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DUP ment militaire ; mais Dupont était démoralisé. Et d’ailleurs, soyons justes, combien parmi ses soldats eussent en fénergie d’exéenter un tel ordre ? La suspension d’armes continua donc des dent côtés, et la nuit se pam, a’outant encore aux souffrances et à la faiblesse des soldats français, privés de vivres. Le 20 au matin, le parlementaire expédié à Gastafros, revint, portant un consentement. Castaüos arrivait. es premières conditions consenties furentcellesci : es trois divisions Barbou, Védel et Dufour se retireraient sur Madrid ; la division Barbou, seule vaincue, remettrait ses armes. Là en était la négociation, quand un événement nouveau vint aggraver la situation. Castaüos reçut communication d’une dé èche saisie sur un envové du duc de Rovigo. gavary mandait de Madrid à Dupont que la physionomie de la guerre dans le nord exigeait la concentration de toutes les troupes françaises sur la capitale. Dès lors, (pour-Castaûot, renvoyer les trois divisions à Ma rid, ce n’était plus qiifevécuter le plan des Français. Les intentions u général espagnol durent être modifiées. Il exigea que la division Barlrou se rendit prisonnière de guerre : les divisions Védel et Dufour rendraient aussi leurs armes, mais seulement jusqgau port, où on les évacuerait par mer sur la rance. La conclusion de la capitulation fut remise au 21. Dans la nuit, Védel put enfin se rendre un compte exact de la situation. Il fit alors offrira Dupont de recommencer le combat et de le dégager ; mais celuici, découragé, refusa, uis, se ravisaut, fit tenir à Védel l’ordre de sféclïapper et de gagner Madrid. C’était une dernière lueur de courage ; car le départ de la division promise aux Espagnols serait infailliblement le signal du massacre de la division entourée. Sur ce dernier ordre, les divisions Védel et Dufour, celle-ci portée â quelque distance, opèrent leur mouvement de retraite sur la Caroline et Sainte-Hélène. Elles étaient déjà arvenues à ce dernier point, quand lœ Espagnols, furieux de voir s’échapper leur proie, menacent la division Harbour d’un massacre. Alors, dernière faiblesse, Dupont envoie par deux fois un contre-ordre à Védel : celuici s’iridign-e d’abord ; mais une seconde dépêche de Dupont l’a rendu responsable des conséquences d’une retraite ; il assemble les officiers, en obtient un avis favorable à Yobéissance et revient. Tout est consommé. Le 22, Dupont signe cette déplorable capitulation de Baylen dont la tache obscurcit encore tant de victoirœ. On a voulu aggraver encore la honte de cet acteten lui donnant pour cause une triste sollicitude pour des bagages de provenance suspecte. Sans doute, des excès avaient été commis ; mais, on Fa vu, le pillage de Cordoue n’avait pas produit des sommes assez importantes pour conduire un général comme Dupont il vendre son honneur. Voici, au reste’, les articïcs de cette

DUP 9 capitulation dont les terme savaient paru révéler l’existence de richesses mal acquises.—Art. 3. Les troupes comprises dans l’article précédent Szellesqui n’étaient pas sous les ordres immédiats u général Dupont) conscrm ront génëratëment mus lettvt bagages..... — Art. 8. MM. les offi-· ciers généraux supérieurs et autres conserveront leurs armes, et les soldats leur sac...—Art. M. MM. les officiers généraux conserveront chacun um- eoimre et un fourgon ; MM. les officiers supérieurs et l’état-niajor une e•ott-ur«· seulement, sans true sounus à Aucun nxxnun. On s’engageait, dans l’art. 15, à prendre les mesures nécessaires pour découvrir les vases sacrés qui pouvaient avoir été enlevés à Passant de Coroue. — Sans doute, il à la des préoccupations fâcheuses et l’aveu pénilile de faits graves ; mais il faut se rappeler que, marchant dans un pays ennemi, dévasté, Du ont portait tout avec lui. Les bagages, c’était lx ; vie même de fermée. On sait le reste. La division Dupont fut conduite à San-Lucar et à Rota, par des chemins détournés, pour éviter les centres de populations fanatisées. Nos malheureux soldats, insultes, frappés, par les paysans, furent partout traités comme des bètes fauves. À Lebrija, les Espagnols égorgèrent soixante-quinze prisonniers. Les divisions Védel et Dufour furent dirigées sur Cadix, d’où on devait les embarquer pour Rochefort. Mais la’nte de Séville refusa de reconnaître la capitufalion : Castaùos, qui ’ avait recueilli le facile honneur de cette victoire. assuma la triste responsabilité de cette violation honteuse du droit des gens. Lord Collingvvood et sir Hew Dalryrnple s’associèrent à cette lâcheté et les malheureux Français de Baylen allèrent mourir de faim sur le rocher de Cabrera ou pourrir dans les pontons de l’Angleterre. Quant aux généraux français, leurs fourgons furent illés à Ste-Marie : on ng trouva que 310,000 fiancs. Ils ne purent eux-, rn mes échapper à l’assassinat qu’en se réfugiant sur des barques qui les conduisirent à Cadix, d’où on les embarque our Toulon. La nouvelle de la capitulation de liaylen arriva comme un • coup de oudre, et surprit les Français au lendemain d’une victoire, . Cinq jours avant, le maréchal Bussières venait de balayer les bandes du général Cuesta devant Medina-del-H’io-Seco et il avait par-là forcé à la soumission les villes et les provinces de Léon, Palencia, Valladolid, Zamora et Salamanque. Mais Rio-Scco fut effacé par Baylen. L’orgueil national s’exalta chez les Espagnols, tandis que la faible ad niiuistration de Midrid se prenait à désespérer de l’occupetidn’. ff fallut abandonner Sarragosse qui avait coûté si cher, évacuer Madrid et se retirer sur la ligne de l’Ebre. Lecoup porta jusqu’au Portugal dont l’insurrection ré ondit aux nouvelles espérances d• la Péninsule. Ftapoléon embrassa d’un coup d’œil toutsscüs conséquences. Son indignation fut ter