de la grammaire arabe ; mais il voulut compléter le vide que laissaient encore leurs ouvrages, et il entreprit ses institutions sur un plan plus étendu : ainsi il traite des règles nécessaires à la lecture et à l’écriture, des parties du discours, de la syntaxe et de la prosodie ; de plus il offre une courte chrestomathie, composée de vers d’Ali, de specimen de l’Alcoran, etc. 5° Enfin Guadagnolo a beaucoup contribué à la traduction arabe de la Bible imprimée à Rome en 1671, 5 vol. in-fol. Il avait laissé en manuscrit un Dictionnaire arabe. et d’autres ouvrages indiqués par Allatius dans ses Apes Urbanæ.
GUACCIMANI ou GUAZZIMANI (Jacques), littérateur, né à Ravenne, embrassa jeune le parti des armes, et fit les campagnes de Hongrie contre les Turcs ; il assista en 1595 à la prise de Gran, où il donna des preuves de bravoure. La paix lui ayant permis de rentrer dans sa famille, il s’appliqua avec beaucoup d’ardeur à la culture de la poésie, et il ouvrit dans sa propre maison, en 1625, une Académie où étaient admises toutes les personnes connues par leur goût pour les lettres. Guaccimani faisait des vers avec succès et jouait de plusieurs instruments d’une manière très-agréable. Cette vie tranquille le fatigua à la fin ; il rentra dans la carrière militaire et continua de s’y distinguer jusqu’à ce que l’âge l’obligeât de demander sa retraite. Il mourut de la peste à Ravenne en 1649. Il a publié : Raccolta di sonnetti di autori diversi ed eccelenti dell’ età nostra, Ravenne,1625, in-12. Ce volume contient plusieurs pièces de Guaccimani. Il en a laissé un autre en manuscrit.
— Guaccimani (Joseph-Just), poete de la même famille, né à Ravenne en 1652, après avoir terminé ses études, vint à Rome et s’y fit connaître par ses talents agréables. Dans un âge plus avancé, il s’appliqua à l’alchimie, dépensa sa fortune en cherchant le secret de faire de l’or, et mourut en 1705 à Rome, dans la plus grande indigence. On connaît de lui : 1° La vittoria della santissima Vergine nelle passate guerre, e miseríe dell’ Europa, ode, Rome, 1698, in-4° ; 2° La nave d’Argo, o sia la vírtù propria ed il meríto del contedi Martinitz, ode, ibid., 1699, in-fol. Le comte de Martinez était alors ambassadeur d’Allemagne à la cour de Rome. 3° Plusieurs pièces de vers insérées dans les recueils du temps, et un plus grand nombre resté en manuscrit.
GUADET (Marguerite-Elie), l’un des chefs les plus
distingués du parti appelé de la Gironde pendant la
révolution française, déploya un talent éminent
au service de ce parti. Guadet, né à St-Émilion,
était avocat à Bordeaux, et avait environ trente-deux
ans lorsqu’il fut député à l’assemblée législative,
en 1791. Il jouissait déjà d’une assez grande
réputation lors de la convocation des états généraux,
et réunit même beaucoup de suffrages aux
élections de cette époque. Son extrême jeunesse
seule empêcha qu’il ne fût nommé. Son élection
et celle de ses amis, en 1791, rappellent une
époque des plus remarquables, et il n’est pas inutile
d’en signaler sommairement quelques traits :
ils se rattachent d’ailleurs au personnage qui est
l’objet de cet article, et qu’on peut considérer
peut-être comme l’homme le plus habile de la Gironde.
À l’époque de la convocation des assemblées
électorales de 1791, l’exercice de la royauté
était suspendu : le prince auquel il appartenait
était prisonnier dans son propre palais, et l’on
s’attendait déjà dans plusieurs provinces à sa mise
en jugement. Au milieu des pensées diverses auxquelles
la seule idée de voir réaliser un événement
aussi extraordinaire ne pouvait manquer de
donner lieu, quelques novateurs dont les doctrines
avaient déjà fait beaucoup de prosélytes
répandirent à Paris, et surtout dans les provinces,
que le trône ne pouvait plus se soutenir, qu’il fallait
détruire ce qui en restait, et fonder sur ses
débris un gouvernement républicain. Ce système,
qui ouvrait une carrière sans homes aux ambitions
nouvelles et aux passions de la liberté, réunit
un grand nombre des partisans. Le peuple lui-même
était très-animé, et imprima à ce vaste
mouvement une impulsion prodigieuse que rien
ne pouvait arrêter, et qui franchit en effet tous
les obstacles. Telle était la disposition des esprits
lors du retour de Louis XVI après le voyage de
Varennes : il n’y avait réellement plus de monarchie
en France ; tous les éléments en étaient dispersés
ou détruits. Ce n’était plus qu’un vain nom,
et l’on voyait se développer chaque jour les symptômes
de cette formidable agitation dont le dénomment
devait être tant de grandes catastrophes.
C’était surtout dans les villes de commerce maritime
qu’à l’origine des troubles les idées d’indépendance
et de liberté politique avaient réuni le
plus de partisans : elles y étaient encore dans
toute leur force, et c’est ce qui explique (pourquoi
les députés du département de la Gironde furent
presque tous républicains. Ils jurèrent avant de
partir de Bordeaux de sacrifier ce qui restait de
la royauté à l’établissement de la république, et
ce serment, l’impétueux Guadet fut un des plus
ardents à le prononcer. Eux-mêmes révélèrent ce
secret au jour de leur victoire, lorsqu’ils en disputaient
les conséquences aux factions de Danton
et de Robespierre. Le projet d’instituer une république
en France appartient aux Girondins, ou du
moins ils employèrent franchement tous leurs
moyens pour le faire réussir. Lorsque Guadet et
ses collègues arrivèrent à Paris, le club fameux
qui, avant que la constitution fut établie, s’était
qualifié du titre de Société des amis de la constitution.
était à peu près dissous. À la suite des événements
du Champ de Mars (voy. Bailly), la plus
nombreuse portion des sociétaires avait abandonné
le local des jacobins, et s’était transportée,
en conservant son titre, dans la maison des religieux
feuillant. Beaucoup de personnages assez
importants, qui auparavant n’avaient fréquenté
aucun club, s’étaient agrégés à celui-là, qui vou-