HEB placé, vingt ans auparavant, dans la chapelle du roi de Pologne, en qualité de musicien de la chambre. B-n-n.
HÉBER. Voyez Htmîuou.
HEBER (sir Rxcuum), bibliographe ou plutôt bibliomanie anglais, né à Londres en 1775, était üls ainé de Reginald Heber, lord des manoirs de Ilarton et de Hodnet, qui eut de son second mariage d’autres enfants, parmi lesquels était Heber, dans la suite évêque de Calcutta (voy. l’art. suivant). Dans son enfance, son goût pour les livres se manifesta au point qu’il commença, dès l’âge de huit ans, à former une bibliothèque et acheter des livres dans les ventes. Il fit ses études à l’université d’Oxford, et y combina le goût de la politique et de la littérature classique. Ayant conçu le projet de publier les poëtes latins non compris dans la collection de Barbou, il commença par une jolie édition de Siliu : Italiens, 1792, 2 vol. in-12. Il fit imprimer ensuite Claudimm, mais sans le publier. En même temps, il prit du goût pour la vieille littérature anglaise, et commença à former des collections dans ce genre. Tout cela ne l’empêcha pas de s’intéresser si vivement aux débats parlementaires, que lorsque Pitt, Fox ou Burke devait prendre la parole dans une discussion importante, il partait quelquefois d’Oxford à midi, assistait le soir et la nuit aux débats, à Londres, et venait le lendemain reprendre ses études à l’université. Il ambitionnait les fonctions de représentant de cette université ; mais il eut d’abord de la peine à y parvenir. Il s’en consolait par les livres. Devenu, par la mort de son père, en 180·l, possesseur d’une fortune considérable, il ne l’employa plus qu’à des achats de livres et se forma des collections immenses, surtout dans le genre philologique et dans celui de la littérature anglaise du moyen âge ; mais il recueillait en bien d’autres genresl Ainsi il parvint à se faire une belle collection dramatique, une autre de livres espagnols imprimés soit en Espagne, soit au Mexique, etc. Il ne manquait jamais aux ventes, et il était tellement wnnu et apprécié pour sa bibliomanie, qu’on lui envoyait les épreuves des catalogues pour qu’il en eût les prémices. Aux livres rares il mettait des enchères énormes, et en achetait volontiers plusieurs exemplaires, n’importe à quel prix, afin d’empêcher d’autres bibliomanies d’être aussi heu-Ptux que lui. Cependant il donnait pour prétexte de sa manie qu’il avait acquis la conviction qu’un ami des livres ne peut jamais se passer de trois exemplaires de chaque ouvrage : le plus beau Püur le montrer, un autre pour s’en servir, et le troisième pour être à la disposition de ses amis. P3 ? originalité de caractère, il détestait les exem-Plüires à grande marge, tant recherchés par d’au- 1 tres bibliographes, les trouvant genants dans la bibliothèque. Pour se procurer un livre rare, il a quelquefois fait des voyages de trois à quatre cent milles. Iâtlaiit à Bruxelles, il reçoit un jour le ca HEB 9 talogue des livres qui devaient être vendus à l’enchère dans la salle Sylvestre, à Paris, le lendemain au soir ; et dans ce catalogue il aperçoit le y titre d’un livre très-rare. Aussitût il commande y “ des chevaux de poste, part pour Paris, et y arrive ° I le lendemain à huit heures du soir. La vente va I commencer. Aussi, en descendant de la chaise de poste, il court à la salle Sylvestre. Le livre pour lequel il a fait le voyage ne tarde pas à être mis sur table ; il s’en saisit avidement ; mais, û désap> pointe ment ! cet exemplaire n’est pas de l’édition > la plus rare, et Heber retourne à Bruxelles sans. avoir acheté un seul volume. En 1821, il fut obligé d’exercer les fonctions de shérif du Shropshire. Dans la même année il fut enfin élu représentant de l’université d’Oxford à la chambre des communes ; encore ne put-il avoir la majorité qu’après avoir donné à l’intolérant corps enseignant la promesse de voter contre l’émancipation des catholiques. Parvenu au comble de ses vœux, il ne justifia guère l’empressement qu’il avait montré pour se faire élire : il ne prit jamais la parole dans les séances publiques ; mais il fit partie de quelques comités ; enfin il ne tarda pas à revenir à ses livres. En l8i5, il avait fait un premier voyage sur le continent. Il y retourna vers 1825, et séjourna plusieurs années en France et dans les Pays-Bas. De Bruxelles il envoya, en 1826, sa démission de membre du parlement, et ne fut plus que bibliomanie. Il continua d’amasser des livres ; et tandis que ses agents suivaient les ventes en Angleterre, et achetaient pour son compte, il en faisait autant sur le continent, où même il acquit des bibliothèques entières. C’est ainsi qu’il forma des dépôts à la Haye, Anvers, Louvain, Bruxelles, Paris, etc. Ce qu’il y a de singulier, c’est qu’au lieu de réunis ces collections par ses, il les laissa en dépôt dans ces villes, où elles étaient enfermées, et par conséquent inaccessibles pour tout le monde. Luimême n’en profitait point. Le nombre de volumes qu’il avait eus en Angleterre se montait à peu près à quatre-vingt-cinq mille (quelques-uns disent cent mille), et il en avait quarante-cinq mille sur l le continent. Peu de particuliers ont possédé des u collections plus considérables. Sa conversation u B était instructive et spirituelle, et les Anglais le A regardaient comme un très-aimable gentleman. Il était très-bon humaniste, et dès son enfance il s’était occupé à faire des traductions en vers anglais d’Homère, Virgile et Horace ; mais jamais il ne composa un livre, et son profond savoir ne s’est révélé au monde que par ses conversations, et par le haut prix auquel il payait les curiosités bibliographiques. Cependant, outre les deux éditions de classiques latins dont il a été parlé cidessus, il a donné la troisième édition du recueil intéressant d’Ellis, Specimen : ofearly english posts, qu’il a enrichi d’un grand nombre de pièces tirées de sa bibliothèque. C’est lui aussi qui a publié la traduction anglaise de Perse par Brewàtet, avec p sk 1