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10 HBH le texte latin. Il fut. membre de la société des antiquaires de Londres, et l’un des fondateurs du club de l’Athenœum. Quand le fameux club des bibliomanies dit Rozburghe club fut formé è Londres, Heber en fit partie ; et comme les membres étaient obligés, chacun à son tour, . de faire imprimer un livre devenu rare, Heber mit sous presse le Callha poëturum or tbe Bumble Bee, by Cutwode, 1815, in-4o*, tiré seulement à trente-deux exemplaires. Comme l’original, imprimé en 1599, avait été saisi et brûlé par ordre de l’archevêque de Cantorbéry et de l’évêque de Londres, les deux éditions sont à peu près également rares. De retour en Angleterre, il ne fit plus qlue languir, et on ne le vit dès lors que dans les sa es de ventes ou dans les magasins des libraires ; toute autre société lui était devenue à charge. Heber mourut le 4 octobre 1855, à l’âge de 60 ans, dans sa demeure de Pimlico, où les livres étaient entassés comme dans son manoir de Hodnet. Une maison de la rue d’York en était également pleine depuis le haut jusqu’en bas. Il en était de même d’une maison d’Oxford. On chercha pendant un an son testament. Après de longues perquisitions dans les sept ou huit bibliothèques qu’il possédait en Europe, on le trouva enfin dans celle de Pimlico, derrière quelques bouquins. Il y disposait d’une fortune de deux cent mille livres sterling, sans faire aucune mention de ses prodigieuses collections. On fit en Angleterre sept ventes successives, qui durèrent cent quarante-quatre jours ; encore la bibliothèque de Hodnet n’y était pas comprise. On fit aussi plusieurs ventes à Paris, à des intervalles, Egur ne pas causer une crise dans le commerce s yieux li-Vres. Selon Dibdin (Voyage bibliographique en France. t. 4 de la traduction), ce fut le séjour de Heber à Paris en 1820, et ses énormes enchères, lors de la vente de la bibliothèque de Courtois, qui excitèrent Penthousiasme des bibliomanies français, au point qu’ils résolurent de former une société semblable au Iloxburghe club, ce qui donna lieu à la société des bibliophiles. Il était lié d’amitié avec plusieurs personnages célèbres, entre autres Canning et Walter Scott, ce dernier lui a adressé de beaux vers dans le début du 6° chant de son poème de Mai-mien. D—c.

HEBER(Rr : o11u1.n), évêque anglican et voyageur célèbre, frère consanguin du précédent, naquit le 21 avril 1785 à Malpas, village du comté de Chester, où son père était curé. Dès ses plus jeunes années il montra un goût décidé pour l’étude, et en même temps des dispositions très-remarquables our la poésie : aussi après son entrée à l’univerÉté d’Oxford, en 1800, il ne se distingua pas oins par la fécondité et l’agrément de son imagination que par ses progrès en théologie. En 1802, il obtint le prix de poésie latine. Atteignant à peine son quatrième lustre, il récita, dans le grand théâtre ou auditoire académique, son poëme de la Palestine. qui, par la richesse des expressions L

HEB et la sublimité des idées, enleva Punanimité des suffrages. On a raconté que son père affaibli par l’âge et une longue maladie, fut tellement ému par le bruit des applaudissements, qu’il ne parvint jamais à se remettre de ce choc, et que l’on put dire avec raison qu’il était mort d’un excès de joie. Heureusement, l’anecdote est inexacte quant à la catastrophe du père de Heber, qui ne succombe pas au ravissement qu’il avait éprouvé. Cette même année, Bonaparte annonçait hautement le dessein de faire aborder une armée en Angleterre ; c”en fut assez pour éveiller une bumeur de résistance chez les paisibles habitants de l’université, qui, suivant l’expression familière de Heber en parlant de cette époque, se livraient alternativement aux loisirs des muses et aux exercices des armes. L’année d’après, il perdit son père, et s’il éprouve une faible consolation dans ce malheur, ce fut d’être reçu agrégé à Pun’des colluéges. Une occasion de voir les pays étrangers s’ofIrit à lui en 1805. John Thornton, jeune homme riche avec lequel il était intimement lié, voulant parcourir les contrées de l’Europe qui n’étaient pas alors fermées aux Anglais, Pinvita instamment à l’accompagner. Ils s’embarquèrent pour Gothenbourg, de là passèrent en Norvége, parcoururent ce pays jusqu’à Drontheim, ÈPRVCP sèrent les montagnes qui le séparent de la Suède, s’arrêtèrent à Upsal et à Stockholm, montèrent sur un canot à lentrée du golfe de Bothnie, abordèrent à Abo en Finlande, et gagnèrent St-Pétersbourg. Le 30 décembre ils partirent pour Moscou ; firent au commencement de 1806 une excursion sur le Volga, et, revenus dans l’ancienne capitale de l’empire, ils n’en partirent que vers le milieu de mars, se dirigeant vers l’Ukraine. Ils virent rapidement Kbarkof, où une université venait d’être fondée, Taganrog, port de la mer d’A1of, Naktchevan sur le Don, Tcherkask, capitale des Cosaques, puis ils longèrent la rive droite du Kouban, sur les frontières de la Circassie, et, parvenus à l’embouchure de ce fleuve, ils allèrent de l’autre côté du détroit de Cafl’a visitèrent la Crimée, et, après avoir voyagé dans les steppes, arrivèrent à Odessa, qui, suivant l’opinion de Heber, devait sa prospérité à l’administration du duc de Richelieu, bien lus qu’à aucun de ses avantages naturels. Les dieux Anglais prirent ensuite leur route à travers la Pologne russe, la Hongrie, l’Autriche, l’Allemagne septentrionale, et ils débarquèrent à Yarmouth le 14 octobre. Les notes excellentes que Heber a consignées dans son journal sur tous les pays qu’il avait parcourus et qui ont en grande partie été imprimées à la fin des voyages de Clarke (voy. ce nom) (1), (1) On n’a pas mentionné à l’article deClarko un ouvrage publié après sa mort, nous le titre de Voyages en Dcmemrrck, Suède, Ãzagortie, Finlande, orvégc, Russie, Londres, l&43. Ln Revue d dnmbourg a donne, en octobre de la même année, une unulyse de cette publication. ljannée suivante, le révérend William Qttnra ftltlpsrnitroz Tho tr]: and remains Ha Vücl IQ brise inédits d’B’.-Dan. Clarke), 1824, in-4o. L.