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encore rien fait qui parût la mériter ; mais on sait qu’il existait dans les cartons du ministère beaucoup de plans et de projets donnés par Gauthey, Perronet et d’autres ingénieurs ; Girard s’en servit utilement, et ce canal, qui fut commencé en 1803, est achevé depuis longtemps. Il est vrai qu’il ne l’a pas été complètement par Girard, et que cet ingénieur cessa d’en être chargé vers 1820, après de nombreuses discussion avec l’administration de la ville de Paris, qui avait subvenu aux principaux frais, et qui semblait ne pouvoir l’achever. On crut devoir l’abandonner à une compagnie, qui y trouva d’immenses profits, sans avoir fait le cinquième de la dépense. L’ingénieur Girard ne doit pas sans doute être considéré comme la seule cause de ces déceptions ; mais il est bien sûr que ce ne fut qu’après de nombreuses contestations avec lui que le préfet de la Seine provoqua une loi qui en fit positivement abandon à MM. Hainguerlot et compagnie, lesquels en devinrent propriétaires. Girard fut chargé en 1819, par le ministère de l’intérieur, de diriger les travaux pour l’éclairage des grands théâtres et de plusieurs quartiers de Paris par le gaz hydrogène ; et dans le même temps il fit un voyage à Londres, pour y étudier le système d’éclairage et de distribution des eaux. Le ministère l’employa encore dans d’autres missions importantes, et il fut ainsi dédommagé de la perte qu’il avait éprouvée en cessant de diriger le canal de l’Ourcq. Il mourut à Paris le 21 novembre 1835. On a de lui :

1eTraité analytique de la résistance des solides, Paris, 1798, in-4o ;

2e Rapport à l’assemblée des ponts et chaussées sur le projet du canal de l’Ourcq, ibid., 1803, in-4o ;

3e Essai sur le mouvement des eaux courantes, et la figure qu’il convient de donner aux canaux qui les contiennent, 1804, in-4o ;

4e Devis du pont à bascule à construire sur le canal de l’Ourcq, 1806, in-4o ;

5e Description des différents ouvrages à exécuter pour la distribution des eaux du canal de l’Ourcq dans Paris, 1810, in-4o ;

6e Devis général du canal de l’Ourcq, depuis la première prise d’eau à Mareuil, jusqu’à la barrière de Pantin, Paris, 1806, 1819, 2 vol. in-4o ;

7e Devis général du canal Saint-Martin, 1820, in-4o ;

8e Observations sur le canal Saint-Martin, 1821, in-4o ;

9e Considérations sur les avantages des divers moyens de transport, 1824, in-8o ;

10e Considérations sur les canaux et sur le mode de leur concession, 1824, in-8o ;

11e Mémoire sur le canal de Soissons, destiné à joindre le canal de l’Ourcq, 1824, in-4o ;

12e Sur la description hydrographique et historique des Marais Pontins par M. de Prony, Paris, 1823, in-8o, extrait de la Revue encyclopédique ;

13e Du dessèchement général de Paris, de ses rues et de leur assainissement, 1825, in-4o ;

14e Rapport verbal fait à l’Académie royale des sciences, dans sa séance du 19 mars 1827, à l’occasion du canal maritime de Paris au Havre, Paris, 1827, in-8o ;

15e Recherches sur les grandes routes, les canaux de navigation et

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les chemins de fer, Paris, 1827, in-8o ;

16e Recherches expérimentales sur l’eau et sur le vent, etc. traduites de l’anglais.

Girard est encore l’auteur de beaucoup de mémoires insérés dans divers journaux ou recueils, tels que la Décade égyptienne, le Journal des mines, les Mémoires de l’institut, la Décade philosophique, etc. Enfin, il a donné pour cette Biographie universelle l’article de l’ingénieur Gauthey. Ses Oeuvres complètes ont été imprimées à Paris de 1830 à 1832, 3 vol. in-4o.

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GIRARD (Grégoire), savant cordelier, né à Fribourg en 1765, embrassa de houtle heure l’état monastique, et perfectionne dans le cloitre ses études de théologie et de philosophie, sciences pour lesquelles l ilvait une rare aptitude. Les Pères grecs et latins, Aristote, Platon, lseibnitz. Kant, Locke, Descartes, llalebranche, les plus eëlèbres penseurs de tous les temps et de tous les pays, lui étaient familiers, et il les lisait dans leur propre langue, On le tira un beau lllüllll de cette vie contemplative pour l’ent’¤Ye*’e l}¤¤l°« où il eut à remplir, pendant quelques années, au milieu de circonstances difficiles, les fonctions actives du ministère ecclésiastique- ll (ttt ebelîë d’administrer, en quallite de cure, une paroisse catholique, la première qui ait été rëgltàlièretneul reconstituée à llerne depuis lttleillliît la "°l’l" mation, Le P, Girard, jusqueela presque etraüet au monde, s’acquitta de cette mission avec un tact papfait, sut ménager les hommes, désarmer p les préjugés, et s’attirer par son savoir, ta lll°’ destie et ses vertus, le respect des P€*’§9Pl’°’lü plus prévenues contre l’Église catholique. On lui confia en 1805 la direction de l’école lraneaiâe fle, Fribourg, et il semble que c’était là en effet un r poste fait pour lui. Il u avait pas seulement gie vastes connaissances, des talents administratifs déjà éprouvés, des mœurs graves, le don secret de se faire obéir, il avait en outre, qualités Hlus v exquises, l’amour et le respect de l’enl’ance. se plaisait parmi ses jeunes éleves ; il observait avec curiosité le progrès lent ou rapide de leurs idées, de leurs facultés, de leurs sentiments, de leurs Caractères, et dé rue lait che ; eux avec sagacité la part du naturel, et la part plttâ ou moins http reuse, soit des règles disciplinaires, soit des lll§î·• thodes d’enseignement. C’était le temps où lionssaient en Suisse les célèbres établissements de Pestalozzi et de Fellexnberg, qui ont fait tant de bruit, et qui ont si peu dure, quoltltfllâ lùlclll pas disparu $@08 laisser çà et là dans l’enseignement des traces utiles. Mais alors on atte¤tla1l tl¢ ces ingénieuses tentatives beaucoup plus du qu’on n’en a recueilli. Madame de Staël en parlait avec enthousiasme, et Gottlieb Fieltte voyait le commencement d’une révolution pacigque, def tinëe, selon lui, à régénérer l’Alleu1agn9, lA diète helvétique institua en 1810 une eommisstull, de savants qui se transport ; à vverdnn. ell elle examine eu détail l’institut de Pestalogi. Le P-Girard, oui faisait partie de cette aqnuaisatvat lei i i