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l’usage des collège de l’université, Paris, 1716, 1719, 5 part. in-12. L’abbé Goujet prétend que la cinquième partie de cet ouvrage, intitulée : Règles pour traduire le latin en français, tient au système de Gaspar de Tende, également connu sous le masque du sieur de l’Étang. 2o Poëmes de St-Grégoire de Nazianze, traduits en latin, avec des notes grammaticales, 1718, in-12 ; 3o Recueil des fables d’Ésope et de la Fontaine, qui ont rapport les unes aux autres, avec de petites notes françoises, 1721 ; réimprimé en 1728 avec des augmentations utiles ; 4o Lettres de Cicéron à ses amis, rangées par ordre chronologique ; 5o Recueil des pièces de vers les plus belles et les plus faciles, tirées des poëtes latins, 1722 ; Abrégé de l’Epigrammatum delectus, augmenté de quelques épigrammes d’Owen et autres modernes. Des notes de Gaullyer, les unes sont grammaticales, les autres historiques, suivant la marche uniforme adoptée dans tous ses écrits. 6o Cornelius Népos, avec des notes françoises ; 7o Abrégé de la grammaire françoise, comprenant la syntaxe, les règles de la prononciation, de l’orthographe et de la versification, Paris, 1722, in-12 ; 8o Traduction des épigrammes de Martial, en vers et en prose. Gaullyer y met à contribution tous les poëtes français ; il recourut à des amis pour le complément de sa traduction, Paris, 1738. 9o Règles poétiques, tirées d’Aristote, de Despréaux et autres célèbres auteurs, Paris, 1728, in-12. Cet ouvrage passe pour le meilleur qui soit sorti des mains de ce laborieux écrivain ; l’ordre et la méthode y rachètent ce que le style a souvent de trop lourd. La publication de ces règles de poétique occasionna de longues discussions entre l’auteur et le célèbre Rollin, qui proscrivait des premières études la lecture de Térence, qu’autorisait Gaullyer. L’université prit parti contre ce dernier. 10o Térence, Cicéron, César, Salluste, etc., justifiés contre la censure de M. Rollin, avec des remarques sur le Traité des études ; Paris, 1728, 1 vol. in-12. en trois parties, et de plus de 600 pages ; 11o Selecta carmina, orationesque quorumdam in universitate Parisiensi professorum. Paris, 1727, 2 vol. in-12. L’édition de ce recueil valut de nouveaux ennemis au rédacteur. Les journalistes de Trévoux s’en moquèrent en prenant le ton le plus ironique pour en annoncer la publication. « Ce sont, disaient-ils, en trois cent cinquante pages, environ quatre-vingt-quinze petites pièces de vers, et quinze à vingt hymnes, composées en cinquante ans par dix-sept fameux professeurs de l’université de Paris. » Gaullyer relève énergiquement cette mauvaise plaisanterie, en renvoyant ses critiques aux épigrammes, alors si multipliées, contre les jésuites. 12o Méthode de M. Lefevre pour les humanités, avec des notes par M. Gaullyer ; 13o Florus, avec des notes et une traduction ; première partie, Florus, avec des notes. Paris, 1733, in-12, de 16 et 248 pages. Les notes ne sont autre chose que la traduction d’environ la moitié du texte, c’est-à-dire des passages les plus difficiles, renvoyée à la fin du volume. Il se promettait de donner une nouvelle édition de l’Apparatus Ciceronis ; déjà même il en avait publié le prospectus, quand sa mort en empêcha l’exécution. P-d.


GAULMIER (Antoine-Eugène), professeur de rhétorique au collége de Bourges, naquit le 6 janvier 1795 à St-Amand dans le Berry. Après avoir obtenu plusieurs succès aux jeux floraux et à d’autres Académies des départements, il remporta en 1821 le prix de poésie promis par l’Académie française au meilleur poëme sur le dénouement de Jlaleeherbee. La pièce de Gaulmier était une ode. Cependant son ame douce et aimante inclinait surtout vers l’élégie, et l’on put s’en apercevoir, dès l’année suivante, au poëme touchant que lui inspira le dévouement de : médecin : français et des sœur : de Ste-Camille qui bravèrent l’épidémie de Barcelone. Son poëme n’obtint qu’une mention honorable, mais on y remarqua un progrès sensible dans le talent de l’auteur. Ce jeune écrivain avait achevé une traduction en vers des élégies de Tíbutle. que des littérateurs distingués avaient déjà encouragée par leurs suffrages. Traité rigoureusement par la fortune, incapable de solliciter, et de plus esclave de ses devoirs, Gaulmier ne pouvait concilier que par un excès de travail les fonctions du professeur avec les occupations du poëte. Sa santé délicate s’usa à cette double tache, et une imagination trop vive acheva de le consumer. Ses vers portent habituellement l’empreinte du pressentiment de sa fin prochaine. Il mourut le 23 septembre 1829. On a publié ses Olšuarer postlnnner à Paris, en 1850, 5 vol. in-18. Z.


GAULMIN (Gunn-znr), savant critique, né à bloulins, en 1585, s’est acquis une réputation assez étendue, moins par les ouvrages qu’il a laissés, que par ses liaisons avec les érudits et les beaux esprits de son temps. Il appartenait à une famille de robe très-considérée ; et il fut successivement pourvu de différents emplois honorables. Pendant les troubles de la Fronde il resta attaché au cardinal Mazarin, et lança contre ses ennemis de sanglantes épigrammes ; Patins en a inséré quelques unes dans ses lettres. En 16-19, Gaulmin était intendant du Nivernais ; il fut fait ensuite maître des requêtes, puis conseiller d’l-État, et mourut à Paris le 8 décembre 1665, âgé de 80 ans. On assure que son curé ayant refusé de le marier, il déclara que la demoiselle qui était présente devenait sa femme, et que c’est de là que les mariages clandestins sont appelés des mariages à la Gaulnsíne. Il était grand amateur de nouvelles, et avait un plaisir singulier à les répéter, assaisonnant ses récits de remarques plaisantes et spirituelles : aussi, dès qu’il paraissait au Luxembourg, il était entouré d’une foule d’auditeurs. Ménage rapporte que voyant un jour un laquais melé dans la toute, Gaulmin voulut l’envoyer plus loin : o Monsieur, « lui répondit-il, je tiens place ici pour mon