’armée la plus considérable que les Parthes eussent encore mise sur pied, passa l’Euphrate, et, mettant tout à feu et à sang, entra dans la Syrie, ou les Romains marchèrent à sa rencontre. Ils avaient alors substitué Macrin à Caracalla. L’action dura deux jours. Le champ de bataille était déjà couvert de 40,000 morts, lorsque, le troisième jour, Artaban renouvela l’attaque, en disant qu’elle ne faisait que de commencer, et qu’il la continuerait jusqu’à ce que le dernier des Parthes ou des Romains eût péri. Un héraut d’armes, envoyé par Macrin, l’informa de la mort de Caracalla, et proposa un traité entre les deux empires. Cette offre fut acceptée. On rendit au roi des Parthes les captifs qu’on lui avait faits ; on lui paya les frais de la guerre, et il retourna dans son pays, en l’an 217. Ses succès l’avaient tellement exalté, que, le premier des monarques parthes, il prit le double diadème et le titre de grand roi ; mais sa prospérité fut de peu de durée. Adshir Babegan, ou Artaxerce, excita les Persans à se révolter contre lui, et, dans une sanglante bataille, Artaban fut défait, pris et mis à mort. Par cet événement, l’empire des Parthes, qui avait subsisté quatre cent soixante-quinze ans, fut détruit. Cependant la famille des Arsacides ne s’éteignit point dans la personne d’Artaban ; elle continua de régner en Arménie, comme tributaire des monarques persans, jusqu’au temps de l’empereur Justinien. D-t.


ARTABASDE. né en Arménie, commandait dans cette province un détachement des armées romaines, en 716, lorsque Léon III l’Isaurien disputa l’empire à Théodose III, qui venait de détróner Anastase II ; Artabasde promit à Léon de le favoriser, et celui-ci s’engagea a le prendre pour gendre. Effectivement, lorsque Léon eut été couronné, Artabasde épousa la princesse Anne, et fut nommé curopalate. En 742, Léon l’Isaurien étant mort, laissa le sceptre a son fils Constantin Copronyme ; la haine qu’on portait à celui-ci fit concevoir à Artabasde la possibilité de s’emparer du trône. Il leva l’étendard de la révolte, et marcha contre Constantin qui s’avançait en Phrygie pour combattre les Sarrasins. Les premiers succès furent pour Artabasde ; il en profita pour s’approcher de Constantinople, où le patrice Théophane et le patriarche Anastase venaient de soulever le peuple contre Constantin, dont ils avaient faussement publié la mort. Artabasde fut reçu dans la capitale et reconnu empereur ; mais Copronyme ressemblait dans la ville d’Amorium les débris de son parti. Cependant les deux empereurs implorèrent l’appui des califes sarrasins, les plus cruels ennemis de l’empire. En 715, Artabasde, après avoir fait couronner Nicéphore, son fils aîné, passa en Asie avec son autre fils Nicétas, et se mit à ravager les provinces qui lui étaient opposées ; mais son armée fut surprise par celle de Constantin, et taillée en pièces près de Sardes. Artabasde, vaincu et poursuivi, regagna Constantinople avec peine. Bientôt il s’y vit assiéger par son rival ; la ville n’était point approvisionnée, et en peu de jours la famine s’y fit sentir. Enfin, le 2 novembre, Constantin s’en rendit maître ; Artabasde se sauva à Nicée, et de là au fort de Puzane, dans lequel il fut pris. Constantin lui fit crever les yeux, ainsi qu’a Nicétas et à Nicéphore : on les promena pendant les jeux du cirque, montés sur un âne, et le visage tourné vers la queue. Après cette catastrophe, l’histoire ne parle plus d’Artabasde. L-S-e.


ARTABAZE, fils de Pharnace, commandait les Parthes et les Chorasmiens, dans l’expédition que Xercès fit contre la Grèce. Ce prince, après la défaite de son escadre, voulant retourner dans la Perse, voulut qu’Artabaze l’escortât avec 60,000 hommes pour traverser l’Europe, et lui ordonna de retourner joindre Mardonius pour faire la guerre aux Grecs. Artabaze soumit, pendant l’hiver, quelques villes maritimes de la Macédoine, et, étant revenu au printemps vers Mardonius, il chercha à le dissuader de livrer la bataille de Platée. Au moment du combat, jugeant, par ses dispositions, qu’il serait battu, il se tint à l’écart, et se retira avec son armée, en répandant sur toute la route que Mardonius était vainqueur, afin qu’on le laissât passer sans l’attaquer. C-r.


ARTABAZE, l’un des généraux d’Artaxercés Longue-Main ; il lui resta fidèle jusqu’à la fin, et fit tous ses efforts pour soumettre Datame qui s’était révolte. Après la mort de ce prince, il se révolta lui-même contre Artaxerces Ochus, son successeur, et défit deux fois ses troupes. Obligé à la fin de céder, il se réfugia dans la Macédoine. Quelque temps après, Mentor de Rhodes, dont il avait épousé la sœur, pour prix des services qu’il avait rendus a Artaxercès Ochus dans son expédition contre PBgypte, obtint la grâce de son beau-frère, vers l’an 350 avant J.-C. Artabaze se trouva, plus tard, avec Darius Codoman, à la bataille d’Arbelles, et il le suivit dans sa fuite ; mais il ne voulut pas se prêter aux projets de Bessus contre ce prince, et se retira, de concert avec ses fils et avec les troupes grecques, auprès d’Alexandre, qui le fit satrape de la Bactriane, vers l’an 330 avant J.-C. Environ deux ans après, il pria Alexandre de donner sa satrapie à un autre, parce qu’il était trop vieux pour la gouverner. il avait un grand nombre de fils à qui Alexandre donna des gouvernements. Ses filles furent mariées, l’une à Ptolémée, fils de Lagus ; l’autre à Eumènes de Cardie, et une troisième à Séleucus. C-r.


ARTABAZE, ou ARTAVASDE (car c’est le même nom), fils de Tigrane, hérita de la portion des États de son père qui ne lui avait pas été enlevée par les Romains, et qui se réduisait à peu près à l’Arménie. Lorsque Crassus entreprit son expédition contre les Parthes, Artabaze lui promit des secours considérables ; mais attaqué presque dans le même temps par Hyrodes, roi des Parthes, Il ne put pas les envoyer, et il fit même bientôt sa paix avec les Parthes. Quelques années après, l’an 55 avant J.-C., il engagea Antoine à faire la guerre à Artabaze, roi des Médes, et aux Parthes, en lui promettant de se réunir à lui