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] ES (Jacques van). On connait mieux le mérite de ce peintre que les particularités de sa vie. Il naquit à Anvers vers l’an 1570, et, dans ungenre à la vérité très-secondaire, montra des talents très-variés. Il peignait des coquillages, des poissons, des fruits, des fleurs, et savait imiter chaque objet avec une vérité si frappante qu’il parvenait quelquefois tromper la vue. Il est presque superflu d’ajouter qu’il possédait un beau coloris, sans lequel il n’eùt jamais pu produire une pareille illusion. L’année de sa mort est inconnue. D-·1·.

ESAU, fils d’lsaac et de Rébecca, naquit l’an 1856 avant l’ère vulgaire. Sa mère se trouvant enceinte de deux jumeaux, le premier qui vint au monde fut nommé Esaü, nom qui veut dire homme fait, parce qu’en naissant il était déjà couvert de poils. Lorsqu’il fut devenu grand, il s’exerça surtout au labourage, à la chasse, et s’attira l’afI’ection particulière de son père Isaac. Un jour qu’il revenait des champs fort fatigué, il demanda à son frère Jacob qu’il lui permit de manger d’un plat de lentilles qu’il avait apprété ; Jacob le lui permit, à condition qu’il lui céderait son droit d’alnesse ; Esaü céda ce droit sans trop s’inquiéter de ce qu’il venait de faire. Étant âgé de quarante’ans, il épousa deux femmes cananéennes, Judith et Basemath, ce qui contrista beaucoup les auteurs de ses jours. lsaac était devenu vieux et sa vue était baissée ; il demanda à Esaü qu’il allàt lui chercher quelque gibier à la chasse, avant qu’il lui dounàt sa dernière bénédiction. Jacob, pendant que son frère était absent, le prévint de vitesse, se déguisa, et, feignant d’être Esaü, surprit la bénédiction de son père. Esaü de retour et voyant que, par cette surprise, Jacob i avait été déclaré le maître de ses frères, demanda à Isaac s’il n’avait qu’une bénédiction ; le saint patriarche, touché de ses pleurs, lui dit : « Votre bénédiction sera dans la graisse de la terre et dans la rosée du ciel. » C’est pour cela sans doute, ou à cause de la couleur des lentilles, qu’il fut nommé Edom, qui veut dire rouge ou terrestre. Pendant le voyage que Jacob fit en Mésopotamie pour éviter la colère d’Esaii, celui-ci épousa encore plusieurs femmes cananéennes, outre des filles d’lsmaël et de Nabajoth. Il alla avec 400 hommes au-devant de Jacob, qui revenait de MésopoXlll. C

JNI V ERSELLE. tamie, le rassura sur les craintes que cet appareil ’ pouvait lui causer, l’escorta jusqu’au delà du Jourdain, et se retira dans les montagnes des Horréens et de Séhir, où il avait déjà demeuré. On ne sait rien de l’année ni des circonstances de sa mort ; on croit seulement qu’il pouvait avoir 120 ans. Des savants pensent que le roi Erythros, dont le nom à la même signification que celui d’Edom, et qui a donné son nom à la mer Erythréenne, aujourd’hui la mer Rouge, n’est autre chose qu’Esaü (voy. Jicos). Un des fils d’Esaü, nommé Eliphaz, fut père d’Amalec, que l’on regarde ordinairement comme la tige des Amalécites. Mais quelques Orientaux prétendent que ce peuple descend d’un Amalec fils de Cham, et ce sentiment parait plus vraisemblable, puisque dès le temps d’Abraham on voit déjà les cinq rois ligués porter la guerre dans le pays d’Amalec. Jean Behourt donna à Rouen, 1598, in-12, une tragédie en 5 actes intitulée : Esaü ou le Chasseur, représentée au collège des Bons-Enfants, dont il était régent. C—·r.

ESCALANTE (Jslx n’) fut un des principaux aventuriers qui, en 1518, se joignirent à Cortez pour entreprendre la conquête du Mexique. Ce chef lui donna le commandement de l’une des onze compagnies qui formaient sa troupe, et de l’un des onze bâtiments qui furent employés à l’expédition. Lorsque Cortez établit la colonie de la Vera-Cruz, Escalante en fut nomméfalguazil major, ou lieutenant criminel, et unit à cette qualité celle de commandant de cette place. Cortez, étant à Zempoala, chargea Escalante de faire sortir de la Vera-Cruz et de couler à fond tout ce qui pouvait servir à naviguer ; et quand il partit pour aller trouver Montezuma, il fit appeler les chefs des cantons voisins, et prenant Escalante par la main, il leur dit : « Voici mon frère que je vous laisse ; faites tout ce qu’il vous commandera, et si les soldats mexicains vous font quelque tort, il vous assistera. » Le choix de Cortez fut approuvé généralement, parce qu’Escalante était un homme prudent et actif. Il s’occupa de fortifier la Vera-Cruz ainsi que de conserver les amis que Cortez s’était faits parmi les habitants du pays. La tranquillité ne fut pas en effet troublée par ceux-ci. Ce fut Qualpopoca, général des trou1