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criticus.

19e Nicolio-Didascalus sive monitor Ciceronienorum-Nicolianorum dialogus, 1578, in-8o ;

20e Deux dialogues du nouveau français italianisé et autrement déguisé entre les courtisans de ce temps, in-8o. Brunet croit que cette édition a été imprimée par Patisson, en 1579. Il y en a une deuxième d’Anvers, 1579, in-12 ;

21e Projet de livre intitulé de la précellence du langage françois, Paris, 1579, in-8o, rare et curieux ;

22e Paralipomena grammaticarum grœcœ linguae institutionum, H. Steph., 1581, in-8o ;

23e Hypomneses de gallica lingua, peregrinis eam discentibus necessaria ; quœdam vero ipsis Gallis multum profutura, 1582, in-8o. Henri Estienne inséra dans ce volume la grammaire française de son père.

24e De criticis veteribus grœcis et latinis, eorumque variis apud poetas potissimum reprehensionibus dissertatio, H. Steph., 1587, in-4o ;

25e Les prémices, ou le premier livre des proverbes épigrammatisés, ou des épigrammes proverbiales rangées en lieux communs, 1595, in-8o ;

26e De Lipsii latinitate palœstra ; Francfort, 1595, in-8o.

Henri Estienne avait été marié deux fois. Il eut trois enfants de son premier mariage, Paul, imprimeur à Genève, et deux filles, dont l’une, nommée Florence, épousa Isaac Casaubon (voy. ANACRÉON, SCHOTT, SCAPULA et Jacques DUBOIS).

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ESTIENNE (Robert II),

fils de Robert Ier, né à Paris vers 1550, ne partagea point les sentiments de son père touchant la réforme, et refusa de l’accompagner à Genève lorsqu’il s’y retira pour jouir du libre exercice de sa religion. Cette conduite indisposa tellement son père qu’il le déshérita ; mais il avait su se créer des ressources par son intelligence et par son travail. Dès 1556 il possédait une imprimerie pourvue de beaux caractères, comme on peut en juger par les Rudimenta de Despautère, le premier livre sorti de ses presses. Il s’associa avec Guillaume Morel pour l’impression de quelques ouvrages, entre autres des poésies d’Anacréon, corrigées et traduites en vers latins par Henri, son frère. On croit qu’il obtint le brevet d’imprimeur du roi après la mort de son père ; cependant il n’en prit le titre qu’en 1561. Il mourut en 1571, au mois de février, puisque Frédéric Morel, son neveu, fut pourvu de son brevet le 4 mars de la même année. Il avait eu de son mariage avec Denise Barbé trois fils, Robert, François, mort jeune, et Henri. Sa veuve épousa Mamert Patisson. ― ESTIENNE (François), troisième fils de Robert Ier, embrassa la réforme à l’exemple de son père, et le suivit à Genève, où il exerça l’imprimerie de 1562 à 1582, en société avec François Perrin. Il avait épousé Marguerite Cave, de la province de Normandie, et il en eut plusieurs enfants, dont aucun ne s’est fait connaître. On lui attribue les ouvrages suivants :

1e Traité des danses auquel il est démontré quelles sont accessoires et dépendances de paillardise, etc., Paris, 1564, in-8o ;

2e De la puissance légitime du prince sur le peuple et du peuple sur le prince, écrit en latin par Estienne Junius Brutus (Hubert Languet), et traduit

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en français, Genève, 1581, in-8o. Cette traduction est estimée, et on la recherche plus que l’original latin.

3e Remontrance charitable aux dames et demoiselles de France sur leurs ornements dissolus, Paris, 1577, in-12 ; 1581, 1585, in-8o, rare.

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ESTIENNE (Robert III), fils de Robert II, fut élevé par le célèbre Desportes, qui lui inspira le goût de la poésie. Il commença à exercer l’imprimerie en 1572, et deux après il eut le brevet d’imprimeur du roi. Il traduisit du grec en français les deux premiers livres de la Rhétorique d’Aristote, et les imprima lui-même en 1629, in-8o. Il prend en tête de cet ouvrage le titre de poète et interprète du roi pour les langues grecque et latine. C’était un homme de beaucoup d’esprit, ayant la repartie vive et piquante. On lui accorde aussi un talent particulier pour les devises, et on cite celle qu’il fit pour le duc de Sully, grand-maître de l’artillerie ; elle représentait un aigle tenant la foudre dans une de ses serres, avec ces mots au bas : Quo jussa Jovis, il mourut en 1629 sans postérité. Outre la traduction de la Rhétorique d’Aristote et plusieurs petites pièces de vers en grec et en latin, on a encore de lui :

1e Vers chrétiens au comte du Bouchage, 1587, in-4o ;

2e Discours en vers au connétable de Montmorency, 1595, iu-4° ;

3e Epître de Grégoire de Nysse touchant ceux qui vont à Jérusalem, traduite en français, avec une préface contre l’abus des pèlerinages modernes, écrite avec assez de liberté pour avoir fait soupçonner que l’auteur n’était pas éloigné des principes des protestants.

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ESTIENNE (Paul), fils de Henri II, né en 1566, fut élevé avec le plus égrand soin. Après avoir terminé le cours de ses tudes, son père, qui le destinait à continuer la profession d’imprimeur, le fit voyager, afin de le mettre en relation d’amitié avec les savants étrangers. Paul visita les principales villes de l’Allemagne et ensuite de la Hollande, s’arrêta quelque temps à Leyde près de Juste-Lipse, et passa en Angleterre, où il forma une liaison très-intime avec Jean Castolius, jeune homme très-versé dans les langues anciennes. Il établit en 1599 à Genève une imprimerie de laquelle sont sorties des éditions grecques et latines estimables par la correction du texte et les notes dont il les a enrichies, mais moins belles que celles de son père et de son aïeul. Paul mourut à Genève en 1627, laissant deux fils, Antoine, dont on parlera plus bas, et Joseph, imprimeur du roi à la Rochelle, où il mourut en 1629. On a de Paul Estienne : 1° Epigrammata græca anthologiæ latinis versibus reddita, Genève, 1575, in-8o ; 20 Juvenilia, ibid., 1595, in-8o. Ce sont de petites pièces qu’il avait composées dans son extrême jeunesse. Parmi les éditions sorties de ses presses on distingue celle d’Euripide, 1602, in-4o. Elle est très-recherchée.

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ESTIENNE (Henri III), fils de Robert II, fut pourvu de la charge de trésorier des bâtiments du roi. Prosper Marchand croit qu’il exerça l’im-