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couronné : dix ans auparavant par l’académie de Munich. 11° Matériaux pour l’histoire de Bavière puisés à des sources non encore explorées et surtout étrangères, ib., 1811, in-8o. 12° Annuaire de l’administration de la justice en Bavière, ib., 1813-1818, in-8o. 13° La Saxe et la Prusse, 1815, in-8o. Cet ouvrage est peut-être celui qui honore le plus la mémoire du baron d’Arétin, il y prenait, à l’époque du congrès de Vienne, le parti du roi de Saxe que les vainqueurs, abusant du droit du plus fort, dépouillaient arbitrairement de ses possessions. Pendant vingt-cinq ans le baron d’Arétin n’a cessé de faire paraître chaque année quelques écrits sur des matières de politique et d’administration. Il a rédigé plusieurs journaux politiques et littéraires ; au mois de janvier 1804 il établit, avec Babo, une feuille politique quotidienne, intitulée Aurora, qu’il a continuée, avec Schérer, jusqu’en 1806. Au mois de juillet 1806, il publia le premier cahier d’un recueil mensuel, sous le titre de Nouvel Indicateur littéraire, in-4o, destiné à faire suite à un journal estimé de Leipsick. Ce journal ne dura que jusqu’à la fin de 1807 ; mais il s’est continué depuis à Tubingue. Les Mémoires d’histoire et de littérature extraits surtout des trésors de la biblioth. de Munich, in-8o, ont paru pendant plusieurs années depuis 1803, et forment 52 cahiers qui se relient en 7 volumes. On y trouve des notices intéressantes sur plusieurs manuscrits précieux de la bibliothèque de Munich, divers renseignements d’histoire littéraire et de bibliographie, notamment des matériaux pour une histoire universelle de la censure des livres. Depuis, le baron d’Arétin a fait paraître un Journal littéraire mensuel pour le royaume de Bavière et les pays voisins, 1818 et ann. suiv. ; une gazette, Allemannia, 1813 et suiv., qui fut beaucoup lue en Allemagne, parce qu’elle était écrite avec indépendance, et que l’auteur soutint une polémique très-vive sur la prééminence intellectuelle des Allemands du nord comparés à ceux du midi, et des États protestants comparés aux catholiques ; Journal des États de Bavière, dont on cite 20 cahiers. Les Éphémérides littéraires de Schrank, la Gazette litt. de la haute Allemagne et divers autres recueils périodiques renferment des articles de lui. C’est à tort qu’on cite communément, sous le nom du baron d’Arétin, le Catal. codd. mss. biblioth. regiæ Bavaricæ, Munich, 1806-1812, 5 vol. in-4o, contenant les manuscrits grecs. Ce bel ouvrage est dû tout entier à Ignace Hardt (voy. ce nom) ; le baron d’Arétin y a mis en tout une préface de deux pages en tête du 1er volume : avertissement d’une page, qui se lit au commencement du 5e ; une note de 13 lignes à la page 110, et une autre de 7 lignes a la page 520 du 3e volume. Au surplus, la plupart des exemplaires portent de doubles frontispices, dont l’un ne contient que le nom de Hardt, tandis que l’autre y joint celui du baron d’Arétin. — Le baron Jean-George d’Arétin, né à Ingolstadt le 28 avril 1771, est auteur de quelques ouvrages. On l’a plusieurs fois confondu avec les deux précédents dont il est le frère, et auxquels il a survécu. F-ll.


ARETIUS (Bénédict), théologien et botaniste, né à Berne, au commencement du 16e siècle. Étroitement lié avec Conrad Gesner, surnommé le Pline de l’Allemagne, il fut aussi en correspondance avec la plupart des savants et des humanistes de son temps, et particulièrement avec ceux de la Suisse. Occupé surtout des plantes des Alpes, il en a découvert et fait connaître environ quarante, qui sont très-rares, et qu’il a brièvement décrites. Il en a introduit plusieurs dans les jardins, à cause de leur beauté, en indiquant la manière de les conserver. Arétius a publié la description de deux montagnes du bas Symmenthal, dans le canton de Berne, le Niesen et le Stokhorn, remarquables par leur hauteur et le grand nombre de végétaux qui y croissent. C’est un petit ouvrage, en forme de lettre adressée à Pipérinus, son compatriote et son ami ; elle est imprimée à la suite des œuvres de Valerius Cordus, sous ce titre : Stokhornii et Nessi Helvetiæ montium, et nacsentium in eis stirpium Descriptio, impr. in operibus Val. Cordi, Strasbourg, 1561. Conrad Gesner fait l’éloge d’Arétius dans son Hortus germanicus et dans plusieurs autres de ses ouvrages, et il a nommé Aretia une des plantes qu’il avait fait connaître le premier. Haller, et ensuite Linné ont conservé ce nom à la même espèce, et l’ont donné au genre dont elle fait partie : c’est une très-petite plante de la famille des primulacécs. Arétius a mérité cet honneur, quoiqu’il n’ait pas publié de grand ouvrage. Le petit nombre de plantes qu’il a le premier fait connaître suffit pour le placer parmi les fondateurs de la botanique. Il a aussi publié quelques ouvrages de théologie et, entre autres, un Examen de Théologie, qui a eu de nombreuses éditions ; une vie de l’hérésiarque Gentilis, et des sermons. Enfin, embrassant à la fois tous les genres, Arétius a donné un catalogue des comètes calculées jusqu’au temps où il vivait ; des commentaires sur Pindare, les tables d’une grammaire hébraïque, etc. D-P-s.


ARÉUS, fils d’Acrotatus, de la première branche des rois de Sparte, monta sur le trône après la mort de Cléomenes II, son grand-père, l’an 309 avant J.-C. On ne connaît pas l’histoire des premières années de son règne. Vers l’an 283, il se rendit en Crête où l’appelaient les Gortyniens. En son absence, Cléonyme, son oncle, décida Pyrrhus, roi d’Épire, à venir attaquer Lacédémone. Aréus accourut pour défendre ses États, et força Pyrrhus à faire retraite. Il alla ensuite au secours des Athéniens, attaqués par Antigone Gonatas, et perdit la vie dans un combat contre ce prince, aux environs de Corinthe, l’an 268 avant J -C. Il eut pour successeur Acrotatus, son fils., C-r.


ARÉUS, mal nommé Arius, natif d’Alexandrie, et philosophe pythagorien, suivant l’opinion la plus commune, fut un des maîtres d’Auguste, et jouit auprès de ce prince d’une telle faveur que, lors de son entrée à Alexandrie, après la défaite d’Antoine et de Cléopâtre, Auguste parut au théâtre ayant son maître a sa droite, s’entretenant familièrement avec lui, et déclara qu’une des causes pour lesquelles il pardonnait aux habitants était son amitié pour Aréus. L’éloquence et la philosophie de ce dernier étaient si