cédent, naquit en 1760 et fut dès l’enfance destiné à la carrière des armes. Après avoir fait de bonnes et fortes études, il entra à dix-neuf ans dans le corps du génie, où il était capitaine au moment de la révolution. Comme la plupart des officiers de cette arme, il en embrassa la cause avec beaucoup de chaleur et fut employé à l’armée du Rhin en 1792. C’est lui qui au siège de Mayence lit construire la tête du pont de Cassel et contribua par là si efficacement à la défense de la place. Devenu colonel adjudant général, Gay-Vernon suivit Custine à l’armée du Nord, et après l’arrestation de ce général il fut nommé chef de l’état-major de son armée, dont Houchard avait pris le commandement. Lorsque celui-ci fut arrêté à son tour, Gay-Vernon éprouva le même sort. Cependant il ne monta pas sur l’échafaud et languit en prison jusqu’à la chute de Robespierre. Rendu à la liberté après le 9 thermidor, il fut nommé l’un des premiers professeurs de l’école polytechnique fondée à cette époque, et pendant dix-sept ans il en fut le sous-directeur, puis le commandant avec le titre de baron. Rappelé en 1812 à l’armée active, il se trouva aux batailles de Bautzen et de Lutzen et fut ensuite chargé du commandement de la place de Torgau, qu’il ne rendit aux Prussiens qu*après la plus honorable résistance. Prisonnier de guerre, il revint en France sur sa parole et reçut des mains de Louis XVIII la croix de St-Louis et le brevet de maréchal de camp. Désigné en 1815 par Napoléon pour faire partie du troisième corps d’armée qui se forma à Mézières, il ne s’y rendit point et vécut depuis dans une retraite absolue. Il mourut à St-Léonard dans le mois d’octobre 1822. On a de lui : 1° Exposition, abrégée du cours de géométrie descriptive appliquée à la fortification, à I’ usage des élèves de l’école polytechnique, 1802, in-4° ; 2° Traité élémentaire d’art militaire et de fortification. À l’usage des élèves de l’école polytechnique et de l’école militaire. Paris, 1805, 2 vol. in-4°. Ce dernier ouvrage, qui a été traduit en plusieurs langues, notamment en anglais, est adopté dans
la plupart des écoles militaires de l’Europe.
GAYA (Louis de), sieur de Tréville, capitaine au
régiment de Champagne, vivait sous le règne de
Louis XIV, et a laissé divers ouvrages qui ne sont
pas sans intérêt ; mais on n’a pu trouver aucun
détail sur sa naissance ni sur sa mort. Ses ouvrages
sont : 1° L’art de la guerre, où l’on voit les
fonctions de tous les officiers de cavalerie, d’infanterie.
d’artillerie et des vivres. depuis le général jusqu’eu
simple soldat, dédié au roi, Paris, 1677, 1678,
1689, 1692, in-12 ; 2° Traité des armes. 1678,
in-12, fig. ; 5° Cérémonies nuptiales de toutes les
nations, Paris, 1680 ; la Haye, 1681, in-12, peu
commun ; Casimir Freschot en a donné une traduction
italienne, Venise, 1685, in-12 ; 4° Histoire
généalogique et chronologique des Dauphins de Viennois.
depuis Guigues, en 1227, jusqu’à Louis V, fils de Louis le Grand. Paris, 1683, in-12 ; 5° Les huit barons ou fieffés de l’abbaye de St-Corneille de Compiègne, leur institution, leur noblesse et leur antiquité (avec le catalogue des abbés), Noyon, 1686, in-12.
GAYAN (Le P. Cuwus us), religieux observant in
et recteur du couvent de l’observance à Lyon,
n’est connu que par un ouvrage mystique intitulé :
Temple de Salomon ou Briefce description de la
grandeur, magna :/icence et richesse dïeelny. etc., et
dont le but est de faire connaître « cette miraculeuse
fabrique. » Pour arriver à ce but, il a fait
un mémoire d’architecte et d’orfèvre avec la balance
de l’un et la règle de l’autre. L’or, l’argent,
l’airain, les pierres, les bornes, il compte tout.
Du sanctuaire, il fait une excursion dans les écuries
du roi ; il admire les chevaux, les valets et
l’avoine. Du pinacle, il saute tout à coup dans les
rues de Lyon pour dire à certains prêtres et religieux
que « c’est chose bien indécente d’être
« malpropres, indiscrets et libertins (p. 269) ; de
vendre ou acheter, à la façon de Judas, pour
moins de trente deniers le sang de Jésus-Christ.
On commet la simonie, ajoute-il ; l’épouso de
« Jésus est violée, adultérée de nos insatiables
cupidités. » on trouvera d’autres détails sur ce
If
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(I
livre dans les Cordeliers de l’observance á Lyon, par M. l’abbé Pavy (aujourd’hui évêque d’Al¿ ; er), Lyon, 1856, in-8° ; mais cet historien, malgré toutes ses recherches, n’a pu découvrir ni la date de la naissance du P. Gayan, ni celle de sa mort. A. P.
GAYOT(FaAxço1s-Mame) naquit en 1699, à Strasbourg,
d’un commissaire provincial des guerres,
subdélégué général de l’intendance d’Alsace, et de
sa femme Anne-Louise Raisin, qui était fille naturelle
du grand Dauphin et de la Raisin, fameuse
comédienne du temps. Il fut d’abord commissaire
des guerres (en 1742), puis subdélégué général,
comme l’avait été son père. Il exerça de 1756 à
1759 les fonctions d’intendant de l’armée commandée
parle comte de Clermont et par le maréchal
de Contades. Il devint même intendant
général, et rendit en cette qualité de très-utiles
services. Il fut nommé préteur royal de Strasbourg
à la paix de 1765. En 1767, le duc de Choiseul,
ayant réuni le ministère des alfaires étrangères
à celui de la guerre, plaça à la tête de ses
bureaux Gayot et Foullon ; on donna au premier
de ces deux magistrats un brevet de conseiller
d’État, le titre, créé exprès pour lui, d’intendant
général des armées du roi, et le contre-seing personnel,
en assurant la place de préteur royal à
son fils. Il en résulta pour Gayot une grande existence
à Versailles et un crédit dont il ne lit jamais
qu’un très-bon usage. Il mourut en 1776 à Paris,
ayant rempli toutes ses places avec la plus honorable
distinction, et n’ayant cessé de recueillir
des témoignages de l’estime générale ; aussi sa
bonne renommée rejaillit-elle longtemps sur sa
descendance. Il avait perdu, en 1767, un frère,
| désigné particulièrement par le nom de Bellombre