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douce et flexible, et de la qualité de celles que les Italiens appellent voce di tesla. Sa principale force était dans les sons aigus, dans lesquels elle avait une grande rapidité : son chant manquait cependant d’expression, et elle était assez médiocre actrice. La Gabriellina était fort jolie ; et on lui attribue beaucoup de protecteurs et d’aventures galantes. B—s.
GABRlN0(Co1.As). Voyez llnzuzo.
GABRINO. Voyez Foxnoto.
GABRINO (Aucusns), fanatique brescian, vers
la fin du 17e siècle, se qualifiait de monarque de
la Ste-Trinité, prince du septénaire, chef suprême
de tous les nombres mystérieux : il se disait appelé
à combattre l’Antechrist, dont le règne était
prochain, et qui devait être universellement
adoré. Il avait réuni, au nombre d’environ quatre-vingts,
une troupe d’imbéciles fanatiques comme
lui ; la plupart artisans, auxquels il donnait le
titre de chevaliers de l’Apocalypse, et qui exerçaient
leur profession l’épée au côté. Les armes
de ces chevaliers de nouvelle fabrique étaient
une étoile flamboyante, environnée des noms des
archanges Raphaël, Michel, Gabriel, un bâton de
commandeur et un glaive en sautoir. Le dimanche
des llameaux de l’an 1694, Cabrino entra dans
une église de Brescia, et fondit l’épée à la main
sur les prêtres qui entonnaient le chant : Qui : est
ide rex yloriœ ! en leur criant d’une voix formidable :
¢ C’est moi. » Il fut pris et mis en prison, et
sa secte facilement dissipée ; c’était, autant qu’on
peut en juger, une espèce de maçonnerie cabalistique.
Z.
GABUZIO (Jus-Axroisc), savant italien, était
né en 1567 à Valduggia, village du Vercellais.
Dès Page de seize ans il fut admis au collège des
pères barnabites, à ’erceil ; puis nommé professeur
et consulteur de la congrégation de l’Index,
à Rome, où il jouit de la considération du pape et
de celle du sacré collège. On a de ce savant :
1° Le Chronic/te del.mo ordine : ino al 1318 ; 2" Le
constituzíonî e privileyí della compagnie della Carítà
eretla in Cremona. 1598, in-8° ; 5° Riluale romauum
à Paulo V rgformatum. anno 161-1, ouvrage
terminé par notre auteur dans l’année ;
4° La lïe de Jean-Baptùte Rosario, son compatriote,
professeur de grec à l’université de Pavie,
ensuite à Venise, auteur de plusieurs ouvrages.
Cette notice, écrite en italien, fut imprimée à
Milan, dans l’année656. 5" /lposlolícœ Pii V, romani
ponte :/îcù. cpirlolœ relectœ, in quínque libro :
digestœ. manuscrit conservé dans la bibliothèque
de Crémone. Il est à noter qu’un certain Ganhon,
ayant publié Aposlolicarmn Píi V. pont. max. epi :
tolanm libri V, on a confondu les deux noms et
attribué il ce dernier l’ouvrage du premier.
6° Vita B. Alexandri Saulii Aleriemù, zum Tieineurie
episcopi, à Joli.-/lut. Gabutio conscrits, anno
1622, édito per alíum mcerdotem. Milan, 17-18.
Gabuzio n’a pas vu la publication de plusieurs de
ses ouvrages, car il est mort en 1627, à Rome,
GAC
où il avait su se concilier l’amitié des cardinaux. llaronius et Bellarmin, de de Torres (Louis) de l’Uliverro et de plusieurs autres savants, comme ou l’a dit dans l’histoire de la littérature et des arts du Vercellais. ’ G—c-v.
CABY (Jean-Baptiste), supérieur du couvent des
cordeliers observantins de Loches, fit, en 1686,
comme missionnaire, un voyage au Sénégal. À son
retour, il publia le résultat de ses observations,
sous le titre suivant : Rlelalíon de la Nigrilie, contenant
une exacte description de ses royaumes et de
leurs gouvernements, la religion, les mœurs, coutumes
et raretés de ce pays, avec la découverte de la
rivière du Sénégal. dont on a fait une carte particulière.
Paris, 1689, 1 vol. in-12. L’auteur partit de
Paris le 11 mars, s’embarqua au Havre, et debarqua
au Sénégal le 5 juin. Il ne dit pas en quelle
année il revint. Sa relation est très concise ; cependant
il donne des détails assez intéressants sur
les mœurs et les usages des nègres. Il compare les
divers royaumes dont leur pays est composé à la
Chine et au Mogol. Il fait de bonnes observations
sur le climat et sur les pernicieux effets de la saison
des pluies ; mais il ne parle pas des productions
de la terre, parce que, dit-il, elles sont connues
de tout le monde. Il combat l’opinion de ceux
qui font dériver le fleuve Sénégal du Nil : il suppose
qu’il sort du lac de Borno, et qu’il se divise
en plusieurs branches, telles que Gambie, Rio-Grande,
etc. On reconnaît dans cette opinion erronée
une trace de la vérité, puisque ces fleuves
sortent de la même chaîne de montagnes. Gaby
a eu quelques notions assez confuses du pays de
Tombut ; il est persuadé de la difficulté pour les
Européens de parcourir l’Afrique autrement qu’en
troupe de plusieurs personnes. Il est quelquefois
crédule, et se montre toujours bon et plein de
charité pour son prochain. E-s.
CAGE ou CASSE. Voyez Bless, Foxx et ’Aci› :.
GACÉ (Cnanuzs-Aucosre on Llaricsoir, comte
ne), arrière-petit-fils du célèbre maréchal Jacques
de Matignon, naquit à Paris en *1616. Il fit ses premières
armes sous le duc de la Feuillade, le suivit
à la défense de Candle attaquée par les Turcs, fut
blessé dans une sortie, et, après la perte de cette
ville, revint en France, où il obtint un régiment :
il se distingua à la bataille de Fleurus et aux sièges
de Mons et de Namur, commandés par le roi en
personne. Nommé lieutenant général en l69ã, il
fut chargé, en 1708, if accompagner en Écosse le
petit-fils de Jacques II, qu’y rappelait un parti
puissant : cette tentative échoua (voy. Foncia) par
des contre-temps qu’on n’avait pu prévoir, et par
l’activité du ministère anglais ; il n’y eut que Gacé
qui y gagna. Ayant ouvert, dit Voltaire, les ordres
de la cour en pleine mer, il y vit les provisions de
maréchal de France, récompense de ce qu’il voulut
et ne put faire. Le comte de (iacé continua de
servir en Flandre, avec distinction, jusqu’à la lin
de la guerre ; il fut ensuite nommé gouverneur de
l’Aunis, et mourut à Paris le 6 décembre 1729, à