HAYES (Charles), savant anglais, né en 1678, fut longtemps l’un des administrateurs de la compagnie royale d’Afrique, qui fut dissoute en 1752. Il mourut à Londres, le 18 décembre 1760, âgé de 82 ans. La plupart de ses ouvrages ont été publiés en anglais sans nom d’auteur : 1° Traité des fluxions, 1701, in-fol. On croit que c’est le premier sur ce sujet qui ait été publié en langue anglaise. 2° Méthode nouvelle et facile de trouver la longitude, par observation de la hauteur des corps célestes. 1710, in-4° ; 5° La Lune, dialogue philosophique, où l’on essaye de démontrer que la lune n’est pas un corps opaque, mais qu’elle est lumineuse par elle-même, 1725, in-8° ; 4° Dissertation sur la chronologie des Septante. 1741, in-8°,
avec un Supplément publié en 1757 ; 5° Chronographiæ asiaticæ et ægyptiacæ specimen, in quo 1. Origo chronologíœ LXX interprelum investigateur ; 2. Conspectus totius operi ; exhibetur, 1759, in-8°.
HAYES (des). Voyez Heshayes.
HAYLEY (Guillaume), versificateur, critique et biographe anglais, naquit en octobre 1745, et, après avoir reçu sous l’aile maternelle une éducation plus élégante que solide, entra au collége de la Trinité à Cambridge. Il n’y brilla point comme profond humaniste, et ne se distingua que par quelques strophes à l’occasion de la naissance de George IV. Ce morceau n’était lyrique que par le rhythme et par le nom. mais il decelait de l’aptitude à rimer et quelque goût pour le remaniement des idées et des formes littéraires déjà en circulation. Maitre de son temps et d’une partie de sa fortune, Hayley se livra sans fougue et avec le calme d’un sage aux études faciles et commodes qui mettent à même de briller vite : il ill de la littérature et de l’art, mais de la littérature en artiste et de l’art en littérateur. Cependant, grâce à ses excursions simultanées dans deux mondes en même temps analogues et différents, il avait gagné en goût, en finesse, et il sentait avec beaucoup de délicatesse des beautés qu’il n’eût pas su produire. S’il n’était pas helléniste et latiniste de première force, il possédait d’ailleurs asset d’italien et de français pour lire en leurs langues les classiques de ces deux littératures ; s’il ne maniait point le pinceau, s’il ne pétrissait point la glaise, il entendait souvent parler Romney et d’autres artistes, et il acquérait ainsi sur l’art des connaissances théoriques étendues et positives que d’ordinaire ne possèdent pas les amateurs. Au milieu de ces travaux et de ces délassements, il se maria ; puis, après cinq ans passés à Londres, il alla s’établir dans une maison de campagne du comté de Sussex, où il renoua bientôt avec les muses. Des épîtres, une élégie, furent les premiers essais qu’il mit au jour. Les épîtres roulaient en général sur des matières artistiques. Les connaissances réelles dont le poète y faisait preuve n’échappèrent point aux juges qui donnent le ton au public, et une faveur assez marquée accueillit son début. Encouragé par ces suffrages, il continua, et chaque année vit éclore
de sa plume quelque production nouvelle, tantôt en vers, tantôt en prose ; toutefois l’opinion ne se méprit jamais sur son compte au point d’en faire
un grand poëte et de prendre sa facilité pour du génie. Plusieurs confrères même lui conseillèrent charitablement de s’en tenir à la traduction en
vers « pour laquelle, dit un d’entre eux, on ne saurait méconnaître qu’il a du talent, bien qu’il ne reproduise pas complétement les grands maîtres qu’il copie. » Vers 1790, Hayley entra en liaison avec le poete Cowper, et bientôt, si l’ex-secrétaire de la chambre des pairs n’avait pas eu sa réputation faite, on eût pu dire que cette liaison dégénérait en camaraderie, tant Cowper
avait un chaud panégyriste dans ce nouvel ami.
Tous deux se rendaient fréquemment visite. La
mort de Cowper en 1800 vint couper des nœuds
si touchants. Mais llayley, (idèle à la mémoire de
son ami, se lit son biographe et son éditeur. Huit
ans de sa vie se passèrent en grande partie dans
l’acquittement de cette pieuse tache. Au bout de
ce temps on vit encore un instant reparaître le
poete. Mais déjà le froid de la vieillesse l’avait
saisi, et il s’éteignit le 11 novembre 1820 à Fetpham,
où dans les dernières années de sa vie il
faisait sa résidence. On a de Iiayley : 1° des Poésies
diverses et pièce : de théâtre. Londres, 1785,
6 vol. in-8°, consistant : 1, en six épîtres, dont
une à Romney publiée en 1778, in-4° (c’est le
premier ouvrage de llayley), et trois autres qui
parurent sous le titre d’E : soi sur Histoire á
Édouard Gibbon. Londres, 1780, in-«1° ; 2. en une
Êlëgie du genre grec ancien, 1779, in-4°, et une
Ode á J. Howard. 1781, in-=1° ; 3. en un poëme
intitulé les Triomphe : de la modération, Londres,
1781, ine4“ ; 4- en un Essai sur la poésie épique.
ibid., 1782, in ~1° (essai suivi de notes où alternent
la prose et les vers). Le défaut général de la poésie
d’Hayley, c’est qu’il ne s’y trouve rien de net,
de rapide, d’incisif. Il a d’assez jolies images ;
ses métaphores sans être neuves ne manquent ni
d’élégance, ni de variété ; il raisonne, il sent, il
décrit, il sait beaucoup, on le voit : mais il ne va
ipoint au tait, il est vague. Il est plus vif et plus
précis lorsqu’il développe en vers les principes de
l’art ; son Triomphe. au contraire, présente au plus
haut degré les défauts de sa manière. En revanche
les notes en sont piquantes, instructives, variées
et pleines de goût, bien que nous Français nous
puissions trouver qu’il met un peu trop d’ac|-imonie
à censurer notre école de peinture, pour la
placer au-dessous de l’école italienne. Les notes
de l’Emzi sur la poésie épique sont aussi fort estimées.
On y remarque surtout l’analyse du poëme
d’Alonzo de Ercilla et la traduction qu’l*layleyy
joint d’une trentaine de vers de ’l’Af-aucune et
des trois premiers chants du Dante. 2° Divers
morceaux poétiques, entre autres : 1. un Essai
en gers sur la uulptun. composé d’épîtres i