Halgan sa satisfaction, et lui envoyant des instructions pour la défense de la Meuse, et pour I’attaque et la destruction de tous les moyens de navigation des insurgés dans les eaux intérieures qui communiquaient avec le fleuve, il le laissa maître de diriger ses opérations ainsi qu’il le jugerait convenable. Quanfi la France, par suite des progrès des alliés, fut obligée d’évacuer la Hollande et le Brabant hollandais, Halgan, avec les équipages de ses bâtiments détruits, se retira sur Anvers. Lors du bombardement de cette ville, au commencement de 1814, il fut chargé du commandement des bassins, et contribua, par l’habileté de ses mesures et par son activité, à préserver de l’incendie les vaisseaux de notre flotte et les établissements de notre marine. Au retour de la paix, Halgan montait le vaisseau de ligne le Superbe ; il fut chargé d’une mission aux Antilles françaises, puis il commanda à diverses époques des divisions navales dans les mers du Levant et de l’Amérique. En 1819, il fut élevé au grade de contre-amiral, et nommé directeur du personnel au ministère de la marine, fonctions dans lesquelles il sut s’attirer l’estime générale. Enfin en 1829, il fut créé vice-amiral. Mis à la retraite dix ans après (1859), il est mort à Paris le 20 avrl 1852. Z.
HALHED (Nnmum-zi. Baisser), savant orientaliste
anglais, attaché au service de la compagnie
des Indes pendant l’administration du célèbre
Hastings, ne nous est connu que par deux ouvrages
d’une certaine importance. Le premier est
une grammaire bengalie (A grammor of the bengale
language. printed ad Hoogly in Bengal, 1778,
in-4°), remarquable sous plusieurs rapports ; le
bengali étant le dialecte le plus voisin du sanscrit,
il facilité beaucoup l’étude de cette langue
sacrée et savante des brahmanes. En outre, llalhed
ayant eq soin de mettre souvent les noms
sanscrits auprès des noms bengalis, ainsi que les
racines de différents verbes, on lui doit les premières
notions exactes que l’on ait eues jusqu’alors
sur ces deux langues en Europe[1]. Nous ne parlons
pas ici des détails relatifs aux langues et à la
littérature indiennes, renfermés dans son excellente
préface. On n’avait pas encore tenté de soumettre
à nos procédés typographiques les caractères
hengalis, qui ne sont pas moins compliqués
que le deva-nagary, dont on se sert communément
pour écrire le sanscrit. Ces deux alphabets
sont composés chacun de cinquante lettres, dont
trente-quatre consonnes et seize voyelles, lesquelles
sont susceptibles de former sept à huit
cents groupes nommés P’Iaala. Un ingénieux négociant,
membre de la compagnie des Indes, Charles Wilkins, le premier Européen qui ait su le sanscrit, entreprit de graver seul des types, de frapper des matrices, et de fondre des caractères bengalis ; opération que Bolts avait tentée en 1775, et dans laquelle il avait échoué, après y avoir consacré des sommes considérables, comme
on peut voir t. 2, p. 285, de ses Considérations
on India affaírs. Depuis cette époque, le même
Wilkins a fait, avec autant de succès, la même
opération sur les caractères deva-nagary, pour
imprimer sa belle grammaire sanscrite, dont on
ne saurait trop admirer la clarté, et même la précision,
quoiqu’elle forme un volume in-4°. Quant
à la grammaire bengalie d’Halhed, elle n’a pas
été effacée par celle de la même langue que
W. Carey (voy. ce nom) a publiée à Serampour.
Nous ne lui connaissons d’autre défaut que d’être
excessivement rare. C’est le premier livre imprimé
avec des caractères orientaux par les Anglais dans
l’Inde. La compagnie y consacra trois mille livres
sterling (plus de 72,000 francs), et se réserva tous
les exemplaires, excepté environ vingt-cinq, que
l’auteur rapporta en Europe[2]. Là il fut attaqué
d’une espèce de maladie mentale, qui n’eut pas
les suites fâcheuses que l’on craignait, puisqu’elle
ne l’empêcha pas de poursuivre ses travaux littéraires,
et qu’il publia à Londres un ouvrage qui pourrait bien, à la vérité, avoir été terminé dans l’Inde, par ordre d’Hastings, des 1775, et conséquemment avant la maladie du traducteur, si l’on en juge par la date de deux lettres de Hastings et Halhed, imprimées immédiatement après le titre de l’ouvrage. C’est le Code of Gentoo law : (Code des lois des Genlour, ou règlement des Pandits,
d’après une traduction persane, faite sur l’original écrit en sanscrit), 1776, 1 vol. in-4° ; 2° édit., 1777, in-8°. La traduction française parut à Paris en 1778, sous le titre de Code des lois des Gentouz. etc., 1 vol. in-4°. Il y a tout lieu de croire que cette traduction est réellement de Robinet, quoiqu’on l’ait quelquefois attribuée à Desmeunier. Le texte sanscrit de ce code intitulé Vivdddmava rétou, a été compilé par plusieurs
jurisconsultes hindous, d’après les ordres d’Hastíngs,
qui, fidèle imitateur de la politique des
conquérants romains, respectait la religion, les
préjugés des hindous, et jugeait leurs délits suivant
les lois établies depuis une longue suite de
siècles dans l’Inde. C’est cette adroite et sage politique qui depuis a déterminé les Anglais à faire
traduire le fameux Code de Manou (voy. Jones), et
différents recueils de lois indiennes. Il faut convenir
que leur première tentative ne fut pas heureuse
sous plusieurs rapports. Les Pandits employés
à la rédaction du I/ivädárnaca :êtou en ont
fait une compilation plus curieuse qu’utile. Au
reste, quel que soit le mérite de l’original, les
versions persane et anglaise ne peuvent avoir
d’autre utilité que d’inspirer au lecteur le désir
de recourir au texte, à cause des nombreuses
obscurités qu’il rencontre. On ne doit cependant