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une édition au Thesaurus antiquitatum teutonicarum de Jean Schilter, Ulm, 1727, in-fol., enrichie d’une préface très-savante ; enfin, il est l’un des premiers auteurs des Acta eruditorum. Goetten a publié la vie de Jean Frick dans sa Litterata nostri temporis Europa, 2e partie. — Frick (Jean-George), fils du précédent, pasteur de l’église de la Ste-Trinité d’Ulm, professeur de poésie et l’un des inspecteurs du gymnase de cette ville, membre de l’Académie allemande de Leipsick, né en 1703, est mort le 17 avril 1730. On a de lui : 1° Une savante Dissertatíon sur la loi salique, insérée dans le Thesaur. antiquitat. teutonicar. de Schilter ; 2° De Joanne Morano cardínali observratio ; dissertation curieuse insérée dans les Amœnitates de Schelhorn, t. 12 ; 3° Commentatio de druidis occidentalium populorum philosophis, Ulm, 1731 : réimprimée avec des additions et quelques opuscules sur le même sujet, ibid., 1744, in-4°. Il s’est beaucoup servi, pour cet ouvrage, de la Religion des Gaulois par dom Martin. — Frick (Albert), frère du précédent, lui succéda dans la place de professeur de poésie au gymnase d’Ulm, et fut l’un des conservateurs de la bibliothèque publique de cette ville. Né en 1714, il mourut dans sa patrie en août 1776. C’était un littérateur aussi modeste qu’éclairé. Il a pris soin de l’édition de l’ouvrage de son frère sur les Druides, et y a ajouté plusieurs morceaux intéressants. Il a encore publié : 1° Deux dissertations De traditoribus, Leipsick, 1737, in-4° ; 2° Historia traditionum ex monumentis Ecclesiæ christianæ, Ulm, 1740, in-4° ; 5° Jo. Frickii Meletema varia, cum vita auctorís, ibld., 1757, in-4°.

W—s.


FRIDERICI (Valentin), théologien et philologue allemand, fils d’un coutelier de Smalkalde, né le 28 avril 1650, fut professeur de langue hébraïque à Leipsick, et mourut le 23 avril 1702. Il fonda par son testament une caisse de secours pour les veuves des professeurs de la faculté de philosophie. Il a publié : 1° Shapah acchad, vel collectio phrasium e Veteri Testamento descriptarum, Leipsick,1663, in-4° ; 2° Responsio Andreœ Goldbach de filia vocis, ibid., 1670, in-4°. C’est une défensedes preuves de la révélation. 3° Responsio Erdmann, de idea seu causa exemplari, ibid., 1675, in-4° ; 4° De capillamentis, vulgo pœrucken. Cette dissertation sur les perruques, soutenue en 1675 au grand collège de Leipsick, pouvait offrir quelque intérêt jusqu’à la publication de celle de Nicolaï, qui, au moins dans la traduction française de ses Recherches historiques sur les perruques, l’attribue à Valentin Erfurth, et dit qu’elle n’annonce qu’un fort mauvais compilateur. — Friderici (Jean-Balthasar), est auteur d’un ouvrage en allemand, intitulé : Cryptographia, ou l’Art décrire en chiffres. Hambourg, 1681,1685, in-4° de 288 pages, avec 5 planches en taille-douce et 20 figures en bois ; ouvrage curieux et plus complet que tout ce qui avait été publié jusqu’alors sur les écritures secrètes ; Quoiqu’il y ait encore quelques rêveries tirées des alphabets cabalistiques de Trithème, on y voit des procédés ingénieux et peu connus ; mais la plupart de ceux qu’il indique sont trop compliqués. Il donne ensuite les vrais principes de l’art de déchiffrer, mais d’une manière trop peu développée. Breithaupt est le premier qui les ait donnés avec un détail satisfaisant, dans son Ars decifratoria (voy. Breithaupt). — Friderici (Jérémie), pasteur de l’église du Lazareth à Leipsick, sa patrie, né en 1696, mort le 6 septembre 1766, est auteur d’une savante dissertation De sutoribus fanaticis, Leipsick,1750, in-1°, dans laquelle il prouve que l’état sédentaire des cordonniers et la faculté qu’ils ont de suivre pendant leur travail les mouvements de leur imagination, les rendent plus susceptibles que d’autres de tomber dans des écarts singuliers, témoin le fondateur des Quakers (voy. G. Fox). Ses autres ouvrages les plus importants sont : 1° De bibliotheca compendiosa exegetico-homiletica schediasma, Leipsick, 1720, in-4° ; 2° Dictionnaire historique des professeurs jubilaires, on qui ont enseigné pendant cinquante ans ou davantage, ibid., 1741, in-fol., en allemand ; brochure de trois feuilles, adressée au docteur Adrien Steger, nommé bourgmestre à l’âge de quatre-vingts ans.

W—s.

FRIDRICHOWITZ, religieux polonais de l’ordre des dominicains ; Zaluski, dans sa Bibliothèque des poëtes polonais, l’appelle Scriptor insignis et indique un de ses ouvrages sous le titre suivant : XXVIII Kleinolow. etc., : seu poema de totidem monarchiæ Russicæ sceptro Petri Alexovicii Moschoviæ czari parentibus provinciis. —

C-Au.

FRIDZERI (Alexandre-marie-Antoine Frixer, dit), célèbre musicien aveugle, naquit à Vérone le 15 janvier 1741. À l’âge d’un an il perdit la vue ; et ce premier malheur indique qu’il devait s’attendre à une carrière d’infortunes. À huit ans il fabriquait des instruments enfantins sur lesquels il faisait preuve d’aptitude pour la musique. Il n’eut qu’environ neuf-mois de leçons de violon, données par cinq maîtres différents. À onze ans, il fit lui-même sa première mandoline, sur laquelle il apprit seul. Il apprit seul aussi la flûte, la viole d’amour, l’orgue, le cor et autres instruments. À vingt ans il était musicien, architecte et poete ; mais il cultivait la musique de préférence. À vingt-quatre ans il quitta la maison paternelle et se mit a courir le monde. Novare fut la première ville où se fixèrent ses pas vagabonds. Il eut partout des succès, tant sur le violon que sur la mandoline. Ce qui surprenait encore plus que sa facilité pour improviser l’accompagnement d’une sonate quelconque, c’était sa promptitude à retenir un morceau, quelque long qu’il fût. Il lui a suffi souvent d’entendre une fois un concerto de Viotti, pour l’exécuter exactement sur son violon. Arrivé à Paris vers 1766, il se fit entendre au concert spirituel, où il débuta avec succès par un concerto de Gaviniés. Il parcourut ensuite le nord de la France, la Belgique et la lisière de l’Allema-