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FUR I tions et des traditions fabuleuses imposées par l’époque à laquelle ils vivaient, il leur emprunte les détails qu’il sait exacts, mais s’en sépâre lorsque l’esprit de corps les entraine hors es voies de l’impartialité. Cherchant toujours à s’éclairer, il tient compte des critiques dont ils ont été l’objet ; et s’il s’inspire des ouvrages de Pedro Lozano et de Guevara, dont il connaissait le livre encore manuscrit(1), il sait éviter le style lourd et diffus du premier (voy. Lozsso), et s’ell’orce de se mettre en garde contre le reproche g ge partialité mérité quelquefois par cet historien, ê ordinaire assez exact : presque toujours il y I parvient. Il se montre en même temps moins I naïvement crédule que le second ( voy. Goevana). g Parvenu au troisième volume de sa narration, à l’époque où s’arrêtent ses devanciers, Funès puise l directement aux sources ; il fouille les archives de “ l’État, et assoit ses jugements sur des documents officiels. Son ouvrage, qui comprend encore la ré-· volution du Pérou par Tupac-Amaru, se termine par une flsquùre ( bosquejo) de la révolution, dvpfù leîîîvna l8iojuqu d lotsvertura des congrès national, lr B5 narrl 816. G’est a de congrès, noqs l’avona ’ ’t plus haut qu’il refusa e figurer : il ut remplacé par D. losé lsasa, employé de la trésorerie. Le portrait qui accompagne le livre de Funès le représente avec une figure allongée, des lèvres u minces et de grands yeux créoles : sa physionomie porte l empreinte de llntelligence et de q la finene. Uépoque de sa mort nous est inconnue. A. D—n-r.

FUNK. Voyez FUNCK



deFSliR: l°’ll ;Y (Gm), relâgfâtix dpünâiinicain, docteur r ne qui, en ou, s opposa avec à courage à l’inl.production, dans Genève, du protestantisme, et employa tout ce qu’il avait de forces

  • et de talents pour y maintenir la religion catho ; lique. Il était de hlontmélian, ou du moins reli··

u gieux du couvent établi dans cette ville. Dès lors, les habitants de Berne avaient embrassé les idées

; de Zuingle, leur compatriote, et cherchaient à les

répandre ; ils faisaient tantôt par lettres, tantôt par des députations, tout ce qui dépendait d’eun pour engager les Genevois a les imiter. Guillaume p Fare}, zélé’partisan et apôtre de cette doctrine, était venu à Genève, muni de lettres de recommandation des Bernois, pour la prêcher. Cette première tentative ne réussit point, et l-’arel fut obligé de se retirer. Peu de temps après, Antoine Froment, sous prétexte d’une nouvelle méthode psur apprendre à lire aux enfants dans un mois, s’intr•duisit dans Genève, et profita de sa vogue i et de sa prétendue invention pour dogmatiser i (Ny. Faoaeirr). C’est dans ces conjonctures diffitilssque l-’urblty, appelé à Genève pour y preober Ybvent, s’e’leva avec force contre les nouvelles opi-Gl H sa cdatalt, en slot, plusieurs copies avant la publicamkh pour la première lois en 183ç, par P. de Ange la dans L Èfoltk dbrda y locuttsestlos, etc., Buc¤os-Ayres, B vol. w XV. ’

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nions. Comme la doctrine zuingllenne affranchissait du jeûne, de l’abstinence, de la confession, et qu’elle renversait les pouvoirs hiérarchiques, il tonna contre les novateurs, et ne ménages pas les Bernois, instigateurs des innovations. Quelquesuns de ceux-ci, présents à ses sermons, se prétendirent insultés. Berne en prit fait et cause, demanda que Furbity fût puni, et menaça, si on ne lui donnait satisfaction, dé rompre l’alliance faite avec les Genevois, alors fort nécessaire à ceux-ci, à cause des diffiirends qu’ils avaient avec leur évoque. Les syudics ordonnèrent à Furbity d’en. trer en dispute avec Farel, Viret et Froment, prédicateurs zuingliens. La conférence eut lieu devant le conseil des deux-oents, et dura du 29 janvier au 15 février. Furhily y repoussa vigoureusement et les arguments de ses adversaires, et les imputations de ceux de Berne. Néanmoins le conseil ordonna qu’il se rétracterait des paroles dont les Bernois s’étaient trouvés offensés : on lui donna par écrit ce qu’il devait dire ; et l’on arréta que la rétractation se ferait dans le lieu où l’lnjure a avait été faite, c’est-à-dire en pleine é lise. Le dimanche suivant, Furbity fut conduit dans l’église r de St-Pierre, où il monta en chaire ; mais au lieu de lire la rétractation qui lui avait été dictée, il lit SGD apologie avec force, et commença a attaquer la nouvelle doctrine. Les députés de Berne, de plus en plus irrités, et les protestants de la ville, * l’empêchèrent de continuer, et le firent descendre de la chaire en l’en arrachant avec rudesse. Furbity p fut resserré dans une prison plus étroite ; mais sa constance n’en fut point ébranlée. Les Bernois p voulaient qu’on le mtt en jugement. Sur ces en- 1 refaites, le roi de France écrivit aux Genevois pour demander sa liberté. Les syndics, malgré p cette puissante recommandation, et la complai— u sance que le roi avait cue de faire relâcher deux protestants qu’on avait arrêtés à Lyon pour y avoir préché leur doctrine, ne voulurent point rendre Furbity, à moins que les Bernois n’y consentissent. Enfin, après un an d’emprisonnement, il « fut échangé contre le ministre Saunier, que le duc de Savoie avait fait arrêter en Piémont ; et, en février iïsfi, il fut permis à ce fidèle confesseur de la foi de ses pères, de retourner dans son couvent, où il mourut en lâitl. ’ L- !.


FURETIÈRE (Antoine), né à Paris en 1620, se livra d’abord à l’étude du droit civil et du droit canon, se fit recevoir avocat, et exerça la charge de procureur fiscal de l’abbaye de St-Germain des Prés. Il abandonna cette profession pour l’état ecclésiastique, et obtint l’abbaye de Chalivoy. Reçu membre de l’Académie française en 1662, dans le temps que cette compagnie s’occupait de la rédaction de son Dictionnaire, il entreprit d’en faire un pour son compte. L’Académie l’accusa d’avoir profité du travail de ses confrères, et d’avoir surpris un privilège sur un faux exposé : elle opposa le privilège exclusif qu’elle avait elle-même, fit supprimer celui de Furetière, et, en 1685, vingt-trois