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pénétrant de Gouvéa résout avec une clarté et une précision admirables les questions les plus obscures, et que sa méthode de faire servir l’histoire et la philosophie à l’explication des lois a jeté un grand jour sur des points de jurisprudence qui avaient été mal interprétés avant lui. Ses ouvrages sont : 1° Epigrammatum libri duo, et Epistolœ quatuor, Lyon, 1559, in-1°, et 1510, in-8° ; 2° Virgilius, Terentius, pristino splendori restituti, Lyon, 1541 ; Terentius seul, Lyon, 1541, in-4° ; Louvain, 1552, in-4° (cette édition est citée par Fabrícius comme la première ; mais c’est une erreur) ; Francfort, 1576, 1596, in-16 ; 5° Porphyríi Isagoge in latinum translata, Lyon, 1541, in-8° ; 4° Pro Arislolele responsio adversus Petri Rami calomnias et alia opuscula. Paris, 1543, in-8° ; 5° In Topicam Cireronis et criticam logices partem, Paris, 1543, in-8", et 1545, in-8°: cet ouvrage a été réimprimé in-4° à Paris en 1554, avec les commentaires de Boëtius, Visorius, Latomus, etc. Il est cité avec éloge par l’abbé d’Olivet. 6° In priores libros duos Ciceronis ad Atticum. et in lib. ejusdem de Legibus, Paris, 1545, in-8° ; 7° Enarratio in Ciceronis orationem in Vatinium, Paris, 1545, in-8° ; 8° In aliquot Ciceronis orationes, Bâle,1555, in-8° ; 9° De jure accrescendi liber, Toulouse, 1549, in-4° ; léna, 1596, in-8° ; Worms, 1611, in-12 ; 10° De jurisdictione libri duo. Toulouse, 1550, in-4° ; 11° Ad L. Gallus de lib. et posth., et ad Tilulum de vulgari et pupillari substitutione. Toulouse, 1564, in-4° ; chacun séparément. Tous ces traités de droit ont été recueillis par l’auteur en 1562, à Lyon, en un volume in-fol. qui contient en outre : In legum tit. 10, ad L. Falcid. libr. 35, ff. interpret., Lectionum variarum juris civilis libri 2, et Anímadversionum liber unus. Ce recueil, intitulé Antonii Goveani jurisconsulte opera juris civilis, a été réimprimé à Lyon en 1564 et 1599, in-fol. Les deux livres Variarum lectionum ont paru aussi séparément à Venise, 1565, et à Cologne, 1575, tous deux in-fol. 12° La bibliothèque du Vatican possède des commentaires manuscrits de Gouvéa sur Térence et Cicéron, un discours apologétique et quelques poëmes inédits. Le catalogue de la bibliothèque de Paris fait mention d’un Orator Ciceronis, corrigé par lui ; au reste, tous les ouvrages publiés par Gouvéa ont été imprimés en 2 volumes in-fol., Rotterdam, 1766. — Antoine de Gouvéa eut deux fils, Pierre et Mainfroi. Ce dernier seul a laissé des traces de son existence ; quelques biographes assurent qu’il naquit à Cahors, patrie de sa mère, et d’autres à Turin ; tous s’accordent à dire qu’il mourut en 1613, après avoir été conseiller au sénat de Turin et membre du conseil d’État de Charles-Emmanuel, duc de Savoie. Quoi qu’il en soit, il paraît certain qu’à

l’exemple de son père il cultiva les lettres et la jurisprudence, puisqu’il publia des Consultations, des Commentaires sur Julius Clarus, une Oraison funèbre de Philippe II, roi d’Espagne et de Portugal, etc. On peut, sur les ouvrages de cet auteur, consulter le Teatro di uomíní letterati, de Jérome Ghilini.

N-e.


GOUVÉA (André de), frère du jurisconsulte, naquit comme lui à Béja, vers la fin du 15e siècle. Le roi de Portugal, Emmanuel le Grand, qui avait de la bienveillance pour sa famille, lui ayant accordé une pension pour faire ses études en France, Gouvéa se rendit à Paris et entra au collège de Ste-Barbe, dont son oncle Jacques Gouvéa était principal. Martial, son frère ainé, qui l’avait précédé dans cette capitale, s’était déjà fait connaître avantageusement par une grammaire et par des poésie : latines. André, voulant marcher sur ses traces, se livra à l’étude avec ardeur, et mérita d’obtenir, au sortir de ses classes, une chaire de grammaire, et bientôt après celle de philosophie dans le même collège. C’est vers cette époque qu’il fit venir auprès de lui Antoine, le plus jeune de ses frères, et le plus célèbre, à qui il prodigua des soins si tendres, que celui-ci, dans la dédicace de l’un de ses ouvrages, lui donne le titre de père, beneficiis parentis. Après avoir remplacé son oncle dans les fonctions de principal de Ste-Barbe, André quitta Paris en 1534 pour aller à Bordeaux exercer le même emploi dans le collége de Guyenne. Sous la direction d’un chef aussi actif, cet établissement vit rapidement accroître sa prospérité. Mais la renommée qu’André s’était acquise dans la carrière de l’enseignement était parvenue jusqu’à Jean III, fils et successeur d’Emmanuel.

Ce monarque désira qu’il vint à Coïmbre fonder un collége sur le plan des écoles françaises, et le chargea d’amener un certain nombre de savants. André s’empressa de se rendre aux vœux de son souverain, et partit de Bordeaux en 1547, accompagné de George et Patrice Buchanan, Nicole Grouchi, Élie Vinet, Arnould Fabrice, et de quelques autres gens de lettres. Après s’être appliqué pendant une année, avec un zèle infatigable, à faire fleurir les bonnes études dans sa patrie, il n’eut pas la satisfaction de pouvoir achever des travaux commencés sous d’aussi heureux auspices. Il mourut au mois d’octobre 1548, âgé d’un peu plus de 50 ans ; il était prêtre, prédicateur, et même, suivant quelques écrivains, docteur de Sorbonne : il n’a jamais rien fait imprimer. Bèze rapporte qu’on lui avait donné le sobriquet de Sinapivorus, c’est-à-dire Avale-moutarde.

N-e.


GOUVÉA (Antoine), parent du jurisconsulte du même nom, naquit vers 1575 à Béja, en Portugal. Après avoir fait de bonnes études, il embrassa la vie religieuse dans l’ordre des ermites de St-Augustin, et fut envoyé en 1597 à Goa, où il professa quelque temps la théologie. Le vice-roi espagnol le députa en 1602 vers le roi de Perse Schah-Abbas, pour lui demander la permission de former des établissements de commerce dans ses États. Ce prince y consentit, mais sous la condition que les Espagnols l’aideraient à abaisser la puissance des Turcs en Asie. Peu de temps après,