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violents ; les vagabonds, les voleurs, qui’en infestaient les environs, s’y étaient jetés en foule, sous le prétexte de la protéger contre les Romains. Ils prenaient le titre de zélateurs, du nom d’unc quatrième secte juive, fondée par Judas le Galiléen. Ces misérables, qui ne voulaient, disaient-ils, que recouvrer la liberté et la procurer au peuple, avaient fait mourir, malgré leur innocence, Antipas, Levias et Sophas, issus du sang royal. Ananus, grand sacrificateur, souleva le peuple entier contre ces faetieux. Ils s’emparèrent alors du temple. À son arrivée, Jean, qui savait dissimuler jusqu’à la moindre de ses pensées, feignit de s’attacher au parti d’Ananus, et parvint à gagner la confiance de ce pontife. Chargé de sa part d’aller porter des propositions d’accommodement aux zélateurs, au lieu de remplir sa mission, il ne s’occupa qu’à les animer contre le sacrificateur, et leur inspira la pensée d’appeler à leur secours les lduméens. Les zélateurs s’empressèrent de suivre ses perfides conseils : une nuit qu’il faisait une affreuse tempête, ils sortirent du temple à la faveur des éclairs et du tonnerre, et ils ouvrirent les portes de la ville aux lduméens, qui bientôt la remplirent de meurtre et de carnage. Fatigués eux-mêmes de leurs crimes, ils se retirèrent. Les zélateurs se divisèrent plus tard en deux factions, commandées l’une par Jean, et l’autre par Eleazar. Il n’y eut pas de crimes que Jean et les Galiléens qui étaient sous ses ordres ne commissent à cette époque dans Jérusalem. Les deux partis des zélateurs en vinrent bientôt aux mains. Les soldats galiléens qui, dans l’origine, avaient contribué à atfermir le pouvoir de Jean, se révoltèrent et reçurent, d’accord avec les sacrificateurs, Simon, autre chef de brigands, qui, à la tête de forces assez considérables, désolait les environs de Jérusalem. l’infortunée Sion se trouva ainsi au pouvoir de trois partis différents, qui ne cessaient de se déchirer mutuellement que pour tourner leur rage contrè elle. Divers combats, tous funestes pour la ville, eurent lieu entre ces trois partis. Blais lorsque Titus vint assiéger Jérusalem, ils réunirent leurs communs efforts pour le repousser. Les assiégés ayant eu un instant de repos, Jean profita de la solennité de la fête des Azimes pour faire tomber dans un piége Eleazar, chef de l’un des trois partis. il ne s’en trouva plus alors que deux. Pendant la suite du siège de Jérusalem, Jean ruina les terrasses que les Romains avaient élevées de son côté. *La misère était portée à son comble dans cette malheureuse ville ; pour y remédier, Jean, qui avait été l’un des plus ardents à la piller, s’empressa de faire fondre plusieurs des vases d’or qui étaient dans le temple. Les Romains ayant encore élevé de nouvelles terrasses, Jean voulut les détruire ; mais il ne put y réussir et fut chassé de la tour Antonia qu’il occupait. Jérusalem tomba enfin au pouvoir de Titus (le 8 septembre de l’an 70


de J.-C.) ; alors Jean se cacha dans un souterrain. La faim l’en ayant chassé, il se rendit aux Romains. Tous ses crimes ne furent punis que par une prison perpétuelle. Sr. P-r.

GISCON, fils d’Himilcon, général carthaginois d’un mérite distingué, fut banni de Carthage par une cabale et rappelé ensuite vers l’an 339 avant J.-C. Le sénat et le peuple l’ayant autorisé à exercer contre ses ennemis la vengeance la plus complète, il se contents de les faire prosterner à terre et de leur presser le cou sous un de ses pieds, montrant par là qu’abattre ses ennemis par l’ascendant de ses vertus et leur pardonner est la seule vengeance qui soit digne d’une ame supérieure. Giscon s’embarqua ensuite avec une armée pour la Sicile ; mais apprenant que Timoléon y avait triomphé de tous ses ennemis, il conclut la paix avec ce grand homme, à des conditions avantageuses, vers l’an 338 avant l’ère chrétienne. — B—r.


GISCON, général carthaginois, commandant de Lilybée en Sicile, se distingue sous Amilcar, père d’Annibal, et fut choisi, à son retour en Afrique, pour apaiser le soulèvement des soldats mercenaires à la solde de Carthage ; mais ceux-ci lui ayant demandé insolemment des vivres, Giscon les renvoya, par dérision, à Mathon, l’un des chefs de la révolte. Ce trait de mépris mit tout le camp en fureur : les séditieux coururent à la tente de Giscon, le chargèrent de fers, le traînèrent en prison et déclarèrent la guerre à Carthage. Après avoir été défaits par Amilcar, les chefs des révoltés, pour leur ôter tout espoir de rentrer en grâce, ordonnèrent le massacre du malheureux Giscon, ce qui fut exécuté de la manière la plus barbare. On lui coupa les mains, on déchire son corps en pièces, et on l’enfouit, tout vivant, dans une fosse, l’an 239 avant J.-C. B-r.


GISEKE (Nicolas-Tierri). l/ayez Ginsecas.

GISEKE (Paul-Tierri), né en 1745 à Hambourg, alla étudier la médecine à l’université de Gœttingue, où il obtint le doctorat en 1767. Sa thèse, offrant l’analyse critique des principaux systèmes philologiques modernes, révélait une prédilection bien marquée pour la botanique, qui continua effectivement d’être la science favorite et presque exclusive de Giseke. Nommé professeur de physique, de poésie et bibliothécaire du gymnase dellambourg, il remplit honorablement cette triple fonction jusqu’à sa mort, arrivée le 26 avril 1796. Aucun ouvrage fondamental n’est sorti de sa plume ; il n’a publié que des opuscules, des notices, des tables, des traductions et des suppléments aux œuvres immortelles de Linné, dont il était admirateur : 1° Diuerlatio

olennis Iiislorico-lilleraria de meriti : Hamburger :s

íum in / : istoriam naluralem. Hambourg,179’l, in-fifl ; 2" T Izeres botanieaz, in : num auditorium exscriplœ. ibld., 1790, in-8° ; 5° Index Limueanu : in Leonardi Plukenelii opéra botauica ; accedit Index Linnœanus in Jommis Jacobi Dilleníi Hístoriam mt¢S¢’M’W’›