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tres des Juges. La tragédie et le poëme furent réimprimés en 1635, in-12, et de nouveau en 1638. L.


GOMES (Feanmsxn), gentilhomme espagnol, né ã Tolède vers l’an 1138, suivit la carrière des armes, et se distingua dans les guerres contre les Maures, et dans celle que Ferdinand II, roi de Léon et régent de Castille, entreprit contre lesPortugais Dans une bataille décisive, Gomes fut un des guerriers qui eurent l’honneur de faire prisonnier Alphonse Henriquez, fils de Henri de Bourgogne et premier roi de Portugal. Entrainé ensuite dans la route du vice, Comès se fit remarquer par ses désordres autant qu’il l’avait fait par sa valeur. Il commit de tels excès, que Ferdinand se vit obligé de l’éloigner et de sa personne et de ses armées. il parait qu’un accident extraordinaire le fit revenir de ses égarements. Il se trouvait un jour (à ce que racontent les histoires du temps) avec plusieurs de ses camarades au milieu d’une vaste campagne, lorsqu’ils furent surpris par u¢grand nombre de Maures qui allaient les faire prisonniers (1). Gomès, élevant son ame à Dieu, promit ’de changer de vie s’il pouvait échapper, lui et ses compagnons, au danger qui les menaçait. Se trouvant tous sans armes, ils arrachèrent les branches d’un poirier, le seul arbre qui se trouvât à leur portée, à l’aide desquelles, et surtout avec le courage que le désespoir leur inspirait, ils parvinrent à mettre en fuite les Maures, après en avoir tué un grand nombre. Rendu à la vertu par cette délivrance, qu’il crut réellement miraculeuse, Gomes fonda un ordre qu’il appela du Poirier (del Peral). Ferdinand présida à cette institution, qui eut lieu en 1170 ; il l’en nomma grand maître, et tous ses compagnons de péril en furent chevaliers. Après avoir rendu de grands services à l’État et mené une vie exemplaire, Gomès mourut en 12-12, âgé de 72 ans. L’ordre qu’il avait institué, subsista avec la même dénomination jusqu’au commencement du 14e siècle, lorsque les chevaliers de Calatrava, auxquels on avait confié la ville d’Alcantara (en Estremadoure), ayant déclaré qu’ils ne se croyaient pas assez forts pour défendre cette place contre les lfaures, les chevaliers du Poirier se chargèrent de cette défense, et résistèrent courageusement aux attaques réitérées des ennemis. Ce fut alors qu’ils prirent le nom de la ville qu’ils avaient défendue, s’appelèrent chevaliers d’Alcmuam. et adoptèrent pour décoration une croix verte fleurdelisée. Ces différents ordres militaires, devenus très-puissants, ayant inspiré de l’inquiétude au monarque même, Ferdinand le Catholique réunit leurs maîtrises à la couronne. Les chevaliers d’Alcantara étaient d’abord soumis a la règle de St-Benoit ; mais ils obtinrent, dans la suite, la permission de se marier. B-s.

(1) On attribue fait ù peu près semblable à plusieurs lesttlshommes de tsmstson dellugas yllsehues.


XVII. COM 1 29

comes (Fasnçois Dus). Voyez Dias-Goues.


GOMES (Bamuaniuo-Amomo), médecin portugais, naquit au village d’Arcos, dans la province e hlinbo, en 1769. Fils d’un médecin et destiné à suivre la même carrière, on l’envoya faire ses études à l’université de Coimbre. Doué de beaucoup de pénétration, avide de savoir et infatigable dans ses travaux, il obtint d’éclatants succès ; et, après avoir remporté de nombreux prix, il fut reçu docteur en 1795, et vint à Lisbonne afin d’y exercer sa profession. Nommé médecin de la marine royale en 1797, il s’embarqua sur un vaisseau de guerre qui se rendait au Brésil. Pendant son séjour dans ce pays, Gomes écrivit un mémoire sur Pipécacuanha gris, et plusieurs autres sur des plantes peu connues de cette contrée, donnant leurs caractères botaniques et un aperçu de leurs propriétés médicales. Il écrivit également à cette époque un mémoire sur le frambœsia (boubas en portugais, yawr en anglais), publié dans le 4e volume, partie 1", des Mémoires de I’ Académie des science : de Lisbonne, et réimprimé séparément en 1815. De retour en Portugal en 1801, le gouvernement l’envoya à Gibraltar pour y traiter une épidémie typhotde qui régnait à bord de l’escadre portugaise. Il combattit cette maladie avec succès, au moyen du traitement par les aspersions d’eau froide, suivant la méthode de Currie. En 1805 il fut nommé médecin de l’inopital de la maison royale. Fixé à Lisbonne, il y exerça la médecine, se livra à des recherches de chimie végétale, et réussit à obtenir en état de pureté le principe que le docteur Duncan jeune avait reconnu dans le quinquina, et auquel il avait donné le nom de cinclumin. En 1810 le docteur Gomès eut de nouveau l’occasion de mettre en 08886 le traitement du typhus par l’eau froide sur quatre cent cinquante-cinq malades attaqués de cette maladie et venus de Gibraltar. Il proposa à l’Académie de Lisbonne l’établissement d’une institution publique pour l’inoculation de la vaccine : ses vœux furent remplis, et le bienfait de cette découverte se répandit dans tout le Portugal et dans ses possessions d’outre-mer. En 1815 il fut nommé membre du conseil de santé et publia un mémoire sur les moyens de désinfecter les lettres et autres objets. En 1817 il sollicita et obtint de traiter gratuitement les malades de Phópital de St-Lazare, et se livra à des recherches sur l’éléphantiasis, dont il constata les affreux progrès en Portugal par suite de l’incurie du gouvernement. Dans le courant de la même année il fut envoyé à Livourne, chargé d’accompagner au Brésil la princesse Léopoldine d’Autriche. Ayant rempli cette honorable mission, il revint à Lisbonne, où il se livra avec ardeur aux devoirs de sa profession et entreprit de nouvelles recherches sur les maladies cutanées. En 1820 il publia sa Demorograplaie, et en 1821 il offrit aux cortès son mémoire sur les moyens d’arrêter les progrès de l’éléphantiasis en Portugalhet de per-