écrits par lui-même dans la quatre-vingt-uníème année de son âge, Paris,1854, in-8° de 30 feuilles. Gauthier de Brecy a pris dans cette publication le titre de vicomte, et dans d’autres celui de baron. M-nj.
GAUTHIER ne LA PEYRONIE, ancien commis
des affaires étrangères, ensuite correcteur à l’imprimerie
nationale, mort en 1801, a donné :
1° Voyages de M. P. S. Pallas, en différâtes provinces
de Russie et dans l’Asie septentrionale, traduit :
de allemand. 1789-93, 5 vol. in-4°, plus
1 vol. de planches ; 2° Essai historique et politique
sur l’État de Gênes, 1794, in-8 ; 3° Voyage en
Islande. par ordre de Sa Majesté Danoise, traduit du
danois (d’olafsen et Povelsen), 1802, 5 vol. in -8°,
et atlas in-4°. Les trois premiers “volumes seulement
sont de Gauthier de la Peyrouie ; les deux
autres sont de M. Blornerod, norvégien. Z.
GAUTHIER des ORCIERES (A.-F.), conventionnel,
né à Bourg en 1754, était un avocat estimé au
présidial de cette ville lorsque le tiers état de la
province de Bresse le nomma un de ses députés
aux états généraux de 1789. Il s’y déclara dès le
commencement pour la cause de la révolution,
et siégea constamment au côté gauche. Bien qu’il
ne manquât pas de quelque talent, il ne monta
pas une seule fois à la tribune, et laissa à son
confrère et son collègue Populus (voy. ce nom) le
soin de porter la parole et d’exprimer leurs opinions
tout à fait identiques. Pour lui ll n’opina
jamais qu’en silence, et ce fut toujours contre le
pouvoir royal.. S’étant retiré dans son département
(l’Aln) après la session, il y fut nommé
député à la convention nationale en septembre
1792 ; et il parut pour la première fois à la tribune
dans le procès de Louis XVI, pour voter la
mort sans appel au peuple et sans sursis à l’exécution.
Cependant i fallut bien que, dans une
assemblée qui s’était emparée de tous les pouvoirs
et qui conduisait toutes les parties de l’administration,
Gauthier cessat de jouer un rôle aussi
passif qu’à l’assemblée constituante. Il fut successivement
membre de plusieurs comités ; et, s’étant
déclaré pour la faction de la montagne qui triompha
au 31 mai 1795, il fut envoyé aussitôt après,
en qualité de commissaire, à l’armée des Alpes
avec Dubois-Crancé. C’est par les soins de ces
deux représentants et ceux du général Kellermann
que furent organisés. comme on disait alors,
tous les apprêts du siège de Lyon. Ils y mirent
un zèle tel que dans moins de quinze jours le
plus terrible bombardement opéra la destruction
de cette malheureuse cité. Ce bombardement
dura près de deux mois avec la même violence.
À peine Lyon était-il soumis que Gauthier fut
dénoncé et rappelé, puis mis en arrestation
et accusé d’avoir usé de trop de ménagements
envers les malheureux Lyonnais. Ce décret fut
bientôt rapporté ; mais un peu plus tard Gauthier,
encore une fois dénoncé aux jacobins, trouva un
zélé défenseur dans la personne de Gouly. Bien
que présent à la séance de cette société, il ne put
pas prononcer lui-même sa défense à cause, dit
Gouy, de la faiblesse de sa complexion. Cette
affaire. qui n’eut pas de résultats immédiats, en
aurait en probablement de très-funestes pour
Gauthier, sans la révolution du 9 thermidor, qui
survint trois jours après. Il en embrassa la cause
avec beaucoup d’ardeur, et fut envoyé aussitôt
dans les départements de l’Isère et des Alpes
pour y faire cesser le règne de la terreur. Il
s’acquitta d’abord de cette mission avec un grand
zèle, mais il était difficile que celui qui avait eu
tant de part à la ruine* de Lyon pût dans de pareilles
circonstances, et presque aux mêmes lieux,
jouer un rôle si différent. Il fut obligé de revenir
à la convention nationale, où le parti qui avait
renversé Robespierre dominait encore, mais où
l’esprit de réaction qui animait toute la France
faisait trembler à leur tour ceux qui avaient régné
par la terreur. Gauthier éprouva toutes ces craintes,
et cette pensée le ramena bientôt à ses anciens
amis et à ses premières opinions. Nommé
membre du comité de sûreté. générale peu de
temps avant la journée du 15 vendémiaire an 4 (octobre
1795), il fut chargé des détails relatifs à la
police, et se montra l’un des plus ardents ennemis
des sections de Paris qui vinrent attaquer la
convention et qui furent repoussées par Barras
et Bonaparte. Après cette victoire, Gauthier devint
membre du conseil des anciens, où, selon sa
coutume, il vota silencieusement, mais toujours
pour les mesures révolutionnaires. Après le 18 brumaire,
il fut nommé juge au tribunal de première
instance de Paris, puis vice-président, et il conserva
cet emploi jusqu’à la restauration, s’y faisant
remarquer par sa droiture et ses lumières, car ce
n’était ni un ignorant ni un méchant homme, et
cependant il avait concouru à la plus horrible
tyrannie. Placé au milieu de tant d’hommes féroces,
il ne s’y était pas montré un des moins cruels.
Voilà ce que produisent les révolutions, où la
pour fait souvent d’hommes timides les plus
odieux tyrans. Obligé en 1816 de quitter la France
par la loi d’exil contre les régicides, Gauthier se
réfugia dans les Pays-Bas. Revenu bientôt par la
tolérance ministérielle, il alla habiter la petite
ville de St-Marcellin, où il avait rendu quelques
services dans ses missions. C’est là qu’il est mort,
le 1°f mai 1858, dans un âge très-avancé, et que
l’on ne pouvait pas supposer que sa faible complexion
dut atteindre. -D j.
GAUTIER, sire d’Yvetot, valet de chambre du roi Clotaire l", ayant perdu les bonnes grâces de son maître par suite de quelques intrigues, quitta la cour de France et passa dans les pays étrangers, où pendant dix ans il fit la guerre aux ennemis de la foi. Au bout de ce temps, espérant que la colère du roi serait enfin apaisée, il s’en revint passant par Rome où le pape Agapet lui donna des lettres de recommandation pour Clotaire. Il arriva à Soissons, alors capitale du royaume, le vendredi saint de l’année 556, et