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narium latino-gallicum, Paris, 15-13, 2 vol. in-fol., est le plus ancien dictionnaire latin et français. On doit de la reconnaissance à Robert Estienne, pour avoir le premier publié un ouvrage aussi utile, et qui a exigé autant de recherches et de soins. Il en donna ensuite un extrait, sous le titre de Dictionariolum puerorum latino-gallicum, Paris, 1550, in-4o ;

3e Ad censuras theologorum parisiensium, quibus Biblia a Roberto Stephano excusa calumniose notarunt responsio, Genève, 1552, in-8o. Il en parut, la même année, une traduction française. Cet ouvrage est curieux, mais écrit avec trop d’emportement.

4e Gallicœ grammatices libellus, Genève, in-8o ; Grammaire française, 1558, in-8o. Cet ouvrage fut réimprimé à Paris, 1569, in-8o, par Estienne (Robert II).

Cette ressemblance de nom a donné lieu à un grand nombre de méprises. C’est par erreur que Maittaire attribue à Robert Ier une traduction française de la Rhétorique d’Aristote ; cette traduction est de Robert III ; mais il a été trompé par la fausse indication d’une édition de 1529. Robert Estienne se proposait de publier de nouveaux Commentaires sur la Bible, et il s’était associé, pour ce travail, Augustin Marlorat, fameux théologien ; il avait même le projet de donner un dictionnaire de la langue grecque sur le plan de son Thesaurus ; mais cet honneur était réservé à son fils, Henri Estienne, à qui il remit tous les matériaux qu’il avait recueillis dans cette vue. Robert Estienne eut plusieurs enfants ; mais les seuls qui méritent d’être cités sont Henri II, Robert II, François II, et une fille nommée Catherine, mariée à Jacquelin, notaire royal à Paris.

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ESTIENNE (Charles), fils de Henri I", fut élevé dans la connaissance des belles-lettres et des langues anciennes; il s’appliqua ensuite à l’étude de la médecine, et se fit recevoir docteur de la faculté de Paris. Lazare Baïf lui confia l’éducation de son fils, et voulut qu’il l’accompagnât dans ses ambassades d’Allemagne et d’Italie, pour qu’il pût continuer ses soins à son élève. Pendant son séjour à Venise, il se lia d’amitié avec Paul Manuce, qui parle de lui, dans quelques-unes de ses lettres, en des termes très-honorables. Ce ne fut qu’en 1551 qu’il commença à exercer la profession d’imprimeur, et il donna la même année, d’après les manuscrits de la bibliothèque du roi et avec les caractères de Garamond, la première édition du texte grec d’Appien. Draud s’est trompé en citant un Traité de Plutarque sorti de ses presses en 1544. Il parait que Ch. Estienne eut presque aussitôt le titre d’imprimeur du roi, puisqu’on le lui donne dans une lettre patente du 26 février 1552. Jean Maumont, en écrivant à Scaliger, représente Ch. Estienne comme un homme avare et emporté, jaloux de ses confrères et même de ses neveux, qu’il cherchait à desservir dans toutes les occasions. Cependant il fit de mauvaises affaires, fut mis au Châtelet pour dettes en 1561, et y mourut en 1564. Maittaire dit que les belles éditions de Ch. Es

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tienne n’ont jamais été surpassées; qu’il a égalé, par son érudition, les plus savants imprimeurs, et qu’il en est peu qui aient publié plus d’ouvrages que lui dans un aussi court espace de temps. Il laissa une fille, nommée Nicole, dont on parlera dans l’article suivant. Ch. Estienne est auteur de plusieurs ouvrages dont on trouvera la liste complète dans les Mémoires de Nicéron, t. 36. On se contentera d’indiquer ici les plus intéressants : 1° De re vestiaria, de vasculis ex Bayfio excerpt, Paris, 1555, in-8o (voy. Lazare Baïf) ; 2° Abrégé de l’Histoire des vicomtes et ducs de Milan, extrait en partie de Paul Jove, 1552, in-4o, avec des portraits bien gravés ; 3° Paradoxes ou propos contre la commune opinion, débattus en forme de déclamations forenses pour exciter les jeunes esprits en causes difficiles, Paris, 1554, in-8o, rare ; c’est une imitation des Paradossi d’Ortensio Lando ; 4° Dictionarium latino-grœcum, Paris, 1554, in-4o. Estienne avertit qu’il l’a composé en grande partie sur les notes de G. Budé. 5° Dictionarium latino-gallicum, Paris, 1570, in-fol. Cette édition est la meilleure et la plus complète; mais l’ouvrage n’est plus guère recherché. 6° Proedium rusticum, in quo cujusvis soli vel culti vel inculti plantarum vocabula ac descriptiones, earumque conserendarum atque incolendarum instrumenta sub ordine describuntur, Paris, 1554, in-8o. C’est la première édition de cet ouvrage dans lequel l’auteur refondit plusieurs opuscules publiés précédemment. Il en fit ensuite lui-même une traduction en français, sous le titre d’Agriculture et Maison rustique, de M. Charles Estienne ; mais il n’eut pas le temps de la publier, et il était loin de prévoir tout le succès qu’elle aurait un jour. Jean Liébaut, son gendre, y ajouta un grand nombre de chapitres omis ou traités superficiellement dans l’original, et la publia in-4o (1)[1]. Elle a été traduite en italien par Hercule Cato, Venise, 1591, in-4o ; en allemand, par Melchior Sebitz, Strasbourg, 1592, in-fol. ; en anglais, par Gervais Marckam, et en flamand. 7° Première comédie de Térence, intitulée l’Andrie, traduite en prose, Paris, 1540, in-16 ; 8° Comédie du Sacrifice, des professeurs de l’académie senoise nommés Intronati, traduite de la langue toscane, Lyon, 1543, in-8o ; réimprimée sous le titre des Abusés, Paris, 1556, in-16. La pièce italienne est intitulée : Gli ingannati. La traduction est rare et recherchée. 9° Thesaurus Ciceronis, Paris, 1556, in-fol. Cet ouvrage n’eut aucun succès, et on croit que les frais qu’Estienne avait faits pour l’imprimer l’obligèrent à des emprunts onéreux qui avancèrent sa ruine. 10° Dictionarium historico-geographico-poeticum, Genève, 1566, in-4o ; il ne parut qu’après la mort de l’auteur, et l’utilité des compilations de ce genre lui donna une vogue non méritée. Les différents éditeurs y firent des additions qui portèrent ce

(1) Cette traduction, réimprimée plusieurs fois, et notamment en 1629, parut pour la première foi» en 1574, selon Séguier, ou en 1567 suivant Haller. Nous ferons voir à l’article Liébaut que la première édition est de 1564.D. P.―S.

  1. (1) Cette traduction, réimprimée plusieurs fois, et notamment en 1629, parut pour la première foi» en 1574, selon Séguier, ou en 1567 suivant Haller. Nous ferons voir à l’article Liébaut que la première édition est de 1564.D. P.―S.