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080 Gllï Grossglogau en Silésie, le 2 octobre 1616. horaqu’il eut achevé ses études, Georges Scbœnborner, comte palatin impérial à Fraustadt, lui confia l’éducation de ses enfants ; mais un poëme que Gryph publia alors, et dans lequel il peignit avec des couleurs trop vives les malheurs qui accablèrent sa patrie pendant la guerre de trente ans, l’exposa a des dangers imminents, et il prit le parti de s’éloigner. Il passa en Hollande en 1638, y con tracts.une étroite amitié avec Heinsius et Saumsise. En ltitô, il entreprit un voyage en Angleterre, en France et en Italie, et lia connaissance avec les savants les plus distingués. Il s’arneta ensuite quelque temps à Strasbourg et retourna enfin dans sa patrie et à Fraustadt, où il refusa plusieurs places dans la carrière de l’enseignement, pour laquelle il n’avait pas de goût. La société des Fructitiants l’avait reçu parmi ses membres en 1662, et l’avait surnommé l’lnam~· rel ; le comte palatin Schœnberger avait aussi conféré à Grypb des titres de noblesse, datés de 1637 ; mais oi.lui ni sa famille n’en firent aucun usage. En 1667, il fut nommé syndic des états de la principauté de Glogau. La mort le surprit dix•aept ans après, le 16 juillet 1664, pendant qu’il exerçait ses fonctions dans l’assemblée des états. La muse de Gryph s’essaya dans tous les genres de poésie ; mais elle le plaça au premier rang des poëtes de son temps par ses productions dramatiques. Depuis la décadence des pièces de camaval et des compositions des Iliaauœager. l’Allemagne ne connaissait que les essais dramatiques d’opitz et les comédies sacrées de.|. Clajus le jeune z Gryph, doué d’un génie- entreprenant, d’une connaissance profonde du cœur humain et d’une érudition rare, entreprit avec succès d’imiter les poëtes grecs, et il devint le précurseur de Lohenstein. Sans doute ses pièces de théâtre portent l’empreinte et les défauts de son siècle ; mais le poëte, dans ses tragédies, est supérieur à bien des auteurs de nos jours, par le plan régulier de l’actio¤, par le choix du sujet, par un langage noble, enfin par la manière dont il soutient es caractères. Éleve pour ainsi dire des poëtes grecs, il introduisit des chœurs dans ses tragédies et des personnages allégoriques, tels que le Temps, les Saisons, les Yertus, etc. Les apparitions de spectres et de revenants qu’on trouve presque dans toutes ses pièces sont un tribut qu’il paya au mauvais goût de son tempnlldunnaauxaetes les noms dedissenatien. et aux scènes celui dïalrodaction. Grypb n’a pas acquis autant de réputation par ses comédies : il avait quelque talent pour le bas comique ; mais sesbons mots, quoique piquants, ne sont pas avoués par le bon goût. Médiocre dans les autres genres de poésie, Gryph avait du trait dans l’épigramme, et quelquevunes de ses productions dans ce genre ne sont pas indignes de llartial. Le premier de ses poëmes est daté de 1636. L’édition de ses poésies donnée à Leyde, Blac (SKY. vis, 1639, est incomplète ; celle de Francfort, 1650, contient des pièces qui ne sont pas de lui. Les meilleures éditions sont celles de Breslau, en 1657 et 1663, in-&•. Celle que Chrétien Grypli, son ills, a donnée en 1698, in-8°, fourmille de fautes d’impression. Gryph a composé six comédies et dix tragédies, dont trois n’ont jamais été publiées. Les sujets de ses tragédies sont tous tirés de l’histoire ; la meilleure, composée en 1616, est intitulée Léon l’.·lr-aseuieu, ou le Régieide. en cinq actes, en vers alexandrins Uaction commence la veille de moet et dure toute la nuit. La scène se passes Constanti ple, dans le palais impérial, dans une prison esodans la maison du magicien lamblichus. Un spectre et un diable paraissent sur la scène. Dans son Charles Stuart ou la Majesté assassinée, en cinq actes, et aussi en vers alexandrins rimés, parmi les personnages allégoriques et muets, on voit figurer la Guerre, l’Hérésie, la Peste, la Mort, la Famine, la Discorde, la Peur, le Suicide et la Vengeance. Le roi périt sur le théâtre. Des comédies de Gryph, qui sont bien inférieures à ses tragédies, nous citerons seulement le Berger extrangmst, comédie satirique en cinq actes et en vers. C’est une traduction tltl Berger extravagant de Th. Corneille, que le poëte allemand, migré son dégoût pour ce travail, entreprit sur la de mande d’un prince. ·|.·l·§. Schlegel, dans le septième volume de ses Ilenoim sur l’liùtoine critique de la bague. de la poésie et de l’éloquence allemandes, établit un parallèle entre Shakspeare et A. Gryph, et place celui-ci, sous plusieurs rapports, i côté du poëte anglais. On trouve une excellente notice sur la vie e Gryph dans le Nécrologe des principaux poëtes allemand : par C.-H. &: l¢•sid. volume 1°*, p. 115 à B9.-Chrétien Guvru, fils du précédent, né à Fraustadt en 1649, nommé en 1674 professeur de grec à Breslau, en 1686 recteur, puis bibliothécaire de l’école de Stnladeleine, mourut le 6 mars 1706. Ce savant, bon littérateur, mais poëte au-dessous du médiocre, a donné plusieurs ouvrages soit en latin, soit en allemand z 1° les Forets poétique :. Francfort, 1698, in-8° ; Francfort et Leipsick, 1707, in-8°* ; Breslau et Lelpsick, 1718, in-8°*. Cet ouvrage, divisé en quatre livres, dont les trois premiers ne renferment que de pitoyables élégies et épithalames, otfre cependant quelques épigrammes ingénieuses dans le quatrième livre. 2° Description abrégée des ordres slieaalererquss. tant ecclésiastiques que réguliers, Lelpalûk, 1C97, in-8°, ibid., 1709, in-8°. C’est son meilleur ouvrage. Logau le publia à l’in.su de Gryph ; la seconde édition a été soignée el augmentée par le savant professeur Stief. S- Lusuum ingeuii ss prestantissùsaruui paetarun recentiurul rariorüur scroptis escerptoruusfuciculi duo. Breslau, 1699 ; 4°* Vita selectaruus qusrundus illustrian sœuran, Breahu,1703, ln-t1° ; 5° les Dyïnentrdgss Je la langue allemande, drums représenté sur le tlddtre