FON
Répandait sur eux à son gré
Une clarté vive et nouvelle.
D’une planète à tire-d’aile
En ce moment il revenait
Dans ces lieux où le goût tenait
Le siège heureux de son empire ;
Avec Mairan il raisonnait,
Avec Quinault il badinait ;
D’une main légère il prenait
Le compas, la plume et la lyre.
Il y a eu plusieurs éditions complètes des Œuvres de Fontenelle, l’une en 11 volumes in-12, Paris, 1758, 1766 ou 1767, avec un nouveau titre ; une autre à Amsterdam, 1761, 12 vol. in-8°. Deux de ces 12 volumes renferment les Mémoires prolixes de l’abbé Trublet, rédigés sans goût et sans ordre ; une autre en 8 volumes in-8°’, Paris, Bastien, 1790 ; une autre en 1818, Paris, 5 vol. in-8°, édition compacte publiée avec une notice sur Fontenelle par Depping ; une dernière, la moins complète, précédée d’une notice historique sur la vie et les ouvrages de Fontenelle (par Champagnac), Paris, 1825, 5 vol. in-8°. On trouve dans ces éditions les préfaces et les éloges qui font partie de l’Histoire de l’Académie des sciences ; mais il n’y a ni les analyses ni la Géométrie de l’infini : ce dernier ouvrage parut in-4° en 1727. L’édition des Œuvres diverses, la Haye, Gosse, 1728 à 1729, 5 vol. in-fol., est recherchée à cause des figures de Bernard Picard. L’édition en 3 volumes in-4°, publiée en même temps, renferme les mêmes gravures, dont on a seulement ôté les cadres. l’ouvrage de Fontenelle qui a été le plus souvent réimprimé est son Entretien sur la pluralité des mondes. La première édition parut en 1686 ; mais le sixième entretien, composé longtemps après, ne fut imprimé que dans l’édition de 1719. Nous indiquerons encore l’édition de Dijon, Causse, an 2 (1795), in-8° ; celle de Didot, 1796, grand in-1° fig. ; et enfin la meilleure en a été imprimée en 1800 avec les notes de Lalande, et plusieurs fois reproduites, Paris, 1818, 1828, 2 vol. in-18 ; 1820, 1825, in-8°, etc. En 1750, il parut à Leipsick, in-8°, une traduction allemande de cet ouvrage faite par Gottsched ; en 1751, une traduction italienne par Vestrini à Arezzo. Il en existe encore trois traductions anglaises : la dernière est de 1760, in-8°. En 1785 l’astronome Bode en publia une seconde traduction allemande avec des notes excellentes : cette traduction a eu plusieurs éditions : la troisième et dernière est in-12, Berlin, 1798. Toussaint Kodrika, Athénlen, a aussi traduit cet ouvrage en grec moderne, Vienne, 1791, in-8°. Les écrits dont Fontenelle a été le sujet sont trop nombreux pour que nous puissions les indiquer ici. (Voy. Trublet.)
FONTENETTES (Louis), docteur en médecine né en 1612 dans le Berri, mourut à Poitiers au mois d’octobre 1661. Il joignit à une grande habileté comme praticien, de vastes connaissances théoriques. Sa mémoire était prodigieuse et ornée
des productions des meilleurs poëtes. Il cultivait
les belles-lettres et surtout la poésie française. On a de lui une traduction en vers français des Aphorismes d’Hippocrate intitulée : Hÿppocrate dépaysé ou Version paraphrasée de ses Aphorismes, Paris, 1654, in-1°. Cet ouvrage est, comme on le sent bien, d’une poésie assez médiocre, et le texte n’est pas toujours rendu avec une scrupuleuse fidélité. Cependant on y remarque des vers assez heureux. Il nous reste encore de Fontenettes une Anatomie des fautes contenues en la réponse au Discours des maladies populaires de 1652, Poitiers, 1655, in-8°. — Fontenettes (Charles), médecin de Poitiers, a publié Dissertation sur une fille de Grenoble, qui depuis quatre ans ne boit ni ne mange, 1737, in-1°. F-a.
FONTENU (Louis-François de), membre de l’Académie
des inscriptions et belles-lettres, naquit
au château de Lilledon en Gâtinais le 16 octobre
1667 ; sa famille, originaire de Poitou, était noble
et ancienne. La nature lui avait donné une complexion
faible et délicate ; il fut plusieurs fois
menacé de mourir de la poitrine, et vers Page de
vingt-neuf à trente ans on désespéra de sa guérison :
il prit alors le parti non-seulement de se
passer des médecins mais de faire directement le
contraire de tout ce qu’ils lui avaient ordonné ; il
guérit ainsi complétement, et ayant toujours continué
le même régime d’exercice et de grand air,
il vécut quatre-vingt-douze ans moins un mois et
treize jours, étant mort le 5 septembre 1759. Il
avait de bonne heure embrassé ïétat ecclésiastique.
En 1700 il accompagna le cardinal Janson à Rome,
où il resta dix-huit mois ; et, déjà préparé à ce
voyage par’ l’étude des langues savantes et de
plusieurs langues modernes, il conçut un goût
très-vif pour les médailles, les recherches sur Pantiquité
et sur l’histoire naturelle ; il suivit à Rome
un cours de plantes sous Triumfetti, célèbre botaniste.
De retour à Paris, il se lia intimement
avec Fontenelle et la marquise de Lambert, chez
laquelle se ressemblait une société choisie et brillante ;
il fut d’abord admis à l’Académie en qualité
d’élève en 171-1 : la classe des élèves ayant été
supprimée en 1716, il passa au nombre des associ
s. Il a enrichi la collection des volumes de cette
Académie de vingt Mémoires qui prouvent la variété
de ses connaissances et la netteté de son
esprit ; ce sont des dissertations claires, bien
écrites, sans affectation d’érudition, où il traite
divers points de mythologie, où il explique différentes
médailles curieuses et où il examine les anciens
camps de France auxquels on a donné le
nom de César. Son Mémoire sur les sources du
Loiret a moins de rapport à l’antiquité qu’à Phistoire
naturelle. L’abbé de Fontenu avait un goût
articulier pour cette branche des connaissances
roumaines, et il communiquait ses observations à
Réaumur, avec lequel il était très-lié. On ne connait
de Fontenu que les Mémoires imprimés dans
le recueil de l’Académie des inscriptions. Il a laissé
cependant après lui vingt volumes en manuscrit
d’une écriture ílne et serrée qui, selon le Beau, en
Á..