littéraires, n’a publié qu’un seul ouvrage, intitulé : Deliciæ urbis Bernæ, ou Curiosités de la ville de Berne, recueillies sur des manuscrits authentiques. Zurich, 1752, in-8°. Cet ouvrage présente pour l’histoire de la ville de Berne un grand intérêt. On peut comparer le travail de Gruner à celui que Saint-Foix a fait sur Paris dans ses Essais ; les comparaisons que l’un et l’autre de ces auteurs ont tracées entre le passé et le présent offrent des tableaux assez piquants sur l’origine des dénominations des places, des rues et des édifices. Nous devons remarquer que l’ouvrage de Gruner a été imprimé sous l’influence de la censure du gouvernement de Berne ; car le manuscrit que l’on conserve dans la bibliothèque de Zoffingen est écrit avec bien plus d’abandon et de franchise. Ce théologien a laissé trente-six manuscrits, dont quelques-uns, assez volumineux, sont aujourd’hui dispersés dans les bibliothèques. Leu, dans son Dictionnaire helvétique, et Scheuchzer, dans son Lexicon geographicum Hetvetiæ, ont profité des travaux topographiques et statistiques de Gruner ; mais on doit regretter que ceux qui ont pour objet la bibliographie helvétique n’aient pas été publiés ; nous en citerons : Catalogus scriptorum helveticorum ; Biographia virorum illustrium ; Catalogue des savants Bernois ; Athenas Bernenses ; et Berna litterale. Parmi les manuscrits de ce savant, se trouvent aussi une Histoire de la réformation dans le canton de Berne ; une Histoire de la Suisse ; et une Description de l’ancienne Helcétie. — Jean-Rodolphe GRUNER, philologue, pasteur à Sigriswyl dans le canton de Berne, mort en 1778, a publié : 1° Observationes miscellaneæ theologico-philologicæ, Berne, 1752, in-4° ; 2° Diatribe de primitiarum oblatione et consecratione, Leyde, 1759, in-8°.
GRUNER (Jean-Frédéric), théologien et philologue
estimable, naquit à Cobourg en 1725. Il étudia dans les universités de léna et de Leipsick, fut, depuis 1747 jusqu’en 1764, professeur de rhétorique et d’antiquités romaines au gymnase de Cobourg, et enseigna ensuite la théologie à l’université de Leipsick, où il mourut le 29 mars 1778. On lui doit quelques éditions très-utiles de
plusieurs classiques, tels qu’Eutrope et Velléius,
et ses savantes recherches ont contribué à répandre
des lumières sur plusieurs points de l’histoire
d’Allemagne. Ses notes critiques qui accompagnent
l’explication des auteurs latins et grecs
sont judicieuses, et il rectifie les passages incorrects
ou difficiles avec plus de discernement et
de modestie que Schwarz, son professeur. Sa
prédilection pour la littérature latine, ne l’empêcha
pas de se livrer avec ardeur à l’enseignement
de la théologie, quand il devint le successeur
du professeur Baumgarten ; il attaqua alors
vigoureusement, sur différents points, les soi disant
orthodoxes, a la tête desquels se trouvait
Goetze, surnommé le pape protestant de Hambourg
(eoy. Gonna). Gruner ne s’attira cependant
pas de désagréments par ses querelles théologiques,
et il conserva la place de professeur jusqu’à
sa mort. De cinquante et un ouvrages qui ont été
publiés par lui, nous ne citerons que quelques-uns
de ceux qui sont les plus estimés : 1° Dissertatio
de Flnminilms. Cabourg, 1742, in—t° ; 2° introductif
in antiquitates romanas. qua populi rouunti
res publia : et privata tant sub républica. quant
sub isnperaloribus studiose ezplicnntur. léna, 1746,
in-8°. On loue cet ouvrage surtout pour l’ordre
et la précision qui y règnent. 5° Cœlii Seduhi mirabiliasn
dioinoruns libri V. sine carmen paschale ;
item Itysnni duo. ad codicmn nus. et ad fidesn vetersun
éditionusn recensait. lactiques oarias. observations
et indices necessarios atÿecit. Leipsíck, 1717,
in-8" ; 4" Origines ntouaslerii ortlinis S. Benedicti
in Bons. Cobourg, 1751, in-4°. C. F. Schoepfer
a inséré cette dissertation dans son Histoire poli.
tique de la Franconie orientale. 5° Eutropii Breviarum
Historiœ romane, cum notis criticis et historicis,
ibid., 1752, in-8° ; 1768, in-8° ; 6° Commentatio historica de instauratione monasterii ord. S. Benedicti
in Banz, ibid., 1755, in-1° ; 7“ De comitilius de
Truhindingen, ducum Meraniie haredibus, ibid.,
1756, in-«l° ; 8° Sexti Auretii l/ictoris Historia rosnana, cum animadcersionibus criticis atque historicis.
ibid., 1757, in-8° ; l-lrlangen, 1787, in-8° ;
9° Opuscula ad illustrandam Historiam Hermauire
pertinentia. ibid., 1760-1761, 2 vol. in-8° ; 10° Velleius
Paterculus, cum commentario perpetuo. ibid.,
1765, in-8° ; 11° De origine episcoporum eorumque in Ecclesia primitive jure. Halle, 1764, in-4°* ;
12° Introduction à l’éloquence de la chaire. Halle,
1766, in-8°. Ce dernier ouvrage fut attaqué
dans la Bibliothèque théologique publiée par
Ernesti, et Gruner lui répondit par plusieurs
petits pamphlets. Dans les tomes 5 et 5 des Acta
societatis Latin. leuens.. on trouve de Gruner,
Obreroatione : crit cie, libri III. qui sont fort estimées.
— Jean-Gérard Gruner, publiciste saxon, naquit à Cobourg en 1754 ; il étudia le droit à léna, et fut, à son retour de l’université, d’abord avocat de la cour et du gouvernement, et ensuite conseiller de la chambre. Il développa surtout de vastes connaissances en diplomatie et une grande sagacité, en défendant les intérêts de son prince devant les tribunaux de l’empire germanique. Étant.conseiller de la chambre, il donna une preuve fort : are de son désintéressement et de son zèle infatigable. La chambre de la principauté de Cobourg devait se composer de trois conseillers ; mais, par un enchaînement de circonstances, Gruner travailla pendant dix ans tout seul, expédia’toutes les affaires avec promptitude, n’accepta aucune augmentation de traitement, quoiqu’il ne fùt pas riche ; au lieu de prendre pour lui seul les épices qui revenaient aux trois cons :-illers, il ne s’eu attribua qu’un tiers, et distribua les deux autres tiers entre ses employés. Il lut depuis 1785 conseiller intime et président de la chambre, et les princes de la maison *iv