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avec une nombreuse armée, pour y exciter les habitants a la révolte, Archélaus les souleva presque entièrement, se rendit maître d’Athènes, et fit mourir ou envoya à Mithridate tous ceux qui avaient favorisé les Romains ; mais Athènes fut prise sous ses yeux par Sylla, qui le délit deux fois en bataille rangée, à Chéronée et à Orchoméne. Arehélaus, convaincu de la supériorité des Romains, engagea Mithridate à demander la paix, et ce fut lui-même qui en stipula les conditions avec Sylla, dont il sut acquérir l’estime. Quelques années après, il devint suspect à Mithridate, et connaissant la cruauté de ce prince, il se retira auprès des Romains, qui le traitèrent avec beaucoup d’égards. C-r.


ARCHÉLAUS, fils du précédent, resta attaché aux Romains, et Pompée, après avoir terminé la guerre contre Mithridate, le nomma grand prêtre de la déesse qu’on adorait à Comane, dans l’Arménie, et dont le temple avait un territoire très-étendu, un grand nombre d’esclaves, ce qui faisait de ce grand prêtre une espèce de roi. Mais une place aussi tranquille ne convenait pas à son ambition, et lorsque Gabinius, dont il était l’ami, vint commander dans la Syrie, il se rendit vers lui, dans l’espoir d’être employé dans une expédition contre les Parthes ; cette expédition n’ayant pas été approuvée par le sénat romain, Archélaus alla en Égypte. Les égyptiens venaient de chasser Ptolémée, et avaient nommé pour reine Cléopâtre, sa fille, à qui ils cherchaient un époux digne d’elle. Archélaus s’offrit en se disant fils de Mithridate, et il fut accepté, Gabinius, qui avait laissé Archélaus aller en Égypte, quoiqu’il connut bien ses projets, vint peu de temps après l’attaquer pour rendre la couronne a Ptolémée Aulétès, et le nouveau roi se montra digne du trône par sa valeur ; mais peu secondé par les Égyptiens, il fut tué dans la bataille. Marc Antoine, qui avait été son ami, lui donna la sépulture. il avait eu de la courtisane Glaphyra deux fils, Archélaus et Sisinna. C-r.


ARCHELAUS, fils du précédent, devint, après la mort de son père, grand prêtre de la déesse de Comane, dignité dont Jules César le priva après la défaite de Pompée. Quelques années après (l’an 36 avant J.-C.), Marc Antoine, qui avait eu beaucoup d’amitié pour son père, et à qui Glaphyra, sa mère, n’était pas indifférente, le fit roi de Cappadoce, a la place d’Ariarathe X. Archélaus se trouva avec Antoine à la bataille d’Actium ; cependant Auguste lui pardonna et lui conserva ses États ; il les agrandit même par la suite, en lui donnant la petite Arménie et la Cilicie pierreuse, en récompense de ce qu’il avait aidé Tibère a rétablir Tigrane sur le trône d’Arménie. Lorsque Tibère se retira à Rhodes, ce qui ressemblait à une espèce d’exil, Archélaus négligea de lui rendre ses hommages, et ce prince, irrité de ce manque de respect, le fit mander à Rome, lorsqu’il fut devenu empereur, et lui suscita des accusateurs ; mais son âge avancé, et la faiblesse de son esprit, désarmèrent le sénat et même l’empereur. Arehelaus mourut à Rome, l’an 17 de J.-C., après avoir régné 52 ans. Il avait eu d’une première femme Glaphyra, qu’il donna en mariage à Alexandre, l’un des fils d’Hérode. Il avait épousé, après un premier mariage, Pythodoris, veuve de Polémon, roi de Pont, dont il paraît qu’il n’eut point d’entrants. Après sa mort, la Cappadoce devint une province romaine. C-r.


ARCHÉLAUS, fut appelé au tronc par son père Hérode le Grand. Comme ce prince avait fait auparavant un autre testament, où il nommait Philippe Antipas, un autre de ses fils, pour son successeur, il s’éleva des débats entre les deux frères, et ils allèrent à Rome pour être jugés par Auguste. Ce prince, après les avoir entendus, donna à Archélaus, sous le titre de tétrarque, la moitié des États d’Hérode, qui comprenaient la Judée proprement dite, et l’Idumée. Archélaus, de retour à Jérusalem, se livra à la cruauté héréditaire dans sa famille, et même dans sa nation ; on porta des plaintes contre lui à Auguste, qui le destitua en l’an 6 de J.~G. et l’envoya en exil à Vienne en Dauphiné : il était dans la 10e année de son règne. C-r.


ARCHÉLAUS, de Milet, ou, suivant d’autres, d’Athènes, eut pour maître Anaxagore, qu’il suivit dans son exil à Lampsaque, et auquel il succéda dans la secte ionique. Après la mort de son maître, il revint à Athènes, ou l’on prétend qi’il eut pour disciples Euripide et Socrate. On lui donna le surnom de Physicien, parce que, à l’exemple d’Anaxagore, il s’occupa particulièrement des sciences naturelles. Suivant Plutarque, Archélaus admettait deux principes des choses : Pair et l’infini ; le premier, susceptible de condensation et de dilatation. De ces deux mouvements, le dernier produisit le feu, l’autre l’eau. La génération a de même deux causes, le chaud et le froid. Les animaux sont nés du limon échauffé de la terre, qui fut leur nourriture première. La terre, dans le principe, était un marais, élevé sur ses bords, concave dans le milieu, mais de figure ronde. Le soleil est le plus grand des astres, etc. Archélaus, le premier chez les Grecs, divisa la science philosophique en deux parties, la physique et la morale. Comme les sophistes, il disait que le juste et l’injuste ne sont point dans la nature, et n’existent que par la loi. Ce philosophe fut le dernier représentant de l’école fondée par Thalès, un siècle et demi avant lui. — On compte dans l’antiquité plusieurs personnages du même nom, dont on peut voir l’énumération dans la Bibliotheca græca de J.-A. Fabricius. D. l.


ARCHÉLAUS, sculpteur, né à Priène, et fils d’Apollonius, est un de ces artistes dont les noms ne nous sont parvenus que par les monuments, et dont les anciens auteurs n’ont pas fait mention. L’inscription grecque qui nous a conservé le nom et la patrie d’Archélaus se fit au bas de l’Apothéose d’Homère, bas-relief de petite proportion, qui fut trouvé sur la voie Appienne, près d’Albano, dans un lieu nommé autrefois ad Bovillas. L’empereur Claude avait une maison dans cet endroit, et il est probable que ce bas-relief la décorait. L’Anglais Reynolds a voulu prouver, par la forme des lettres de l’inscription qu’il n’avait pas vue, que l’ouvrage